Chapitre 10

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Une fois sur la plage, je crie de toutes mes forces.

- Ça c'est du cri ! j'entend derrière moi.

- Boris, casse toi.

- Hey, Jane, ça va ? il me demande inquiet en posant ses mains sur mes épaules.

Je me retourne brusquement en le repoussant au passage.

- Bouge ! Laisse moi !

Son regard inquiet ne fait que m'énerver d'autant plus.

- Je t'ai dit de partir, tu veux quoi ?! je lui cri dessus.

Je sens les larmes monter. Je me retourne, je ne veux pas qu'il voit ça, j'ai déjà été assez faible devant lui. Je l'entend s'éloigner. Je me laisse tomber au sol et pleure toutes les larmes de mon corps. Pourquoi ma mère fait-elle ça ? Ce gars lui a fait vivre un enfer, il l'a frappé pendant des années, et quand il s'est lassé d'elle c'est sur moi qu'il tapait. Je pars deux semaines et le revoilà chez nous..

- Putain mais quelle conne ! je m'écris, pour extériorisé.

Je me lève et marche le long de la plage, je dois me calmer.. Au fur et à mesure que je marche, la colère laisse place à la tristesse. Je pleure de plus en plus jusqu'à ce que mes pleurs deviennent incontrôlables. C'est à ce moment que je sens des bras s'enrouler autour de mes épaules.

- Jane, explique moi ce qui se passe, je n'aime pas te voir comme ça..

- Ludwig..

Je me retourne et me réfugie dans ses bras.

- C'est Maman, elle s'est remise avec Claude..

- Mais pourquoi ça te met dans un tel état ?

- Tu te rappelles quand je suis venu en suède pour fêter mes 15 ans et que j'avais le bras cassé ?

- Oui ?

- Je ne suis pas tombé en vélo Ludwig, je ne sais pas faire de vélo, c'est Claude qui m'avait fait ça..

Ludwig se fige et plonge son regard dans le mien.

- Et tu te rappelles quand Maman devait venir en Suède avec moi pour tes 28 ans et qu'elle a annulé au dernier moment ?

- Oui..

- C'est parce qu'elle était à l'hôpital à cause de lui, encore. Et toutes ces fois ou je t'ai dis que je m'étais battu à l'école ? Hé bien tous ces bleus, toutes ces fractures, ces entorses.. C'était lui..

Ludwig recule, ses yeux sont écarquillés. Il me regarde avec un mélange de pitié et de culpabilité.

- Pourquoi vous ne m'en avez jamais parlé ?

- Parce que ce n'étais pas à toi de régler ce problème..

- Mais Jane, je suis ton grand frère, tu aurais pu m'en parler..

- C'était trop dur Lulu, maman voulait que ça reste entre nous, et j'avais peur..

Une larme coule sur la joue de mon frère. Je reste immobile, je ne sais pas quoi faire.

- Tu sais quoi ? On va appeler la police !

Ludwig sort son téléphone.

- Tu fais ce que tu veux, mais je ne suis pas avec toi sur ce coup, je n'en peux plus.. je lui réponds avant de tourner les talons et de retourner dans la villa. Quand j'entre, tout le monde se tourne vers moi, inquiet.

- Jane, ça va ? me demande Marc.

- Nan, mais ça va aller, je monte, je voudrais être seule.. je commence à monter mais je ne peux retenir mes larmes.

Un été français.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant