Chapitre 21 Aspic

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Samedi 18 juin, huit heures.

Je n'ai pas réussi à fermer l'œil de la nuit, Maya a eu un sommeil agité, elle a parlé, elle a pleuré également. Je l'ai entendue appeler ses parents, c'était déchirant. Et moi, je revoyais Tim, ce fils de chien, au mariage de mon meilleur pote, mon frère, mon boss. Le sourire jusqu'aux oreilles. Il va l'avoir jusqu'aux oreilles, le sourire mais ce ne sera en rien naturel. J'ai fini par me lever, le jour ayant depuis longtemps pointé son nez. J'ai dégagé doucement mon épaule de la tête de Maya puis j'ai remonté les draps sur ses épaules. J'ai enfilé mon boxer, mon jeans et mon tee-shirt de la veille, enfilé chaussettes et rangers et je suis sorti de la chambre en silence. En refermant la porte derrière moi et en me retournant pour descendre les escaliers, je suis tombé sur Jag, qui faisait exactement la même manipulation que moi avec sa porte, à savoir l'enclencher le plus silencieusement possible.

— Mauvaise nuit, me chuchote t'il.

— Pas de nuit, réponds-je.

— Idem.

Nous descendons en cuisine et nous nous retrouvons face à un Sylvio, tout aussi réveillé que nous, devant une tasse de café.

— Bien dormi, les mecs ? nous fait il.

— Pas du tout ! répondons-nous ensemble.

— Idem !

La réponse aurait pu nous faire sourire dans un autre moment que celui-ci, mais nous n'avons pas la tête des bons jours.

— Quelle merde ! enchaine Sylvio, comment va ma sœur ?

— Elle a pleuré une partie de la nuit restante, avant de s'endormir au petit matin, allant même jusqu'à imaginer que la mort de sa nièce était peut-être en relation avec les affaires de Tim.

— Pour le coup, elle a tort ! répond Sylvio.

— C'est clair, mais elle était tellement bouleversée que plus rien n'était cohérent dans ses propos.

— Je comprends et toi, Aspic ? comment va Maya ?

— Elle s'est endormie assez rapidement mais a beaucoup pleuré et parlé pendant son sommeil. Raviver la douleur d'avoir perdu ses parents en voyant le visage du meurtrier, n'a rien arrangé.

— Est-ce que tu crois que c'est lui qui les a torturés ? fait Sylvio à Jag.

— Je n'en ai aucune idée, j'ai déjà eu du mal à réaliser qu'il était à l'origine du trafic d'êtres humains, et qui plus est, en relation avec un trafic d'organes en cas d'imprévu de livraison, alors l'imaginer torturer des pauvres gens pour leur soutirer la planque de leur enfant, jamais je ne l'aurais pensé. Il faut croire que nous n'avons pas encore tout vu et que malgré nos années d'expériences, nous n'avons pas vu que le loup était dans la bergerie.

— Et pour Tester ? Vous l'avez retrouvé ?

— Aucune nouvelle mais quelque chose me dit que lorsqu'on aura mis la main sur Tim, Testeur ne sera pas loin derrière, fait Jag.

— Par quoi allons-nous commencer ? Comment le faire sortir de sa zone de confort ? Ne va-t-il pas se douter de quelque chose si nous lui demandons une entrevue, étant donné que nous l'avons vu sur le port de Tunis. Il sait que nous avons Maya et que cette dernière a dû nous parler, fais je.

— C'est là où vous vous trompez, répond Jag.

— Comment ça ? disons-nous ensemble avec Sylvio.

— Personne ne sait qu'elle est encore en vie.

— Si, tu fais erreur, l'hôpital le sait, il n'y a eu qu'un mort de déclaré.

DARK FORCES T.2  MAYA & ASPICOù les histoires vivent. Découvrez maintenant