Soins

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"Il y a des étoiles mortes qui brillent encore parce que leur éclat est pris au piège du temps."

Don DELILLO.

- Encore un service de plus que tu me dois. La liste s'allonge on dirait bien.

Voilà ce qu'il lui avait murmurer tout à l'heure.
Elle n'avait rien dit et s'est contenter de l'aider à rejoindre l'intérieur de l'Institut. Là bas elle le mène jusqu'à l'infirmerie et ferme la porte derrière elle.
Raphaël lui avait promis de ne rien répéter de ce qu'il c'était produit plus tôt à qui que ce soit, en échange elle ne devra pas fuir la discussion qu'ils devaient avoir.

- Assis toi la dessus je vais désinfecter tes plaies, lui demande la jeune femme en lui indiquant une place libre.

Elle se dirige vers un tiroir disposé à sa gauche et l'ouvre à la recherche de quelque chose pouvant lui servir à le soigner.

Elle y prend des compresses de gaz, de l'alcool à quatre vingt dix pour cent, des pansements et du fil ainsi qu'une aiguille pour coudre son arcade ouverte.
Avec hésitation elle se rapproche de lui et observe les conséquences de son énervement spontanée.
E

lle avait laisser ses émotions prendre le dessus et pire encore, c'était face à une personne qui ne se défendait même pas.

Comment est ce qu'une simple bagarre avait elle pu tourner ainsi ?
Et cette voie...
Devait elle réellement se méfier de ses propres émotions au final ?
Elle qui, quelques jours plus tôt était maîtresse de toute émotion, elle qui se délectait de savoir que jamais qui que ce soit ne pourrait lire sur son visage parce qu'elle savait se contrôler, désormais elle se retrouvait à se méfier de ses mêmes émotions.

Elle s'était faite submerger par cette chose, comme une enfant à qui on tire la langue et qui fait de même.
Elle observe un peu plus ses blessures tandis que lui ne se gênait pas pour la fixer dans les yeux.
A quoi pouvait elle bien penser ?
À cette voie dans sa tête sûrement.
Ou bien à sa futur confrontation avec son ami.

Il n'était pas originaire de ce village et il ne connaissait personne.
Pourtant, en trois jours passé au sein de cette communauté et étant invisible aux yeux de tous, il en avait profité pour flaner entre les habitations, se mêlant à la foule sans que ces derniers ne le sachent.
S'imprégnant de tous.
D'après la jeune femme ils n'étaient pas plus de vingt milles habitants sur l'île et étaient tous des êtres particuliers, dotés de dons spécials.

Ici le vol n'existait que sous des petites formes : une pomme chapardé ici et là par innatention du marchand, quelques grammes de moins de la part du boucher lors de la pesé, deux pièces d'or pour une étoffe en soie à la place d'une seul pièce.
Et jamais de meurtres, de viols, d'enlèvements, de vol d'organes.
C'était un village très calme et prospère.

Et bien que quelques rancoeurs persistaient, ils ne se détestaient pas, une certaines bienveillance régnait même au sein de cette île.
Ils se savaient êtres des personnes particulières qui ne trouveraient pas de place ailleurs qu'ici et ils s'y étaient fait. C'était leur chez eux, et un équilibre parfait en était né.
Mais l'arrivé de cet être légèrement plus particulier a fait basculer cet équilibre.
Pourquoi était elle si différente d'eux ?

Étant pour la plupart au courant de leurs origines, ils vivaient tous dans la crainte d'un châtiment divin, ils avaient peur que dieu ne décide de purifier le monde de leur présence parasitaire. Il enverra quelqu'un pour cela.
Alors ils attendaient, cloîtré dans le silence et la crainte, la futur venue de ce messi.
Et voilà alors qu'elle apparaît.
Un ange aux cheveux aussi noir que l'ebain, aux yeux à la lueur similaire au feu de l'enfer.
À la peau pareil aux cadavre. Était elle un signe d'une venu proche, ou le messi lui même ?

Les anges déchusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant