Début de crise

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"La vérité n'est jamais amusante, sinon tout le monde la dirait".

Michel AUDIARD.

Elle avait fini par reprendre la mémoire, c'était juste une perte de mémoire passagère.
Ellle aurait bien préféré rester dans le brouillard de son ignorance.
Elle avait cassé le bras de Jonathan et la voilà en ce moment même à l'infirmerie pour s'excuser en personne.
La jeune femme tape quelques discrets coup à la porte qui sont imperceptible à l'oreille humaine, elle avait peur, trop peur de se retrouver face à lui, peur d'affronter son erreur.

- Entre j'entends ta respiration.

Parfois c'était énervant de ne pas vivre entouré de personnes normales, mais de toute façon, la normalité était elle même un fait subjective.
Abigaël entrouvre légérement la porte mais reste sur le seuil de cette dernière.

- Allez viens t'asseoir, lui sourit gentiment le jeune bêta en tapotant une place vide sur son lit de malade.

Hésitante, elle finit par se rappeler la promesse qu'elle s'était faites de ne plus jamais paraître faible devant quelqu'un.
Elle inspire un coup et redresse sa silhouette tout en avançant calmement vers son ami.

Jonathan était un jeune homme enjoué d'un an son aîné qui avait comme devise, que la vie devait être croqué à pleine dent et donc pour cela il ne fallait pas s'embeter à éprouver des sentiments négatifs comme la rancœur, la jalousie, la haine...
Une façon remarquable de voir les choses, pensait la jeune femme, mais ce n'était pas la bonne, dans ce monde il fallait savoir agir en conséquence.
Grand, frôlant le mètre quatre vingt, il était un beau jeune homme blond au sourire ravageur et au visage enfantin qui pouvait s'avérer être un ennemi de taille une fois énervé. Un brave allié qui ne trahirait jamais son alpha, quitte à y laisser la vie.

Il sourit gentiment à la jeune femme essayant de la mettre en confiance.

- Allez viens t'asseoir près de moi.

Elle accepte docilement la demande et le rejoint sur le moelleux matelas.
Il se met à lui ébourifer les cheveux tout en sachant qu'elle avait horreur de ça, mais cette fois elle le laisse faire se sentant trop coupable pour le rambrouer.
Ce qu'il remarque en lui souriant.

- Alors la petite gamine cesse de se révolter ? Elle se sent trop coupable ?

- Gamine toi même crétin, je te laisse juste faire parce que tu fais pitié.

- Ah bon ?

- Oui.

- Et c'est pour ça cette allure d'adulte ? Tu reste une gamine la gamine. Et je compte bien te le remettre en tête.

Mais qu'est ce qu'il l'énervait avec ce surnom bête.
Il penche son visage du côté droit en lui souriant méchamment.
Ce regard elle ne le connaissait que trop pour ne pas comprendre ce à quoi il pensait.

- N'y pense même pas, finit elle par lui dire, ce n'est pas parce que tu es blessé que je vais te laisser faire.

- Trop tard, lui murmure t'il à l'oreille.

Aussitôt elle se sens renverser sur le lit son ami au dessus d'elle.

- Jonathan non !

- Il faut bien que je me venge que veut tu ?

Et c'est sans hésitation qu'il s'adonne à ce qu'elle détestait le plus. Il la chatouillait.
Abigaël se tord de tous les côtés n'arrivant plus à respirer.

- Stop Jonathan ! Arrête !

Son rire fusait à travers toute la pièce suite aux multiples chatouilles de son ami.

- C'est qui le plus beau ?

- Pas toi.

Il redouble d'efforts ce qui ne fait qu'un peu plus augmenter le supplice de sa pauvre victime.
Elle qui tenait cette torture comme la plus cruelle ne pouvait même plus respirer.

- Je n'ai pas bien entendu t'as dis quoi ?

Elle n'en pouvait plus, des larmes pointaient même aux coins de ses yeux et ses pauvres poumons continuaient de manquer un peu plus d'air.

- C'est TOI, c'est toi le plus BEAU, maintenant arrête.

- Et le plus drôle?

- ToI !

- Le plus gentil?

- TOi.

- Très bien, j'aime mieux ça, ricane son ami en dévoilant un peu plus son unique fausette sur sa joue gauche.

Il la relâche et ils reprennent place sur le lit.
Un moment s'écoule le temps que la jeune femme reprenne son souffle. Et enfin la discussion tant redouté commence, cette fois  plaisanterie mise à part, ainsi que la boule de gêne qui l'habitait.

- Tu es complètement guérit ?

- Oui, mais Anastasia m'a demandé de l'attendre ici.

- Pourquoi aller à l'infirmerie alors que tu guerris rapidement?

- Je ne sais pas vraiment pourquoi en fait..., j'ai juste compris que ton pouvoir ralentissait mes cellules régénératrices..., ce qui fait que je ne guerris pas rapidement de tes attaques, enfin..., de celles d'hier.

- Pourquoi moi ?

- C'est ce qu'on essaie de comprendre.

Le regard de l'ange s'assombrit de nouveau, si ce n'était pas ses cellules régénératrices Jonathan serait mort sur le coup, et il n'était pas le seul.

- Ce n'est en aucun cas ta faute.

- Vous dites tous ça mais hier ce n'est pas ce que j'ai vécu, ce que j'ai vu.

- Abby, ne culpabilise pas pour rien, t'as vu je viens de me venger en te torturant cruellement et en te forçant à dire des choses que tu ne pensais même pas, sourit t'il en essayant de la faire rigoler. Et puis maintenant tu te contrôle de nouveau.

- Tu as tord Jonathan, je ne peux pas contrôler ce que je suis devenue, il m'a fallu deux heure de temps pour réussir à replier mes ailes, et au final elles se sont repliées d'elles même.

Elle ne contrôlait rien et cela lui était insupportable.

Jonathan la regarde longuement dans les yeux et finit par lui sourire faiblement.

- Ne t'inquiète pas, je sais que t'y arriveras, très vite même.

Son excès de confiance envers elle l'énervait plus qu'autre chose, pourquoi les gens voulaient t'ils lui faire croire que les choses allaient s'arrager alors que ce n'était aucunement le cas.
Bien pire pourrait se produire.
Le bruit de la porte qui s'ouvre leur fais tourner la porte vers celle çi.
Une magnifique femme en blouse de médecin, aux longues mèches blonde, à la peau translucide et aux bleu ciel vient les rejoindre un dossier à la main.

C'était une ange, l'un des anges déchus dont lui parlait ses parents.
La plupart des anges du villages ne sortaient jamais, éprouvant quelques difficultés à se mêler aux gens, et celle là Abigaël ne la voyait que très rarement, ce qui voulait dire que sa présence était mauvais signe.

- Bonjour Abigaël.

- Bonjour Anastasia, c'est Abby.

- Comment te portes tu depuis hier ?

- J'ai quelques mots de tête mais ce n'est rien de grave, qu'en est il de Jonathan?

Cette fois çi, un éclaire indescriptible passe dans le regard de cette ange qu'on n'avait jamais vu se comporter normalement, pourquoi avait elle était déchue, elle qui semblait si docile ?

- Les nouvelles ne sont pas bonne Abby, ...., vraiment pas bonne.

Les anges déchusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant