Deuil

24 6 0
                                    


"Il y a une grande différence entre  vivre et vivre après avoir connu la  mort".         


- Je vais te sauver Clo' ne t'inquiète pas. Tout va bien se passer.

La jeune femme se précite vers le corps blême de son amie et dépose ses mains sur son abdomen pour commencer à la guérir. Un jet d'une douce et faible lumière en jaillit.

- Tu seras vite sur pied tu vas voir.

- Abby arrête tu vas épuiser ton énergie pour rien.

- Mais non j'ai presque fini. Tu sera comme neuve bientôt.

Mais elle avait beau y mettre toute ses forces aucun changement ne se produisait. Le visage de son amie ne faisait que perdre ses couleurs de plus en plus rapidement. Elle avait du mal à articuler. La jeune fée avait eu si peur pour son amie quand elle ne l'avait pas vu au moment de l'évacuation, mais au moins maintenant elle avait le cœur un peu plus léger.

- Où sont tes parents ?

Cette question ranime une vive douleur dans le coeur de la fée. Ses yeux s'embuent rapidement et une larme vagabonde lui échappe.

- Ils sont morts. Tous les deux.

Un nouveau pincement au coeur.


- Je suis vraiment désolé Emy. Si...si seulement j'avais été là.

L'ange s'affaisse par terre, laissant seule sa tête sur les genoux de la mourante.

- Ne t'impose pas un tel fardeau pour rien, même les anciens n'ont rien pu faire contre ces choses. Peut être même que si tu avais été là, tu serais toi aussi dans le même état que moi.
Et puis...mon nom ce n'était pas Clochette ?

Cette légère pointe d'ironie ne fait que remuer leur souvenirs en commun. Leur amitié. Qui allait peut être bientôt se terminer. Se clore sur la mort.

- Tu ne peux pas me faire ça Emy, tu avais promis de ne jamais me quitter !

- Ne t'inquiète pas, je ne serais pas vraiment parti tant que je resterai dans ton coeur et dans tes souvenirs.

- Non ! C'est toi toute entière qui doit rester en vie. Je n'en veux pas du reste.

- Abby, regarde moi.

Mais la jeune femme ne le fait pas. Voir le visage si jovial de son amie d'enfance, lacéré, dans ce piteux état ne fairait qu'accroître sa souffrance.

- Abby...respecte au moins mes  dernières  volontés.

- Quelles dernières volontés, tu vas vivre je te dis !

Elle relève la tête et affronte enfin le regard de son amie. La moitié de son visage était devenu noir, la balafre qui l'a traversait avait des croûtes noir tout le long et c'était cette dernière qui semblait la mettre dans cet état.
Son teint bronzé si caractériel à sa beauté était devenu blême, comme un corps sans vie. Ses lèvres étaient gersées et craquelées, sa lèvres supérieur fendu au niveau de sa blessure. Ses cheveux étaient sales et avaient perdu leur éclat de braise. Même son regard avait perdu ce pétillant si spécifique à sa personne.

Les anges déchusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant