Douleur et perte

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"La douleur partira dès qu'elle aura fini de vous enseignez ce que vous deviez apprendre".          


Elle tire sur la main et réussit à faire émerger le corps de sous ces cadavres. C'était une femme dans la trentaine, blonde aux yeux en deux teintes. Une métamorphe. Son corps entier était couvert de sang. La grande partie devait venir des corps sur elle. Sa joue était balafré d'une énorme plaie qui partait de son arcade sourcilière gauche jusqu'à son menton.
Ça laissera sûrement une vilaine cicatrice. Son oeil ne s'ouvrait pas et semblait saigné. Peut être était il crevé.

Rapidement l'ange réagit et utilise ses pouvoirs pour tenter de réanimer ce corps entre deux mondes.
Une autre plaie était visible sur sa gorge. Toutes issues de griffes à en croire les traces laissées.

- Vous allez bien ? Que c'est il passé ?

La femme la fixe avec horreur, bouge les lèvres mais n'arrive à n'en extraire aucun son.
Elle devait la mettre au courant. Rapidement.

- Ne vous inquietez pas tout ira bien.

Non, rien n'allait bien aller. Cette gamine devait fuir avant qu'il ne soit trop tard.
Mais elle n'arrivait pas à parler. Ses cordes vocales avaient été sectionnées sûrement.

Abigaël ne comprenait pas. Elle avait beau utilisé son pouvoir de guérison il n'y avait aucun changement. Aucune plaie ne semblait guérir. C'était étrange. Ses pouvoir auraient ils un problème ?
Cette femme semblait vouloir dire quelque chose. Mais n'y arrivait pas.

"Fuis"

- Pardon ?

"Tu dois fuir. Vite ! Rejoins les autres tu auras plus de chance ainsi."

Cette femme était capable de s'introduir dans son esprit ? Les métamorphes ne peuvent pas faire ça.

"C'est ton oeuvre Abigaël "

- Je ne peux faire ça qu'avec les anges.

"Ce n'est pas le moment de parler de ça, part."

- Mais qu'est ce qui vous a fait ça ?

La pauvre femme n'arrivait presque plus à respirer. Elle allait bientôt mourir.

" Part d'ici, rejoint les autres à la grange je vais bientôt devoir partir."

- Qu'est ce que vous racontez, je vais vous soignez et nous rejoindrons les autres ensembles, s'obstine la jeune femme.

Mais elle avait beau y mettre toute sa force aucun changement se s'opérait.

"Tu ne peux pas. C'est trop tard pour moi, repars rejoindre tes parents ils doivent s'inquiéter, tu ne peux plus rien pour moi mais...protège mon fils."

Le corps de la femme se relâche et dans un dernier crachat de sang y rend son dernier soupir.
Abigaël reste figé sur place avec le cadavre tout frais encore de cette femme. Sous le choc. C'était la première fois de sa vie qu'elle assistait à la mort de quelqu'un.
Elle en vient même à momentanément oublier où elle était. Elle venait d'assister à la mort de quelqu'un, qui plus est une personne de son entourage.

Un meurtre sans vergogne, une boucherie inhumaine. Un génocide en masse. Ce n'était pas juste. Cette femme, ces enfants, ces hommes, ils n'avaient rien fait. C'était des personnes innocente qui n'avaient voulu qu'une vie calme et prospère.
Ces choses qui avaient fait ça, elle allait les retrouver, et elle allait leur rendre tous les coups qu'ils ont donné à ses gens. Elles allaient tous les tuer les uns après les autres.

Des hurlements lupins au loin lui indique la position exact du reste des villageois. C'était le protocole, en cas d'attaques ennemie trop violente, la population devait être dégagée vers la grange qui, en plus d'être très utile pour les jeunes loups, était un abrit anti bombe.
La jeune femme se relève et ferme doucement les yeux du cadavre.
C'était la dernière fois de sa vie qu'elle allait assister à la mort d'une personne innocente.

Ses yeux commencent doucement à la piquer, ils avaient repris leur couleur naturel. Sa robe était ensanglantée et le bas lui collait à la peau entravant ses mouvements. D'un coup sec elle tire dessus et le couteux tissu est arraché jusqu'à mis cuisse.

- Comme ça c'est déjà mieux.

Elle se baise et prend bien appuie sur ses pieds. Au moment où ses ailes se déploient dans son dos en déchirant au passage le dos de son vêtement elle saute dans les airs, ce mouvement la propulsant en avant.
Rapidement elle prend de la hauteur et se retrouve assez haut pour voir les autres. Mais ils étaient bien trop loin pour qu'elle distingue quoi que ce soit. Elle se dirige vers eux au rythme ordonné de ses ailes.

Maman, papa, où êtes vous ?

Aucune réponse. Elle devait être trop loin d'eux.
Elle accélère la cadence et en cinq minutes se retrouve juste en dessus de leur tête. Elle distingue nettement les villageois et les loups autour d'eux pour assurer leur protection. Une fourrure noir argenté attire son attention.
Raphaël était là.

- Raphaël !

Le loup se stoppe dans sa marche pour lever la tête vers cette voie.
Un soulagement immence l'innonde. Il avait tellement eu peur qu'il lui soit arriver quelque chose.

- Où sont mes parents et les autres adultes ?

Le loup reprend apparence humaine en tenu d'Adam afin de pouvoir communiquer avec elle. Une femme lui tend un pantalon en toile qu'il enfile avant de se tourner vers elle.

- Tes parents sont derrière nous. Ils essaient de ralentir ces choses le temps qu'on mettent tout le monde en sécurité.

- Et les autres ? C'est tous les villageois ça ?

Il la fixe, semble hésité à dire quelque chose.

- Qu'est qu'il y a ?

- Je suis désolé Abby.

Un froid glacial passe en elle causant un léger tremblement de son corps.

- Qui est mort ?

La foule qui était réuni en une seule masse ouvre un passage laissant voir quelques personnes sur des civières improvisés. Elle en reconnaissait la plus grande partie.
Une gamine de quinze ans qui était sa colocataire à l'institut, une jambe en moins. Un de ses professeurs au collège un bandage sur les yeux. Une femme tenait un enfant dans ses bras et sanglotait en silence.
Rien de pire qu'une mère qui perd un enfant. Il n'y a pas plus grande douleur que ça.

Une forme familière dans ces corps attire son attention. Doucement elle atterrit au centre du cercle et s'approche. Ça ne pouvait pas être elle. Pourtant, ces boucles rouges...

- Clo' ?

- Mmnn ?

Son amie se tenait devant elle, allongée sur cette civière avec la moitié du visage lacéré et une plaie bandée rougeâtre sur toute la longueur de son abdomen.

- On n'a essayé de les guérir mais ça ne fonctionne pas. Les plaies s'infectent rapidement et si la blessure n'est pas mortelle sur le coup elle s'infectent et tue rapidement la victime.

Abigaël n'entendait même plus ce que cette femme lui disait. Ses yeux n'arrivaient plus à se détacher du bandage ensanglanté de son amie.
Non. Pas elle. Pas elle. Pas elle. Pas elle. Pas elle.




Les anges déchusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant