Félin

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"L'homme ne peut découvrir de nouveaux océans sans avoir le  courage de perdre de vue le rivage".

       André Gide.   


- Je pense que cela te servira.

Par réflexe la jeune femme saisit l'objet qu'on venait de lui lancer d'une main. C'était lourd.
Elle reconnait immédiatement ce fourreau en cuir noir qui lui était si familier, une boule se forme au fond de sa gorge.

- Quand as tu eu le temps ?

- A l'instant. Je viens de la téléporter.

Figée sur place elle n'arrivait pas à la dégainer. Cette épée qui durant les deux dernières année n'avait jamais été laissée dans un coin. Sa plus précieuse possession. L'un des  derniers souvenirs matériels de son amie. Cette épée de pure beauté qu'elle lui avait offerte pour ses dix huit ans.

- Abigaël réveille toi enfin, qu'as tu donc ! S'exclame la rêne des fées la protégeant d'un violent jet de flammes.

- Désolé j'ai eu une absence.

La rêne remarque alors l'épée qu'elle tenait en main et comprend l'origine de son trouble.

- Je suis désolé pour Emylia elle ne méritait pas ça, mais tu dois te ressaisir et faire attention sinon tu risquerais de te blesser, voir même pire !

L'ange relève le visage surprise. Comment avait elle fait pour être au courant aussi vite ?
Son interlocutrice semblait avoir deviner sa question.

- Je suis la rêne des fées Abby, toutes les fées sont connectées avec moi. Quant l'une d'elle vient à rendre son dernier souffle je le rescends.

- Je suis désolé j'avais oublié une chose aussi bête. Moi je n'ai fait qu'assister à sa mort, vous, vous l'avez vécut avec elle. C'était l'une des vôtres et c'est moi qui me lamente.

La rêne la fixe longuement. Elle avait beau avoir pris en âge elle restait encore trop jeune pour comprendre, le concept de vie et de mort lui était toujours inconnu. Elle qui jamais avant ce soir là n'avait eu à afrronter la mort.

- Il ne t'es pas interdit de la pleurer juste parce que vous n'aviez pas les même origines. Avant d'être une fée elle était surtout ton amie, sa mort t'attriste autant que nous. Alors vas y, pleure la toi aussi, c'est ton droit.

- Merci, je vous suis reconnaissante de reconnaître ma douleur.

- Concentre toi mon enfant, nous vaincrons cet ennemi ensemble et pourrons conduire Emylia jusqu'à sa dernière demeure ensemble.

- Oui vous avez raison.

Elle dégaine d'un coup net son arme et prend quelques secondes pour admirer la pureté de la lame. Si fine, tranchante et belle. Le manche n'avait pas vieilli le moins du monde et ce, malgré les longues nuits d'entraînements et les centaines de fois où il fût violemment saisit. Les deux ailes semblaient s'entrecroiser en parfaite symbiose.

- Je ne faiblirais plus. J'en fais la promesse.

- Bien. Pour les tuers ils faut leur couper la tête d'un coup net pourqu'elle ne repousse pas.

- D'accord.

- Tu peux y aller je te couvre.

- C'est noté.

Immédiatement elle quitte l'endroit ou elle était protégée par la rêne et se lance en direction des monstrueuses bêtes, de sa main libre elle forme une petite boule d'énergie faite de feu et la lance vers eux.

- Couvrez vous ça va exploser !

Elle déploie ses ailes et se couvre.   Deux secondes plus tard une impressionnante détonation se déclenche. C'était une technique qui était encore en cour de préparation. Elle réunissait en une seule boule, le plus d'énergie concentré possible. Plus elle était petite plus elle était efficace.
L'ange qui disait s'appeler Déméter lui sourit :

- On ne m'a vraiment pas menti sur toi. Aussi puissante que dangereuse.

- Déméter !

Abigaël se tourne vers l'ange qui venait de réprimander Déméter. Les même cheveux blond, réunit en une queue de cheval basse. Qu'est ce qu'ils se ressemblaient tous.

- Ce n'est rien laissez tomber. Je sais bien que je suis dangereuse, mais il me semble bien que je ne fais pas encore assez peur à certaines personne. Je vais vite y remédier.

- Tu as de l'audace aussi, rigole Déméter.

Elle devait être la folle du groupe, remarque intérieurement Abigaël.

- Je suis aussi la plus puissante des télépathe, sourit la concerné.

La jeune femme se ressaisit immédiatement, rouge de honte d'avoir été ainsi démasqué.

- Pardon.

- Ce n'est rien, tout le monde pense pareil de toute façon. J'aime les personnes franches et directs, ça me facilite plus les choses.

- Ce n'est pas le moment de discuter Déméter, il nous reste encore six de ces choses à abattre.

- Ce n'est pas tous les jours que l'on peut rencontrer la fameuse Abigaël non plus enfin. Très bien je la laisse tranquille.

- Abigaël prend celle qui est à trois mètre de ta gauche je vais prendre l'autre. Fait attention à ne pas te faire mordre, intervient Ethan.

- Très bien c'est noté.

Sans hésitation l'ange se jette sur la bête enflammé tout près d'elle. Cette dernière ne se fait pas avoir par la rapidité de son ennemie puisqu'il se jette sur elle, crocs en avant. Un coup de patte violent manque de peu son ventre et ne fait que déchirer un peu plus sa robe, déjà dans un bien piteux état. Elle était la seule à ne pas être en tenue de combat. Elle brandit son épée et d'un coup bien précis tranche la patte de la bête, qui se retrouve projetté deux mètre plus loin sur le gazon. Un énorme rugissement échappe à l'animal blessé.

- Et tu n'as encore rien vu.

Elle positionne son épée au dessus du cou de l'animal qui s'était penchée pour lécher sa patte en sang, et accompagnant son geste d'une fluide rapidité elle l'abat dessus. L'épée traverse la peau et les muscles du félin et viens se plante entre deux de ses vertèbres.
Son crie retentit encore plus violemment et il se relève, tentant de saisir entre ses mâchoire, le cou de son ennemie.
Abigaël n'a d'autre choix que de lâcher son épée pour se reculer, cherchant à éviter le coup qui pourrait s'avérer fatal.

- Tu es bien coriace c'est vrai. Mais ça ne va rien changer.

Elle s'élance de nouveau et lance une boule d'un feu vert sur lui, visant en particulier son cou.
Il ne le brûle pas mais vient coroser la partie blessé. C'était un feu qu'elle avait spécialement travailler, il était pareil à de l'acide, et pouvait faire fondre jusqu'au métal en quelques secondes.
Il brûle suffisamment l'os vertébrale pour qu'elle puisse décoller son arme. Elle l'a saisit au vol et enchaîne immédiatement avec un autre coup au même endroit.
C'était trop tard, tout son cou s'était reformé. Et cela à une vitesse bien plus qu'impressionante. L'arme ricoche sur le cou déjà indemne et rebondie. Elle remarque aussi que sa patte était elle aussi guérit. À ce rythme là, elle n'allait jamais en finir s'il s'autoguérissait ainsi.

- Tu saisis enfin contre quel ennemi tu te bas, remarque cette voie d'outre-tombe.

- Venez plus tôt vous battre au lieu de laisser vos choses faire tout le travaille.

Il ne lui répond pas, se contentant de rester assis là où il était. Il préférait les observer de loin, voir leur manière de bouger, de combattre, et aussi, pour admirer le moment où ils rendront leur dernier souffle. Ce sera majestueux.


Les anges déchusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant