All Of My Silences Will Be Your Words [TERMINÉE][Version Fr]

Chapitre Vingt-Cinq

Felix fronça les sourcils en voyant que Sae-Jin n'avait pas répondu à son message. Pourtant elle l'avait lu, alors que se passait-il ?

- On ne t'a pas dit que c'était l'heure de reprendre ? Lança une voix agacée et méprisante dans son dos. Tu vas retarder tout le monde avec ton manque de rigueur. Déjà que ce n'est pas fameux à la caméra...

Felix se retourna vers l'assistant en rangeant son téléphone dans la poche de son sac. Il serra les dents pour ne rien répondre qu'il regretterait par la suite et se contenta d'un hochement de tête avant de repartir vers Chan et les autres. Mais l'assistant ne comptait pas le laisser tranquille car il le toisa de haut en bas pendant que Felix passait devant lui.

- Voilà où mène le manque de concentration, tss, tss... Essaye de faire quelque chose de potable cette fois, on a pas toute la journée. Ta petite copine muette attendra.

Felix se retourna en haussant un sourcil, perdant patience.

- Qui vous a demandé de parler d'elle ? Grinça-t-il en serrant les poings.

- Si tu ne voulais pas que j'en parle, fallait être à l'heure au lieu de lui parler par textos... Quoique c'est peut-être les seuls moments où vous pouvez avoir une discussion si elle ne parle jamais. Ricana son interlocuteur.

Le jeune australien lui jeta un regard noir en tentant de se raisonner. L'assistant faisait exprès de le provoquer, et c'était complètement idiot. Il ne devait pas entrer dans son jeu ; ça ne ferait qu'empirer la situation.

Il vit du coin de l'œil ses amis approcher, ainsi que d'autres membres du staff, avec des mines inquiètes et tendues. L'assistant l'avait remarqué aussi, et eut un rictus moqueur.

- T'as toujours besoin de tes hyungs pour te protéger, petit ? Ils te changent tes couches aussi ?

- Qu'est-ce qui se passe ? Intervint Chan, le regard noir. Tout va bien Lix ?

- C'est rien, lui répondit ce dernier entre ses dents. Des idioties inutiles.

- Je vois, alors on peut reprendre ? Répliqua son ami en se tournant vers l'assistant.

Ce dernier croisa les bras et sourit de toutes ses dents en direction du leader.

- Mais avec grand plaisir.

***

La pluie commença à tomber, tout doucement, quand je traversai la rue pour rejoindre le trottoir d'en face. Je serrai le papier plus fort dans ma main tandis que j'essayais de m'orienter pour trouver le chemin menant au cimetière de la petite ville.

Ma tante, après ses révélations, m'avait proposé de rester plus longtemps, mais j'avais refusé. Je lui avais simplement demandé où étaient enterrés mes parents, puis je lui avais donné mon numéro de téléphone avant de partir. Je ne savais pas si c'était le choc de savoir que mes parents étaient décédés, ou si je ne pleurais simplement pas parce que je ne les côtoyaient plus depuis trop longtemps pour que leur disparition me fasse quelque chose.

Je me sentais vide. Vidée, seule, bizarre. Ma tante m'avait expliqué que c'est lors du décès de mes parents qu'elle et le reste de la famille avaient compris que je n'étais pas avec eux. D'abord déboussolés, il leur avait fallu du temps pour comprendre la vérité, à savoir que mes parents  m'avaient abandonné. La famille avait essayé de me retrouver, en vain. Après tout, ils ne pouvaient pas savoir qu'ils ne cherchaient pas au bon endroit... Ou plutôt dans le bon pays.

J'avais reçu un SMS de Lix, mais je l'avais lu sans vraiment le lire. Je n'arrivais pas à lui répondre, à faire quoi que ce soit d'autre que de marcher sous la pluie, pour aller au cimetière. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais quelque chose au fond de moi me disait que c'était la chose à faire. Que même si je ne pourrais jamais rencontrer mes parents biologiques, je pouvais aller sur leurs tombes. Une phrase de ma psychologue que je voyais pendant mon séjour à l'orphelinat m'était revenue quand ma tante m'avait donné l'adresse menant au cimetière.