Chapitre 22 Aspic

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Mardi 21 juin, quatorze heures.

Lorsque nous sommes arrivés au QG, une réunion extraordinaire a été organisée de suite, Jaguar a pu ainsi distribuer les rôles à chacun.

Shadow, Speedy et Narco sont partis dans l'heure qui a suivi à Marseille, pour glaner des infos. La Fouine s'est enfermé dans ses quartiers, entouré de ses ordinateurs pour trouver le moindre petit élément qui pourrait relier Tim, au trafic d'êtres humains et d'organes.

Barbara quant à elle, s'est plongée dans ses notes avec l'aide de Maya, Marie-Lou et Violaine, après leur avoir expliqué ce qu'elle recherchait. Jaguar et moi avons mis en place une surveillance sur le dos de Tim, et commencé à organiser sa venue sur l'ile de Salina ainsi que les conditions de son accueil.

Nous sommes obligés de préparer sa disparition en amont pour ne pas avoir tous les flics de France et de Navarre sur le dos*. Tous les éléments qui prouveront que Tim est mouillé jusqu'au cou dans les trafics, atterriront dans la gazette de Marseille et ce grâce à un journaliste d'investigation, que nous avons dans notre poche. Il ne révélera jamais ses sources même sous la torture, pour cause, puisque c'est un ancien repenti d'une organisation criminelle qui est tombée, il y a quelques années de cela. Après avoir purgé ses nombreuses années de taule, trente ans pour assassinat, il s'est reconverti dans l'édition et ma foi, il se fait des couilles en or avec son journal « Balance l'info » ! Il est connu dans le milieu, pour son intégrité au grand dam des pouvoirs politiques ou économiques, dont il est complétement indépendant. On ne l'achète pas, c'est lui qui décide ce qu'il imprime ou non dans son journal. Pour cela, il creuse toutes les infos qu'on lui donne, recherche la moindre faille, la moindre incohérence. Lorsque ses mots se posent enfin sur son ordinateur pour une impression, il est sûr de ce qu'il va dévoiler et en général, ça fait un grand boom, car les médias se jettent sur ses informations pour les relayer et en faire leur chou gras. Il est surnommé le vautour, plus il y a de la charogne à se mettre sous la dent, plus il est heureux et son principal business, c'est de déterrer tous ceux que nos chers planqués du gouvernement ou des institutions, ayant pignon sur rue et voulant donner des leçons, aimeraient cacher. Lui, ne s'occupe absolument pas des faits divers, braquages, vols, crimes ! Non lui, c'est tout ce qui se passe sous le couvert du légal qui n'est pas vraiment légal... et ça, ça en fait chier plus d'un ! Donc un flic ripou, c'est du pain béni pour lui. L'état qui paie un fonctionnaire pour qu'il puisse s'en mettre un peu plus dans les poches, et ce en toute discrétion avec l'aide technique que son emploi lui procure, c'est du tout cuit. Cela fera un tôlé parmi ceux qui donneraient leur vie pour leur boulot et l'éthique que cela représente. Salir l'uniforme lui vaudra les foudres de ses pairs et sa disparition semblera tout à fait logique, le pensant réfugié dans un quelconque pays pour échapper à la justice.

— Oui la Fouine ? Tu as quelque chose ? dit Jag au téléphone... on arrive.

— Il a des infos ?

— On dirait, il a réussi à infiltrer les dossiers sur les disparitions, ceux que Babe n'a pas sous la main, il a étudié toutes les fadettes*, regroupé des éléments.

On arrive auprès de La Fouine et il commence à nous balancer tout ce qu'il a pu rassembler.

— Alors voilà, j'ai réussi à regrouper les dates des disparitions avec des appels téléphoniques passés non loin des enlèvements. Plusieurs numéros de téléphone connus des services de police ont borné. Je ne vous apprendrais rien en vous disant que celui de Tester n'était jamais loin. Ses déplacements, soi-disant nécessaire pour s'occuper de sa tante à Toulouse, étaient en fait des déplacements pour divers enlèvements.

— Comment as-tu pu trouver ça ?

— Depuis l'incident qu'il y avait eu avec lui, quand ton père est décédé, Bachelor m'avait demandé de tracer tous les appels que les anciens membres fidèles de ton père passaient, puis de les conserver dans des dossiers spécifiques au cas où on en aurait besoin un jour. J'ai pris l'habitude de le faire chaque mois mais sans en étudier le contenu, puisqu'il n'y avait aucun élément nouveau. Mais c'est après l'enlèvement de Maya que ça m'a fait tilt... je sais... si j'avais consulté ses appels plutôt, on aurait certainement pu retrouver Tester plus vite... j'suis qu'un être humain... moi... j'suis pas un ordi... j'peux avoir des failles, nous dit-il en haussant les épaules.

DARK FORCES T.2  MAYA & ASPICOù les histoires vivent. Découvrez maintenant