Chapitre 25

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Cynara ouvrit lentement les yeux, permettant à ses pupilles de s'ajuster progressivement à la lumière tamisée de sa chambre-studio. Elle papillonna des paupières, comme si elle tentait de se débarrasser d'un sommeil persistant qui l'enveloppait. Les draps chauds de son lit semblaient la retenir, en l'enveloppant dans un cocon réconfortant. La jeune fille resta allongée sur le dos quelques minutes, laissant aller son regard sur la peinture du plafond qui s'effritait.

Un soupir s'échappa de ses lèvres alors qu'elle se forçait à sortir de sa léthargie. Ses muscles protestaient légèrement contre le mouvement tandis qu'elle se redressait, avant de sortir du lit avec nonchalance. Elle s'étira alors comme un chat après une longue sieste. Ses pieds nus rencontrèrent le sol frais, contrastant avec la chaleur des draps qu'elle venait de quitter à regret.

Lentement, Cynara se dirigea vers la fenêtre, tira les rideaux pour laisser entrer un peu plus de lumière dans la pièce. La vue sur la route en contrebas qui commençait à grouiller de personnes se rendant au travail ou d'étudiants, lui offrit un instant de répit, un petit moment de contemplation avant d'affronter la longue matinée qui l'attendait. Elle devait se rendre au lycée, mais l'idée de rester lovée dans son lit lui semblait infiniment plus attrayante. Elle repoussa ses mèches de cheveux en arrière, laissant échapper un soupir empreint de lassitude.

Des pensées désagréables concernant ses camarades de classe et son professeur répugnant, Yégor Babkine, s'invitèrent dans son esprit. Cynara imaginait déjà leurs regards moqueurs, leurs commentaires sarcastiques et leurs violences à son égard. En plus de supporter les brimades de Maxim et ses amis, elle allait devoir supporter monsieur Babkine et son regard de pervers durant les deux premières heures de la matinée. La lycéenne redoutait de se retrouver face à ce sale type qui l'avait agressée ! Et que dire de ses menaces de la dernière fois ? Qu'avait-il entendu par "s'occuper de devant" ? Devait-elle le dénoncer à l'administration ? Porter plainte pour agression ? Bien sûr que non. Enfin, oui. Oui, elle pourrait porter plainte et se plaindre de son comportement déplacé auprès du directeur de Lomonossov, mais elle savait qu'elle serait mise à la porte la seconde suivant sa plainte. Après tout, n'était-elle pas seule ? Sans famille pour lui payer les cours ? Qui se souciait d'elle ? Qui prendrait sa défense ?

Personne.

Strictement personne. 

Cynara était seule dans sa lutte, comme toutes les victimes isolées. Un poids pesait sur ses épaules, elle était contrainte au silence, craignant les conséquences désastreuses sur sa scolarité si elle venait à révéler les sévices qu'elle subissait à Lomonossov. Pourtant, malgré la pression qui pesait sur elle, une lueur d'espoir vacillait dans son esprit. Peut-être, un jour, trouvera-t-elle le courage de briser le silence, de se libérer du poids de ses secrets, mais pour l'instant, elle devait continuer à garder ses peurs enfouies au plus profond d'elle-même.

Cynara était seule et surtout, sans défense, vulnérable et faible.

D'un geste rapide, Cynara se déshabilla, attrapa son uniforme scolaire et l'enfila, puis ajusta chaque bouton avec précision malgré la sensation inconfortable de l'emblème de Lomonossov coud sur la poitrine de chacun de ses habits qui lui brûlait les doigts. Ensuite, elle glissa l'accoutrement hideux d'A.S.C.O. à l'intérieur de son sac de cours et se rendit dans sa ridicule petite salle de bain. La jeune fille prit une profonde inspiration avant de saisir sa brosse, prenant soin de démêler chaque mèche avec patience. Ses doigts glissaient habilement à travers ses ondulations légères, caressant leur texture soyeuse. Elle aimait la sensation apaisante de ce rituel matinal, un moment de tranquillité avant le tumulte de la journée. Elle releva ses beaux cheveux en queue-de-cheval haute.

Cynara poursuivit sa routine matinale en appliquant une crème hydratante bon marché sur son visage, étendant délicatement le produit sur sa peau avec des gestes circulaires apaisants. Elle veilla à en appliquer également sur son cou et son décolleté.

Inferno PredatorsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant