Scarlett soupira longuement. Elle s'approcha de son interlocuteur et posa ses mains sur ses épaules.
— Écoutez. Je conçois bien que ça ne vous apportera rien de bien de me suivre. Et je sais bien que c'est la raison même pour laquelle vous avez quitté mon escouade. J'en suis parfaitement consciente. Néanmoins...
— Avec tout le respect que je vous dois, je ne pense pas que je pourrais être important pour ce que vous devez accomplir. Je ne suis qu'un soldat en fauteuil roulant, générale.
— J'ai néanmoins besoin de vos contacts et de vos compétences, soldat.
— Vous êtes désespérée au point de devoir vous reposer sur un homme estropié ou vous pensez vraiment que je pourrais vous être utile ? Je ne vous critique pas, générale, ajouta-t-il précipitamment en sentant que ses paroles frôlaient l'irrespect. Je me pose simplement la question.
— Non, vous avez raison. Vous n'êtes plus mon subordonné. Vous avez le droit de connaître la raison de ma venue ici.
Scarlett s'assit sur un des canapés de la grande salle. Elle attrapa le bout de sa tresse, et fit tourner es doigts autour de ses cheveux.
— J'ai besoin de votre aide. Depuis votre entrée dans l'armée, dans mon unité, vous avez toujours été d'une grande aide. Vous avez toujours eu une grande quantités de contacts qu nous ont sauvés, maintes et maintes fois. Je vous demande de nus aider à nouveau. Cependant, il est hors de question que vous soyez en première ligne. Je n'enverrai jamais un soldat se battre alors qu'il n'est pas en état.
Son interlocuteur hocha lentement la tête.
— Je vais y réfléchir. je vais vous communiquer ma décision le plus rapidement possible, mai je préfère vous prévenir ; ne mettez pas trop d'espoir en moi. Mais vous connaissant, je suppose que vous avez tout prévu.
Un sourire tendre et sincère naquit sur les lèvres de Scarlett.
— Je n'ai fait que mon devoir. Je me dois de vous protéger...
Son regard tomba vers les jambes paralysées d'Isaiah et elle sentit son cœur se serrer.
— Ce n'est pas de votre faute, générale. C'était mon choix. Ne vous blâmez pas pour ma blessure, tout est de ma faute.
Scarlett poussa un long soupir avant de croiser le regard de son ancien soldat.
— Une générale qui se fait réprimander par un de ses anciens subordonnés, on aura tout vu.
Isaiah rit doucement et posa sa main sur sa cuisse. Il repensait comme toujours à ce jour, cette blessure.
— Votre sacrifice ne sera pas vain, Isaiah.
— Merci générale. Je vous souhaite votre réussite. Sachez que pour moi, servir sous vos ordres a été un honneur.
— Pourquoi j'ai l'impression que je ne vous reverrai jamais ?
— Si cette question a un rapport avec votre proposition, sachez que ça n'a rien à voir. J'ai toujours cru en vous, en vos principes. C'est la principale raison pour laquelle j'ai voulu être sous vos ordres.
Scarlett se leva et alla poser ses mains sur les épaules d'Isaiah.
— Ce fut aussi un honneur de vous connaître, Isaiah. Vous avez mon éternelle gratitude pour tout ce que vous avez fait pour mon unité.
La générale salua une dernière fois son ancien soldat avant de sortir de la grande maison.
— Jusqu'à quand vais-je devoir voir mes hommes mourir ? Jusqu'à quand vais-je devoir tuer pour pouvoir réaliser tes rêves ?
Elle leva les yeux vers le ciel.
— Alizarine, souffla Scarlett. Si tu m'entends... aide-moi. J'ai besoin de toi...
Seul le silence répondit à sa prière. Les larmes lui montèrent aux yeux, mais elle ne pouvait pas abandonner. Tant de personnes comptaient sur elle et elle ne pouvait pas les trahir. Elle en était incapable.
— J'espère que tu t'en sors, Juliet...
VOUS LISEZ
Engrenages Sanglants I : Soldats De Cuivre
Ciencia FicciónChalkos, 1964. Depuis de nombreux siècles maintenant, les villes sillonnent les terres, montées sur leurs roues ou leurs ailes. L'ancien si puissant Royaume-Uni n'est plus que quatre contrées où proies et prédateurs se poursuivent. Devenue une dicta...