DARK FORCES T.2 MAYA & ASPIC

Chapitre 10 Maya

Je leur ai tout raconté, du diner chez mes parents à ma sortie en fin de soirée sur Marseille. Enfin, tout... pas tout non... j'ai omis l'appareil photo et la carte mémoire. Aubin et Enzo me regardent bizarrement, comme si... ils attendaient d'autres informations... mais je ne peux pas... pas encore.

— Ok, me dit Aubin en regardant Enzo, je ne comprends pas pourquoi ils s'en sont pris à toi. Quatre kilomètres de distance, c'est... beaucoup. Pourquoi ? Comment ont-ils pu penser que tu étais une menace ?

— C'est exactement ce que je me dis, continue Enzo, pourquoi toi ?

— Je... je n'en sais rien... je ne faisais rien de mal, je regardais vers le quai bien entendu mais de si loin, je ne pouvais rien voir ! Donc, je n'en sais rien !

— Inutile de t'énerver, tu as déjà assez puisé dans tes réserves. On va essayer de comprendre, mais surtout on va essayer de trouver qui en a après toi, termine Aubin, on te laisse te reposer.

— Oh, non ! Je m'ennuie là toute seule.

— Le médecin a donné vingt-quatre heures de plus, de toute façon dans l'état dans lesquels sont tes pieds, tu ne vas pas pouvoir aller bien loin. Il faudra un peu de temps pour que tu puisses mettre un pied au sol sans avoir mal.

— Mais je ne vais pas rester ici le temps que ça cicatrise ! Je vais finir par attenter à mes jours, c'est sûr !

Je vois que je les fais rire au moins. Mais franchement, rester dans cette chambre seule sans un bruit, non merci.

— Je vais demander à Marie-Lou qu'elle vienne te brancher une télévision, cela te passera le temps.

— Je... pourrais avoir un ordinateur ? Je pourrais... regarder un peu mes mails et surfer sur le net ?

— Ok, va pour l'ordinateur. Par contre, évite d'aller sur ta boite mail, on ne sait pas les moyens qui ont été mis en œuvre pour te retrouver. Ouvrir ta boite mail, pourrait leur permettre d'avoir accès à ton adresse IP et te géolocaliser.

— Oh ! Je n'avais pas pensé à cela. D'accord, je n'irais rien voir, juste un surf sur le net pour voir des fringues, des films ou...

— ... tu regarderas ce que tu voudras. Je te fais porter cela ainsi que la télé, si tu en as marre de surfer, me dit-il.

En fait, c'est surtout pour pouvoir brancher ma carte mémoire, mais je me garde bien de lui dire tant que je n'ai pas vu les images.

— Euh... je pourrais avoir... des béquilles ? Pour pouvoir aller aux... hum... toilettes. J'ai... je... peux pas trop... faire pipi dans le bassin... en fait.

— J'en parle à Marie-Lou.

Sur ce, ils sortent tous les deux. Un quart d'heure plus tard, du moins si la pendule de la chambre fonctionne, je vois Marie-Lou débarquer avec une jeune femme, que je n'avais pas encore vue.

— Bonjour, Maya, je m'appelle Sarah, je suis la femme d'Alex, plus connu sous le nom de la Fouine. Oh ! mais ne te méprends pas surtout, il n'a pas le physique d'une fouine loin de là, rit elle en enchainant, il est le meilleur informaticien du club, il peut trouver n'importe quelles informations. La Fouine c'est surtout par rapport au verbe fouiner et non à l'animal !

Je ne peux m'empêcher de rire devant autant de spontanéité et de fraicheur. C'est une très belle femme, elle est brune, les yeux verts en amande. Elle doit faire un mètre soixante-quinze au moins.

— Bonjour Sarah, enchantée de faire ta connaissance. Je m'appelle Maya...

— Oh, je le sais déjà, Violaine et Marie-Lou m'ont briefée. Je ne dois parler de ta présence à personne.