Parentis en Born, Vendredi 3 juin, dix-huit heures.
Je me réveille en sursaut, un claquement de ferraille m'a sortie de mon cauchemar. Je voyais mes parents être torturés sous mes yeux et je criais. A priori mes cris sont restés au fond de ma gorge et bien heureusement d'ailleurs, sinon je me serais fait repérer. Le bruit qui m'a réveillée est le portail du cimetière, le vent s'est levé et l'a fait claquer. Je n'entends, ni ne vois plus personne. Le jour est encore présent, tant pis, je ne suis pas au mieux de ma forme, il faut que j'arrive à entrer chez mes parents. Il ne fera nuit que dans quatre heures environ, je ne peux pas rester là, j'ai faim, j'ai chaud, j'ai froid, bref, c'est la galère. Je me redresse et remplis de nouveau ma bouteille d'eau avant de me diriger vers la rue où se situe la maison de mes parents. J'ai décidé de prendre la rue parallèle et de voir si je ne peux pas entrer par derrière, en passant par chez les voisins. Qui ne tente rien...
Je me mets donc en marche, j'ai l'impression que mon corps pèse une tonne, j'ai les jambes lourdes, des douleurs absolument partout, je ne parle même pas de mon épaule, il faut que je prenne des antalgiques pour me soulager, et il n'y a que chez mes parents que je pourrais trouver ça. Je traine la patte jusqu'à la rue que je vise. La courbe menant jusqu'à la demeure de mes parents m'empêche de voir s'il y a quelqu'un en planque, qui attend ma venue. Par contre, cela me permet d'accéder à la rue parallèle sans être vue. J'arrive devant la maison des voisins, la nôtre est située juste derrière un grillage nous séparant. Je regarde si je vois quelqu'un dehors ou à la fenêtre avant de pénétrer chez eux, le portail étant ouvert. Je vois que les volets sont fermés, certainement pour garder la fraicheur pendant la journée, je prends donc l'allée menant à l'arrière de leur habitation, plie légèrement le grillage pour l'enjamber et pouvoir ainsi accéder à notre propriété. Une fois passée, je longe le mur de la maison, pour pouvoir regarder vers notre portail si une voiture est stationnée. De là où je suis, je ne vois rien... merde... il faudrait que j'accède à la porte d'entrée, nous avons une clef dissimulée dans un pot de fleurs, sur les marches mais comment y aller ? Je m'accroupis et commence à marcher en canard, profitant du mur de notre clôture pour me dissimuler, il fait une hauteur d'un mètre soixante-dix, ma taille. Pourquoi ils ne l'ont pas monté à deux mètres, cela aurait été plus simple. Notre portail est en alu blanc et plein, il fait la même hauteur que le mur, donc personne ne peut voir au travers, mais lorsque je vais monter les marches, je serais à découvert sur les deux dernières. Je compte sur ma chance pour que, s'il y a quelqu'un qui surveille les allées et venues, qu'il soit en train de mater son portable ou de regarder ailleurs, le temps que je me saisisse des clefs.
Je rampe avec grand mal dans les escaliers, des petits papillons dansent devant mes yeux. Putain... faites que j'y arrive. Je me retourne sur le dos quand je pense qu'à partir de là, il vaut mieux que je surveille la rue et que je continue à grimper les marches à reculons. Bien m'en a pris, il y a en effet un véhicule noir, style SUV, garé le long du trottoir d'en face et il n'y a pas un, mais deux individus à l'intérieur et devinez quoi ? Ils viennent de m'apercevoir ! Passé le moment de la surprise entre eux et moi, ils sautent de leur véhicule pendant que de mon côté, je saute en bas des marches, manquant m'étaler à cause de ma faiblesse, puis cours vers l'arrière pour repasser le grillage. L'adrénaline parcours de nouveau mon corps, je ne regarde pas derrière moi, je sais que je n'ai que quelques secondes d'avance sur eux, ils auront eu vite fait de passer au-dessus du portail. Moi, mon avantage est que je connais très bien le quartier pour y avoir joué lorsque j'étais enfant. Je jouais à cache-cache avec mes petites voisines et je sais où je vais pouvoir me planquer. Je prends la première à droite en sortant de chez mes voisins, enchaîne de suite sur la rue de gauche, puis prends encore à droite et fonce vers le champ juste derrière la dernière maison. Je saute dans le fossé, rampant dans celui-ci, pour finir par me glisser dans la buse que je convoitais. Elle fait environ soixante centimètres de diamètre. Je le sais car lorsque j'étais enfant, il y avait des grosses pluies, l'eau avait envahi les rues et était entrée dans les habitations qui longeaient ce fossé. Décision avait été prise de le creuser plus profondément. Cette buse avait été mise ici parce que cela permettait à l'agriculteur, propriétaire du champ, d'avoir un accès plus conforme et solide pour entrer sur sa parcelle, la buse précédente étant à moitié cassée et beaucoup plus petite. Elle fait une longueur de trois mètres, je rampe donc au plus profond, ne faisant pas cas de la merde dans laquelle je patauge et me fige ensuite, écoutant les bruits environnants, pourvu qu'ils ne me trouvent pas. Ils ne mettent pas longtemps à arriver jusqu'à moi, c'est bien ce que je pensais, je ne disposais que de quelques secondes d'avance.
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DARK FORCES T.2 MAYA & ASPIC
ActionMaya / Témoin d'un trafic, ma vie est en danger, j'ai dû fuir mais je n'ai pas pensé que je laissais entre les mains de mes poursuivants ce qui m'était le plus cher... survivre ou mourir seront des choix que je devrais faire tout au long de mon chem...