Tentation

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L'esprit s'enrichit
de ce qu'il reçoit,
le coeur de ce qu'il donne.

Victor Hugo

Des bruits de pas dans le couloir. Des paroles inaudibles. Ces présences proches, juste derrière un mur et une porte.
Il n'y avait pas de doute à avoir, c'était enfin l'aube.
D

oucement Abigaël entrouvre les yeux, légèrement honteuse de s'être endormis alors qu'elle était censée veiller sur un malade.
Ses yeux, pas encore habitués à la lumière qui transperçait les rideaux prennent du temps à s'habituer.
Une fois la brume du sommeil dissipée, la présence à ses côtés finit de complètement la ramener à la réalité.

Un sursaut lui échappe lorsqu'elle se rend compte de la main posé sur son ventre et de l'autre sous sa tête.
Elle tourne légèrement la tête à sa gauche et remarque le jeune homme endormi. Des mèches de cheveux lui voilaient le visage ne laissant apercevoir que ses lèvres.
Aucun son ne semblait en sortir, pas la moindre once de respiration.
Pourtant cette chaleur qui irradiaient dans le ventre de l'ange venait bien de sa main.

Sans même se rendre compte de son acte, la jeune femme tend lentement la main vers lui et dégage les quelques mèches qui voilaient son visage.
Laissant alors les formes symétriques de son visage lui apparaître. Ses paupières closes tressautaient légèrement. Mais il ne se réveillait pas. Elle était surprise de la longueur de ses cils, presque aussi long que le siens.
Elle laisse son pouce explorer ce visage inconnu. Le laissant traîné sur ses paumettes.
Un frisson échappe à ce dernier qui grogne légèrement resserrant sa prise sur la taille de la jeune femme.

Il avait l'air d'aller beaucoup mieux. Devrait elle quand même l'emmener chez Saphir ? Elle devra alors tout lui expliquer dans les détails. Sans réellement savoir pourquoi, elle préfèrerait que ce qui c'est passé hier reste entre eux deux.
Il a été très vulnérable, plus que jamais encore il ne l'a été, et ça a été à elle d'être la pour lui. Ils ont traversé une dure épreuve hier elle le sentait. Mais ne savait pas laquelle.

- Mmmnn...

Son attention revient vers le jeune homme. De quoi pouvait il bien rêver ? Les événements de la veilles étaient encore frais. Il lui avait dit avoir peur du noir. Elle était bien consciente qu'il ne s'adressait pas à elle en disant ça, mais à une autre personne. Qui ? Là était la question.

Elle reste là à fixer ce visage en face d'elle plonger dans ses pensées ne sachant pas encore comment réagir.
Lorsqu'il ouvre les yeux et les poses délicatement sur elle, le sommeil y était encore présent.
Elle se fige ne sachant pas quoi dire, prenant soudainement compte de la situation. Qu'aller t'il pensé la surprenant ainsi à le fixer.
Il soulève la main qu'il avait sur sa taille et la rapproche doucement de son visage.

Qui était cette femme ?
Doucement, sa main vient se poser sur la joue de l'ange, causant l'arrêt de la respiration de cette dernière.
Elle n'osait plus respirer.
Il s'attarde sur sa joue, laisse trainer ses long doigts fin le long de sa mâchoire, pour finalement stopper sa course sur ses lèvres.

Il ne se rappelait pas de ce qui s'était passé la veille mais comment cette femme avait elle atterit dans sa couche. Ces yeux rouge sang étaient d'une profondeur sans égale. Si beaux, si tentants, et ses pulpeuses lèvres, avait elle mis du rouge à lèvre, une telle carnation était elle naturelle ?
Son air perdu causait chez le jeune homme un sentiment particulier qu'il n'arrivait pas à décrire.
Son teint neige et ses cheveux noir jais. Elle ne semblait pas réelle, ce n'était qu'un rêve. Un simple songe, se dit le jeune homme.
Alors puisque c'est un rêve...

Lentement il se penche vers la jeune femme réduisant la distance qui les séparaient, déjà bien insignifiante.
Rapprochant leurs têtes, usant de sa main pour la faire pencher encore plus vers lui.
Il avait envie de l'embrasser. Juste pour sentir la chaleur de sa peau. Rien que ça...

Abigaël était perdue, son rythme cardique était à son paroxysme alors que quelques secondes plus tôt, il était presque insignifiant. Qu'arrivait il au jeune homme ? S'apprêtait il à faire ce à quoi elle pensait ? Pourquoi n'arrivait elle pas à le repousser ? Elle n'essayait même pas.
Leurs lèvres étaient déjà si proches qu'elle pouvait sentir son souffle chaud sur elle. Malgré qu'il ne ce soit pas brossé les dents, une légère odeur mentholé émanait de lui.

Elle ne devait pas faire ça.
Pourtant elle ne le repousse pas.
Lorque enfin il dépose ses lèvres sur les siennes, un léger gémissements s'échappe de ses lèvres, elle ne devait pas faire ça.

- Caïn...

Ce nom à pour effet de tout de suite éloigné le jeune brun, et l'impact de la scène se projette à lui.
L'entente de ce nom lui avait rafraîchit la mémoire comme une douche froide. C'était Abigaël qu'il était sur le point d'embrasser, qu'il avait commencé à embrasser. Qu'est ce qui avait bien pu passer dans sa tête.
Il se lève à toute vitesse du petit lit et regarde le jeune femme perdu. Elle aussi semblait reprendre ses esprits, elle le fixait, gênée, ne sachant pas quoi dire.

- Je suis..., pardonne-moi je ne sais pas ce qui m'a pris.

Il accourt dans la salle de bain et ferme la porte derrière lui. Le miroir devant lui projettant sont inquiétant reflet. Il était pâle, très pâle. Une pâleur cadavérique. Il ne se souvenait pas de tout ce qui c'était passé la veille. Comment la jeune femme avait elle finit dans son lit au réveil ? Il l'avait pourtant laissé devant sa chambre à leur arrivé.
Mais du reste il s'en souvenait. Parfaitement. De tout . D'absolument tout. Il devait partir désormais, sa mémoire était revenue.

Lorsqu'il revient dans la chambre une heure plus tard, après être longtemps rester sous la douche, il n'est pas surpris de ne pas y trouver la jeune femme, elle avait rangé la pièce y compris le lit, laissant un mot dessus. Elle lui demandait juste de se rendre chez Saphir pour lui expliquer ce qui lui était arrivé, elle ne pouvait pas être la car aujourd'hui ils passaient leurs examens.

Il avait oublié ça, mais pour lui ça ne servait à rien, il a été intégré dans cette classe uniquement pour qu'elle puissent avoir un oeil sur lui, désormais il était visible de tous et n'avait donc pas besoin de sa surveillance.
De plus, désormais il avait recouvré la mémoire.
Il allait enfin pouvoir partir de cette île perdue au milieu de nul part.

Ce n'était pas trop tôt. Il commençait à en avoir mare de cette population étrange, bizarre et surnaturelle, ce n'était qu'une bande de monstre vivant en société.

Les anges déchusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant