Chapitre 35

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Après le départ de son ravisseur, Cynara s'effondra avec une lenteur douloureuse sur le bord du lit, ses jambes tremblotantes refusant de la soutenir plus longtemps. Ses pieds, engourdis par la douleur et l'épuisement, ne pouvaient plus la porter et elle se laissa finalement tomber sur le matelas sordide, recouvert d'un linge répugnant et nauséabond. Peu importait désormais. La jeune femme, affaiblie par la faim, souffrait bien plus de la soif et de la terreur qui l'assaillaient depuis qu'elle avait été conduite de force sur ces terres. Ses forces la quittaient peu à peu, chaque mouvement devenant une épreuve insurmontable. Était-ce donc ainsi qu'elle allait périr, abandonnée dans cet endroit lugubre et oppressant ?

La sécheresse de sa gorge l'indisposait au point que chaque toussotement était douloureux. Le manque de nourriture lui causait des crampes et des vertiges, mais ces sensations étaient presque supportables en comparaison de l'agonie provoquée par le manque de boisson. Ses lèvres craquelées et sa langue desséchée lui donnaient l'impression que sa bouche était en feu.

Cynara ferma les yeux en priant pour que son estomac ne la tiraille pas lorsqu'elle se réveillera de sa sieste.

Les rayons du soleil s'infiltrèrent progressivement dans la chambre qu'occupait Cynara, illuminant l'espace d'une lumière douce et dorée, seule réconfort dans cet endroit lugubre. Ils vinrent délicatement effleurer son visage aux traits marqués par la fatigue et la peur, réchauffant sa peau avec une tendresse inattendue. La sieste qu'elle s'était autorisée, bien que brève, avait été miraculeusement revitalisante. Tandis qu'elle émergeait lentement de sa torpeur, un sentiment étrange et pressant l'envahit, comme si quelque chose d'important se tramait juste au-delà des murs de sa chambre. Une intuition lui murmura que cette journée ne serait pas comme les autres, que des événements mystérieux et peut-être même dangereux l'attendaient. Le cœur battant légèrement plus fort, elle entrouvrit les yeux et, machinalement, passa ses mains toujours liées entre elles sur son visage à la peau sèche. Elle avait le besoin urgent de satisfaire à un besoin naturel. Elle ne pourrait pas se retenir davantage.

Une fois assise, la jeune fille tendit l'oreille en direction du placard. Le silence y régnait, lourd et oppressant. Pas de bruit, pas d'odeur. Pourtant, elle savait ce qui se cachait derrière ces portes fermées. Bien qu'elle éprouve une peine immense pour la victime, elle n'avait ni le courage, ni la force d'ouvrir la porte et de lui venir en aide. La culpabilité la rongeait.

Soudain, le silence fut rompu par des pas lourds résonnant dans le couloir, se rapprochant inexorablement de sa chambre. Son cœur accéléra, la panique envahissait son esprit. Terrorisée, Cynara se recroquevilla sur elle-même, tentant de se faire la plus petite possible. Elle retint son souffle lorsque la clé s'inséra dans la serrure avec un cliquetis sinistre. La poignée tourna lentement et la porte s'ouvrit dans un grincement angoissant.

Un homme massif se tenait dans l'embrasure, son regard perçant cherchant immédiatement Cynara. Il portait sur lui cette aura de menace qui rendait l'air autour de lui presque palpable. L'homme avança d'un pas, l'ombre de son corps recouvrant une partie de la chambre, tandis que la jeune fille se recroquevillait davantage, cherchant désespérément un moyen d'échapper à ce cauchemar vivant.

— Tu vas me suivre gentiment, annonça l'homme, lui aussi cagoulé.

— Où m'emmenez-vous ? répondit-elle, la voix tremblante.

— Tu verras.

— Je souhaite aller aux toilettes, s'il vous plaît. C'est urgent, j'ai vraiment besoin d'aller aux toilettes.

— Non, trancha le ravisseur. Tu ne peux pas y aller.

Il attrapa violemment le bras de Cynara, la tirant sans ménagement hors de la chambre. Elle trébucha, ses pieds peinant à suivre le rythme imposé par le ravisseur. Ils traversèrent rapidement la maison lugubre et délabrée, chaque pièce étant un rappel sinistre du sort qui attendait ceux qui osaient défier Vasili Petrov et ses hommes de main.

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