Vide

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  Car c'est ainsi que nous allons, barques luttant contre un courant qui nous ramène sans cesse vers  le passé.
F.S. Fitzgerald.











- Pourquoi tu reste là ?

- Parce que je veux rester.

- Ça fait déjà deux heure que t'es là tu peux pas juste partir et me laisser tranquille ?

- C'est aussi mon endroit secret alors moi aussi je veux rester.

- La nuit tombe déjà.

- Ce n'est pas grave.

Un silence de nouveau très pesant refait surface.
Elle qui avait toujours su quoi dire ou faire pour rompre ce genre de chose n'arrivait pas à placer une simple parole.
Finalement elle s'y résigne. Après tout le silence aussi était une réponse, pourquoi toujours le voir comme une fatalité.

- Je m'en vais.

- D'accord.

Ellee ne cille pas lorsqu'il se lève et la regarde de haut.

- Arrête de me regarder comme si t'étais supérieur à moi.

- Je le suis.

- Pfff, c'est sûrement pas la modestie qui t'a fais perdre la mémoire.

- Je m'en vais.

- Oui j'avais entendue la première fois, et alors ?

Il ne lui répond pas, lui même se posait la même question.
Mais il se ressaisit et se retourne pour partir.

- Ok, attend j'arrive.

- Pas besoin, je connais le chemin, siffle t'il.

La jeune femme se lève et saute sur un pied pour pouvoir enfiler ses vieilles bottines délaissés dans un coin.
C'est là qu'une douleur familière se réveille dans son dos.
Elle la connaissait beaucoup trop désormais pour ne pas la reconnaître.

- Ahhrghh !!!

Celui qui lui tournait jusqu'à là le dos se retourne calmement vers elle.
Comment arrivait t'il à toujours garder cet air insouciant sur le visage ?

- Qu'est ce que t'as ?

Elle n'arrivait plus à articuler le moindre mot.
Il se rapproche d'elle, toujours avec ce même air insolent sur le visage.

- Tu as mal quelque part ?

Elle se contente d'hocher la tête en signe d'approbation.

- Où ?

- ...dos

Il se rapproche encore plus et se penche vers elle.
Après l'avoir aider à s'asseoir il observe l'état de son dos.

- Je peux soulever ton t-shirt ?

Elle accepte encore d'un hochement de tête.

Il soulève le dos de son t-shirt et ouvre les yeux face au phénomène.

- Qu'est ce que tu vois ?

Le calme de la jeune ange commencait à surmonter la douleur qui, elle ne diminuait toujours pas.

- Un tatouage, il est énorme et il brille.

- Ce sont mes ailes, elles vont encore se déployer, pourquoi ça fait toujours aussi mal, arghh...

Trop tard. Dans un dernier grognement de douleur, ses ailes se déploient, fidèles à elles mêmes, majestueuses et toujours du même noir corbeau, elles déchirent encore le dos de mon t-shirt mal relevé et viennent cacher la belle vue d'un soleil couchant.

Les anges déchusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant