DARK FORCES T.2 MAYA & ASPIC

Chapitre 18 Aspic

— Aspic ! Aspic ! entends-je Barbara s'écriait en venant vers moi sur la terrasse.

Je me suis attablé au côté de mon filleul et de son oncle, en bout de table. Sylvio préfère être sur un côté pour pouvoir donner à manger à Milo, son passe-temps préféré, insinuant que ses parents ne lui donnent pas assez à manger et ça, c'est un grand débat entre eux. Jaguar, lui a pris place en face de moi, il reste deux places de l'autre côté pour accueillir à mes côtés Maya et au côté de Jag, Barbara.

Je me lève d'un bond ayant peur que Maya ne soit tombée dans les escaliers.

— Qu'est-ce qu'il se passe bon dieu ?

— C'est Maya ! dit-elle essoufflée.

— Quoi Maya ? Que lui arrive-t-il ?

— Elle est sortie de la maison par la porte d'entrée !

— Tu m'as fait peur putain ! J'ai cru qu'elle était tombée dans les escaliers, merde !

— Merde ? Merde ? me fait elle, et c'est tout ce que tu trouves à dire !

— Elle est sortie prendre l'air et alors ? C'est moi qui aurais dû prendre ce chemin avec ce qu'elle a dit !

— Mais que tu es un bougre d'idiot bordel de merde ! Ne vois-tu pas qu'elle est raide dingue de ta gueule d'ange ! Qu'elle se persuade que tu te trompes en l'adulant comme tu le fais ! Ne vois-tu pas qu'elle ne voit pas, ce que tu vois en elle et qu'elle fait tout pour essayer de t'ouvrir les yeux avant qu'elle se brule les ailes à trop t'aimer ! Elle tourne à la dérision votre relation pour éviter de souffrir mais c'est trop tard ! Elle vient de réaliser que c'est trop tard ! Et c'est ça qu'il la fait fuir ! elle se meurt déjà d'amour pour toi !

Je reste con devant de tels propos, les paroles que Maya a prononcé tout à l'heure m'ont fait mal, j'ai eu l'impression d'être de passage dans sa vie, alors que nous avions posé carte sur table. Je pensais que notre relation avait évolué dans le bon sens, qu'elle avait enfin compris que j'étais fou d'elle, et que franchement même si on devait fonder une famille maintenant, je m'en battais les couilles. Mais dans le sens où je suis sûr de mes sentiments pour elle, bien entendu. Ça fait deux ans et demi que j'ai eu un coup de foudre pour cette nana, deux ans et demi, que je me languis de la revoir alors que je ne croyais plus en l'amour. Maintenant qu'elle se présente devant moi, comme tombée du ciel, confirmant ainsi mes sentiments à son encontre, je fais le con, Putain ! C'est mon âme sœur, je sais qu'il n'y en a pas d'autres, tous ces petits signaux qui vous disent que c'est la bonne... les palpitations dans la poitrine, les étoiles dans les yeux...

— ... tu comptes rester là planter comme un con ! me dit Sylvio.

— Mais...

— ... mais quoi ? enchaine Jag, tu préfères bouffer tranquillos, pépère pendant que ta douce se fait la malle ?

— Non ! c'est pas ça mais...

Je regarde la tablée et les plats qui viennent d'être posés, ce n'est pas par appétit mais par embarras. Sylvio nous accueille et nous gâchons cette journée, enfin je gâche cette journée parce que je n'ai pas encore pris le temps de la comprendre et de la reprendre. J'ai joué au sale con, alors que j'aurais dû contrer ses propos, lui dire que pour moi, cela avait été la plus belle partie de jambes en l'air de ma vie, que si un petit monstre comme moi, venait à voir le jour grâce à cela, alors je serais le plus heureux des hommes ! Voilà ce que j'aurais dû lui dire !

— Aubin ! bouge merde ! me crie Babe, on vous gardera la bouffe au chaud, si c'est ça qui t'inquiète !

— Je suis désolé Sylvio de foutre en l'air cette journée !