Chapitre 14

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La journée qui succéda à l'entretien éprouvant avec Phei Rykov se révéla être un véritable cauchemar pour Cynara. À peine la jeune fille avait-elle franchi la double porte d'entrée du prestigieux lycée que Maxim et sa cohorte se sont précipités sur elle avec une violence inouïe. Ils l'ont entraînée de force dans les toilettes des garçons, au rez-de-chaussée, où régnait l'atmosphère sinistre.

D'un geste brutal, Maxim l'avait projetée violemment au sol, comme une marionnette sans défense. Son pied avait fouetté l'air avant de s'abattre avec une force dévastatrice dans l'abdomen de la jeune fille qui s'était alors écroulée au sol en gémissant, tout en se protégeant de ses avant-bras meurtris par des coups antérieurs. Son agresseur s'est ensuite saisi fermement des cheveux de Cynara, intensifiant la douleur physique et psychologique.

Le reste du groupe avait par la suite lancé des insultes à l'égard de la jeune fille, acérées comme des lames de rasoir. Chaque mot était une blessure supplémentaire, un venin verbal injecté dans l'âme déjà meurtrie de la jeune fille. La brutalité de cette attaque ne se limitait pas à la sphère physique, elle transcendait les frontières du sadisme pour atteindre un niveau de malveillance d'une cruauté inimaginable.

À chaque instant de cette scène cauchemardesque, le lycée semblait se transformer en un théâtre lugubre où la souffrance de Cynara était le spectacle macabre auquel personne n'osait assister. L'obscurité des toilettes semblait absorber les cris d'appel à l'aide étouffés de la jeune fille. Les larmes, mêlées à la saleté du sol, trahissaient la vulnérabilité de Cynara, tandis que la cruauté sans merci de Maxim et de sa bande marquait cette journée d'une empreinte indélébile dans l'histoire sombre du lycée.

Cynara était parvenue à supporter les coups plus longtemps que d'habitude avant de craquer et de se mettre à pleurer, ce qui n'avait fait qu'amplifier l'ampleur et la force des coups dirigés contre elle. Heureusement, la sonnerie de 08 h 02 avait ramené ses cinq détracteurs à la réalité. Ils étaient sortis des toilettes et se sont rendus en cours en pressant le pas. Cynara avait eu plus de mal à se relever. Les douleurs dues aux nombreux coups l'ont empêché de presser le pas et elle avait fini par arriver en retard. Comme un malheur n'arrivait jamais seul, le cours qu'elle avait était celui de physique-chimie. Son professeur, monsieur Babkine, l'avait réprimandé en faisant abstraction des marques de coups et des légères traces de sang peintes sur son visage pour lui infliger une heure de colle. Bien sûr, c'était lui qui surveillait les élèves en retenue, mais comme la première fois, Cynara avait été seule en classe, ce qui l'avait étonnée et presque apeurée. Cet homme la mettait mal à l'aise. Son regard persistant sur elle l'embarrassait.

Cynara avait passé son heure de retenue, de 16 h 00 à 17 h 00, assise au premier rang, devant l'enseignant. Ce vieux vicelard d'une cinquantaine d'années avait passé soixante minutes à la reluquer sous toutes les coutures. La rousse n'aimait pas se retrouver seule avec cet homme, et qui plus est, en face de lui. Elle s'était demandé si ce prof n'avait pas fait exprès de la mettre en heure de colle juste pour pouvoir la mater, se rincer l'œil et faire germer dans son esprit de malade des pensées pas catholiques. Les minutes semblaient s'étirer comme des élastiques, prolongeant le supplice de Cynara. Chaque tic-tac de l'horloge murale avait amplifié le malaise qui pesait dans la pièce. La lycéenne, résolue à ne pas laisser transparaître sa vulnérabilité, avait tenté de masquer son inconfort derrière un masque d'indifférence et en feignant recopier des cours. Cependant, chaque seconde écoulée lui avait semblé être une petite victoire pour le professeur, nourrissant son obsession malsaine.

En fin de journée, après avoir quitté monsieur Babkine et son regard concupiscent, Cynara s'octroya une promenade dans les rues de la ville. Elle n'avait pas envie de rentrer chez elle, dans son ridicule studio de 20 m². Elle risquait d'y mourir d'ennui.

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