Les anges déchus

Hiver

Mes anciens pleurs me manquent
parce que les nouveaux sont encore pires

- Alors tout d'abord je voudrais savoir comment j'ai fini ici.

- Nous t'avons trouvé sur la ruelle en face et nous t'avons fais monter.

- Je suis ici depuis combien de temps exactement ?

- Douze jours. Maintenant fini de boire ta soupe tant qu'elle est chaude. Tu as beau être exceptionnelle la faim et la soif peuvent venir à bout de n'importe qui.

La jeune femme reprend une cuillère de cette étrange soupe rouge qui elle devait bien se l'avouer était excellente, le sel était presque inexistant et une saveur sucrée avait même dominé le tout rendant le mystérieux potage savoureux.
Une odeur constante de cannelle émanait de cette cuisine peux spacieuse mais pourtant respirant la joie de vivre.
Cela faisait quelques heures déjà qu'elle s'était réveillé. Elle avait eu droit à un long bain chaud et à de nouveaux habits. Bien qu'un peu plus large qu'elle.
Mais depuis qu'elle s'était assise sur ce comptoir à ruminer ses interrogations elle n'avait réussit qu'à en formuler une. Sans savoir comment cette femme avait cette capacité.
Mais il lui fallait des réponses. Douze jours sans nouvelle de ses parents l'inquietait.

- Hum est ce que, vous me connaissez ?

La vieille femme relève la tête des carottes qu'elle était occupé à couper en fine lamelles depuis quinze bonnes minutes et plonge son regard bridé dans celui d'Abigaël.

- Non.

La jeune femme est interloquée.

- Mais alors vous êtes qui ? Vous n'êtes pas celle vers qui on m'a envoyé ?

- Je ne sais même pas ce que tu faisais là. Ni comment tu avais été blessé ainsi.

- Pourquoi ne pas m'avoir guérit avec vos pouvoir alors ?

- Quelles pouvoir ?

L'ange ne sait plus quoi répondre. Cette femme se jouait elle d'elle ? La faisait elle tourner en bourique ou était ce une simple blague ?
Il était évident que cette femme n'était pas inconnue au monde surnaturel.

- Vous êtes une sorcière pourquoi ne pas m'avoir guérit ?

C'est autour de la vieille femme de dévisager son interlocutrice. On l'avait traité de bien de chose durant sa vie, mais le terme sorcière était encore nouveau. Un rire s'échappe d'elle et elle continue son découpage.

- Pourquoi riez vous je n'ai rien dis de drôle.

- A quoi donc ressemble une sorcière pourque tu m'apparente à l'une de ces créatures encore ?

- Pardon ? Vous n'en êtes pas une ?

- Pas que je sache ma fille. Finit ta soupe.

- Je n'ai plus faim.

- Alors tu ne veux pas de mes petits fours maison ?

Elle lui tend alors une assiette de petits sablés nappés de chocolat et de noisettes en forme de figures géométriques. La canelle devait provenir de là.
L'ange hésite mais fini par céder et tend la main pour en prendre un. Mais l'assiette disparaît aussi vite qu'elle est apparue.

- Fini d'abord ta soupe si tu en veux.

Une impression de revenir à son âge de gamine remonte à la gorge de la jeune femme. Sa mère lui jouait tout le temps le même coup. Sa gorge se noue difficilement. La dernière vision qu'elle a eu de sa famille était sanguinaire. Elle n'était même plus sûre qu'ils soient en vie.