Chapitre 46

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Après avoir repris ses esprits, la jeune fille se traîna jusqu'à la salle de bains, le cœur encore tambourinant dans sa poitrine qui se soulevait au rythme de sa respiration haletante. Ses mains tremblaient légèrement alors qu'elle alluma la lumière froide qui, comble du bonheur, fonctionnait. Cynara scrutait son reflet dans le miroir, tentant d'apaiser les pulsions qui agitaient encore son corps. Elle attrapa une serviette et entreprit de sécher ses cheveux encore humides, mais son regard restait hanté par l'image d'Akano au-dessus d'elle, de ses mains sur son corps et par ce qu'il s'était passé entre eux.

Cynara ôta sa chemise de nuit froissée et humide, quand un frisson parcourut sa colonne, tandis qu'elle enfila une chemise de nuit propre, appréciant la fraîcheur du tissu sur sa peau. Elle se glissa ensuite sous les draps immaculés de son lit, en se questionnant sur les motivations d'Akano à son encontre. Était-elle vraiment celle qu'il désirait, ou n'était-elle qu'un moyen pour lui d'assouvir des besoins qu'il n'avait pu contenir plus longtemps ? Non, se rassurait-elle, il ne lui avait rien demandé explicitement, rien exigé non plus, mais si elle ne lui avait pas plu, aurait-il agi ainsi, avec une telle ardeur dissimulée sous des actes de tendresse ?

Son visage s'empourpra et elle tira le drap jusque sur son nez, espérant que le sommeil viendrait rapidement la délivrer de ses souvenirs, mais ses rêves, eux, ne tardèrent pas à se peupler d'images confuses où elle revit les mains d'Akano frôler chaque parcelle de son corps nu et offert à sa vue.

Pendant ce temps, de l'autre côté du mur, Akano restait éveillé, fixant le plafond de sa chambre sombre. Le remords le rongeait comme un poison lent, envenimant chaque pensée qui traversait son esprit. Il se revoyait, ses gestes mesurés? mais empreints d'une passion qu'il avait à peine su contenir. Cynara n'avait pas protesté, mais cela n'apaisait en rien sa conscience. Avait-elle cédé par désir ou par crainte ? Et lui, n'avait-il pas ignoré ce doute, l'enfouissant sous l'excuse d'un moment partagé ?

Cela faisait déjà plusieurs jours, voire des semaines, qu'il ressentait cette attraction pour elle, mais jamais elle n'avait été aussi violente que ce soir. Quand il l'avait vue ainsi, vulnérable, à moitié dénudée avec cette innocence troublante qui émanait d'elle, il avait cédé à ses pulsions. Tous ces regards échangés, ces moments où le silence entre eux semblait chargé d'une électricité à peine contenue... Il ne les avait pas imaginés, il en était certain. Cynara lui plaisait, c'était indéniable.

Cependant, une question persistait quant au lendemain, au petit-déjeuner ; comment se regarderont-ils dans les yeux ? Le silence sera-t-il plus lourd de non-dits, ou le léger frisson du désir continuera-t-il à les troubler, les poussant peut-être vers des sentiments inexplorés ? Leur complicité pourrait-elle survivre à ce qui s'était passé, ou bien serait-elle brisée, transformant ce désir partagé en une distance insurmontable ?

Rien de tout cela. Le jour suivant, la fratrie et Cynara s'étaient retrouvés au restaurant, comme si de rien n'était. La routine du petit-déjeuner et les conversations habituelles avaient rempli l'espace, dissipant les tensions de la veille. La présence des huit frères formait une barrière rassurante entre Cynara et Akano. Ce dernier, bien qu'ayant jeté quelques regards discrets dans sa direction, n'avait pas osé initier de conversation avec elle.

Cynara, quant à elle, s'était efforcé de garder la tête baissée, concentrée sur son assiette. La moindre tentative de croiser le regard de l'aîné la faisait craindre de rougir furieusement, une réaction qu'elle avait voulu éviter à tout prix. Elle avait écouté distraitement les plaisanteries échangées entre les frères.

De temps à autre, elle avisait Tatiana et son père pour qui le visage était encore tuméfié du violent coup de poing de Spencer. Qu'en allaient-ils quitter le Mexique ?

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