Chapitre Maya 13

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Quelque part sur les eaux de la méditerranée, lundi 6 juin 2022, dix heures.

Je suis réveillée par des pleurs, nous sommes dans le noir, parquées comme du bétail. On entend le bruit des mouches qui volent, elles sont comme nous, prisonnières. Lorsque j'ai été enlevée par l'homme de la photo, il m'a injecté un puissant somnifère. Lorsque j'ai commencé à reprendre connaissance, cet enfoiré m'a refait une injection. Je n'ai repris connaissance brièvement que lorsque le froid du sol du container est entré en contact avec ma peau. Il faut dire que je n'ai que la petite robe que Barbara m'a gentiment prêtée mais je crois qu'elle est irrécupérable maintenant. D'ailleurs, la reverrais-je un jour pour lui donner ?

J'émerge donc de mon second sommeil, le reniflement incessant des personnes présentes et les sanglots que j'entends me font froid dans le dos. Mon pire cauchemar est en train de se réaliser. Je m'accroupis et tâtonne le sol, je vois sous la porte du container un petit rayon de lumière. Je percute quelqu'un en me déplaçant et m'en excuse. Je continue mon chemin, touchant des pieds au passage. J'arrive tant bien que mal à la porte. Puis essaie de la pousser, je me doutais bien qu'ils ne nous auraient pas laissé la porte ouverte, trop simple. Je frappe donc comme une dératée sur cette porte.

— Ouvrez nous ! Laissez-nous sortir !

— Tu te fatigues pour rien, entends-je derrière moi. La porte est fermée et bien fermée. En plus, on a dû nous placer en hauteur, vu le balancement que nous avons subi.

La voix n'est pas très loin d'où je me tiens.

— Sais-tu où ils nous emmènent.

— Certainement en Afrique du Nord.

— Quoi ?

— Peut -être en Afrique du Nord, il y a là-bas encore la traite des blanches, donc je pense que nous devons être destinées au business d'esclaves sexuelles, me dit une voix éteinte.

— Ça fait combien de temps que nous sommes parties ?

— Aucune idée, ils nous ont retiré nos montres et bien entendu nos portables. Cela fait quelques heures, je dirais.

— Combien sommes-nous ?

— Dix

— Dix ? mon dieu !

— D'où viens-tu ? Tu es arrivée bien après nous toutes.

— De Biscarrosse mais nous sommes où ?

— Nous étions où, tu veux dire. On a embarqué au port de Marseille.

— Marseille ? Il m'a amenée jusqu'à Marseille.

— Qui ? Connais-tu celui qui t'a enlevée ?

— Non, je ne connais que son visage, je l'ai pris en photo, il y a quelques jours de cela, pendant une cargaison de femmes.

— Quoi ? Et tu n'as pas pensé à prévenir la police ! Putain !

— Inutile de m'engueuler tant que tu ne sais pas la suite !

— Excuse-moi, je... on va nous vendre comme... objet sexuel... comme de la viande... je promets que je tuerai le premier qui me touchera ! Plutôt mourir que passer entre les mains de plusieurs enculés !

— Mon pire cauchemar est en train de se réaliser, pourvu qu'Aubin parte à ma recherche... pourvu qu'il trouve et ouvre mon ordinateur...

— Qui est Aubin ?

— Pardon... je parle à voix haute. Si nous commencions par nous présenter ? Je m'appelle Maya, j'ai trente-cinq ans et je suis née à Marseille. Je suis une mordue de la photo, mon plus grand malheur a été de photographier ce trafic. Ils m'ont surprise puis m'ont pourchassée, allant jusqu'à tuer mes parents, en pensant qu'ils protégeaient ma fuite.

DARK FORCES T.2  MAYA & ASPICOù les histoires vivent. Découvrez maintenant