Chapitre 7 Aspic

916 77 5
                                    

Garage Phil's Motors, une heure du mat.

On a entendu que ça se bastonnait un peu à l'arrière. Jaguar et moi avons pris le boxer, les autres nous ont suivis avec leur bécane. D'après moi, il y en a quelques-uns qui ont dû paniquer, ce qui a dû entrainer les coups. Quand La Hyène ouvre la porte latérale et ordonne à tout le monde de sortir, je ne peux m'empêcher de remarquer ce grand con avec sa casquette à l'envers. Il se prend pour qui celui-là ? Un petit caïd ? Il a l'air d'avoir une grande gueule toujours et je vois qu'il balance un coup de pied sur la droite avant de descendre du camion. Le bruit que cela fait contre la tôle m'indique que le mec vient de se prendre un coup dans la gueule. Peut-être voulait il balancer le chef ? j'en mettrais ma main à couper que c'est cette tête de bite, le chef de ce trafic. Pour cela, je pense que je vais devoir faire parler celui qui vient de s'en prendre une. Lorsque tout le monde est descendu ou presque, Jaguar demande aux gars de les descendre à la cave. Beaucoup commencent à geindre et à supplier, mon dieu je sens que cette nuit va être longue ! Je m'approche donc du fourgon, jette un œil, vérifiant par la même qu'il ne reste personne hormis celui qui vient de s'effondrer, suite au coup porté. Il est allongé sur le flanc droit, les jambes étendues devant lui, recouvert d'un sweat noir, la capuche lui couvrant la tête. Il a l'air K.O. Je monte, allume la lumière du plafonnier. Je relève le corps inanimé.

— Hé ! Allez debout du con, on est arrivé ! gueulé-je.

Aucune réaction, je retire la capuche du mec et là c'est le choc ! Une femme ! Ses cheveux sont attachés en une queue de cheval, elle est salement amochée ! L'enculé, il ne l'a pas loupée ! J'suis pas sûr que ce soit une dealeuse, plutôt une consommatrice. Je relève doucement son visage ensanglanté vers moi, il lui a pété l'arcade. Là, c'est un autre choc qui m'attend, ce visage... je le connais... et je le reconnaitrais entre mille ! Ça fait deux ans et demi qu'il me hante. Je ne pensais plus jamais la revoir.

— Maya ? Maya réveille-toi !

Je lui enlève les quelques mèches qui se sont détachées de sa queue de cheval et me rends compte qu'elle est brulante.

— Merde ! Maya ! Tu m'entends ?

Aucune réponse, elle est vraiment mal.

— Aspic ! Qu'est-ce que tu fous ? Entends-je Jaguar m'appeler.

— Jag ! viens vite ! Jag !... Enzo !... merde viens vi...

— ... hé, du calme, j'suis là ! Qu'est-ce que tu branles encore dans le camion ?

— C'est Maya !

— Quoi Maya ? Qui est Maya ?

— Putain Enzo ! C'est Maya, la photographe de ton mariage !

— Quoi ? LA... MAYA ?

— Oui ! La Maya.

— Putain mais qu'est-ce qu'elle fout là ? parmi les dealers et les consommateurs ?

— J'en sais foutrement rien, l'autre tête de bite lui a arrangé la gueule !

— Quelle tête de bite ?

— L'autre connard avec sa casquette à l'envers ! En sortant, il lui a décoché un coup de pied, j'suis sûr que c'est ce qu'on a entendu en roulant, c'était encore lui qui la frappée !

— T'inquiète ! On va lui arranger la face à cet enculé ! mais en attendant, elle a l'air vraiment mal en point.

— Tu peux aller me chercher un peu d'eau s't'plait !

— Vos désirs sont des ordres, votre Altesse !

— Fait pas chier !

— Ok, je reviens.

DARK FORCES T.2  MAYA & ASPICOù les histoires vivent. Découvrez maintenant