Chapitre 14 Aspic

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Aspic, mardi 7 juin 2022, sept heures du matin.

Nous n'avons pas beaucoup dormi pendant les dernières quarante-deux heures. Enfin, je devrais dire que je n'ai pas beaucoup dormi. Car une fois que nous avons su où se dirigeait le porte-conteneur et où était ses arrêts, le reste des hommes ainsi que Jag sont partis se reposer. Nous avons mis en place un plan d'attaque et rassemblé tous nos hommes. Jaguar a fait appel à son beau-frère pour cette opération. Il le sait farouchement opposé à la traite des blanches et comme des mafieux sont mêlés à ce business, il veut mettre un grand coup de pied dans la fourmilière et éliminer ainsi un rival.

Jaguar descend de sa chambre, le téléphone à la main.

— Ok, on se met en route le plus rapidement possible, je vais faire apprêter un jet pour que nous puissions être sur place avant sa disparition. Ok... Hé... Sylvio ? ... merci pour ton aide... on se retrouve sur place !

Jaguar raccroche et me regarde.

— Tu n'as pas dormi à ce que je vois, me dit il.

— Impossible de fermer l'œil.

— Alors sonne le clairon à toute l'équipe ! Départ dans une demi-heure, il y a eu un changement de plan !

— Comment ça ?

— Le container ne va plus en Afrique du Nord, on a dû les avertir que nous étions sur leurs traces. Il s'arrête à Tunis et embarquera certainement son chargement dans un camion.

— A Tunis mais pourquoi ?

— Ils vont se débarrasser de leurs marchandises mais plus comme esclaves sexuelles mais comme donneuses d'organes !

— Quoi ? Tu plaisantes !

— Je t'explique tout cela en chemin, va rassembler les hommes, je m'occupe du jet.

Nous nous sommes donnés un quart d'heure pour rassembler tout le monde et se retrouver sur le parking à l'avant du QG.

— Tout le monde est là, fais je à Jaguar.

— Parfait, en route ! Direction l'aérodrome d'Arcachon la Teste, on décolle dans vingt minutes, donc montez vos bécanes à fond.

Chacun prend sa moto, nous voici en partance pour l'aérodrome, dans un concert de moteur. Pourvu que l'on arrive à temps pour sauver Maya. Un quart d'heure plus tard, on embarque dans le jet privé de Jaguar, quinze hommes au total. Mancini, de son côté, arrive avec quinze hommes également. A trente, on devrait pouvoir anéantir ces fils de pute, surtout qu'ils ne s'attendent pas à notre arrivée sur Tunis. Nous embarquons dans le jet, Jag vient s'asseoir à côté de moi et commence à nous expliquer ce qu'il se passe.

— Mancini a appris que le propriétaire du container, transportant les femmes que nous avions vu sur la vidéosurveillance, allait se débarrasser de son contenu suite à notre venue. Je pense que Tester a dû informer les personnes présentes à Marseille, d'un chargement supplémentaire imprévu. Je ne pense pas qu'une personne même avec un QI de sauterelles, se risquerait à embarquer en Afrique du Nord, comme esclave sexuelle, la femme de l'un d'entre nous. La dernière fois que cela s'est produit, il y a eu des morts... beaucoup de morts dans leurs camps, même si nous n'avons pas pu sauver toutes les femmes à l'époque, eux n'ont pas eu la vie sauve pour autant. Le commanditaire Madi Astou a eu plus de cadavres à récupérer que de marchandises à vendre, étant donné que nous avons pu libérer les prisonnières.

Lorsque nous sommes arrivés sur place à l'époque, il était déjà trop tard pour Sophie, elle s'était donnée la mort quelques heures plus tôt. Elle ne pensait pas que nous arriverions à les sauver. Jaguar n'a pas pu prouver que son père était à l'origine de l'enlèvement de Sophie, il nous a juré qu'elle avait dû être emmenée par erreur et qu'il punirait celui qui avait fait cela. Mais bien entendu, nous avons découvert bien plus tard, que son père avait tout fait pour m'éloigner du QG pendant l'enlèvement de Sophie. Lorsque l'information a fini par filtrer, nous avons décidé avec Jag de mettre fin au règne de son père en sabotant son navire.

DARK FORCES T.2  MAYA & ASPICOù les histoires vivent. Découvrez maintenant