Chapitre 27

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Cynara émergea du fourgon avec peine, ses jambes flageolantes ne la portaient debout qu'avec bien des difficultés et tenait fermement la main du Prédateur pour éviter de chuter. Une brise fraîche, née quelques instants plus tôt, effleurait son visage humide, la rendant plus frigorifiée qu'elle ne l'était déjà. La jeune femme sentit le contact du bitume gelé sous ses pieds nus tandis qu'elle reprenait peu à peu ses esprits après l'attaque qui avait failli réussir, miraculeusement évitée. Oui, c'était véritablement un miracle...

Le Prédateur lâcha la main de Cynara avant de se pencher pour ramasser ses collants et sa culotte, qu'il replia soigneusement avant de les ranger dans le sac de cours de la lycéenne, qui demeurait hébétée et gênée. Bien qu'il ait empêché un crime de se produire, la rousse ressentait une certaine honte à l'idée qu'il ait été témoin du début de son agression. Cynara balaya le parking du regard, mais ne vit personne. Yégor Babkine avait-il fui précipitamment ? Il n'y avait aucune trace de sang au sol, seulement les lampadaires qui éclairaient les parterres fleuris et les places de stationnement désertes.

Cette vermine avait réussi à prendre la fuite ? Cynara frissonna à l'idée de ce qu'il pourrait lui faire subir demain, lorsque leurs chemins se croiseraient à nouveau dans les couloirs du lycée et en classe... Mettra-t-il ses menaces de la renvoyer en application ?

Elle souffla d'exaspération.

— Assieds-toi, lui demanda l'homme au masque morbide d'une voix douce.

Perplexe quant à la raison pour laquelle elle devait s'asseoir, Cynara fronça les sourcils, mais se plia à l'injonction. Elle n'avait pas la moindre intention de se mettre cet homme à dos. Elle était consciente de sa réputation ; un Prédateur qui faisait disparaître celles et ceux qui croisaient son chemin une fois la nuit tombée et elle n'aspirait vraiment pas à faire partie de la liste des victimes jamais retrouvées.

La jeune fille prit place sur le rebord du fourgon, les yeux rivés sur l'homme qui ramassait ses chaussures. Sous son regard hébété, le Prédateur s'agenouilla devant elle, récupérant d'abord sa cheville gauche avant de glisser la tennis blanche à son pied, puis répéta le geste avec le pied droit. Se redressant, il tendit de nouveau sa main gantée vers la jeune fille, l'invitant à s'en saisir une fois de plus.

— Allons-y.

— Où allons-nous ? osa demander Cynara avec crainte, par peur d'entendre la réponse.

Le Prédateur redirigea son regard vers elle et agita ses doigts pour inciter la lycéenne à y poser les siens.

— Chez toi, voyons. Je te ramène chez toi. Je vais t'y escorter.

— Chez moi ? murmura-t-elle, anxieuse.

Pourquoi cet homme l'accompagnerait jusque chez elle ?

— Où veux-tu que je t'amène ? sourit le Prédateur en haussant les sourcils en gardant sa main levée dans la même position. Dans un coin sombre d'une ruelle obscure pour te faire disparaître ?

Le cœur de Cynara loupa un battement et elle baissa la tête en se mordant la lèvre inférieure.

L'homme glissa ses doigts sous son menton pour lui faire relever la tête.

— Suis-moi, reprit-il en tendant sa main à nouveau.

Cynara acquiesça et déposa délicatement ses doigts dans le creux de la main — étrangement grande — du Prédateur, qui l'aida à se relever avant de lui tendre son sac de cours qu'elle passa autour de son buste. Ensemble, ils entamèrent leur marche. Cynara suivait de près les pas de l'inconnu. Le froid s'étant intensifié, elle se mit à claquer des dents et tremblait en serrant la main de l'homme de toutes ses forces, comme si ce geste la réchauffait. Étrangement, le Prédateur resserra ses doigts autour des siens, comme s'il ne voulait pas qu'elle le quitte.

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