Ladies and gentlemen, this is the chapter fiftenne

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Pdv Apolline

Je baille, ouvre les yeux, les referme, les ouvres à nouveau. Merde, j'ai déjà vécu ça. Je tourne ma tête à droite et à gauche, avant d'apercevoir Eddie qui dort à côté de moi un sourire angélique accroché à ses lèvres. Merde. Je me souviens parfaitement de ce qu'il s'est passé hier, la palpitation dans mon cœur, l'excitation dans mon corps, le bordel dans ma tête, tout ça mélangé à du désire, ça s'est très vite terminé en tout ce que je ne voulais pas.

- Salut toi, dit Eddie d'une voix rauque me regardant comme si j'étais la 8ème merveille du monde.

Je lui souris et me lève, il faut que je sorte d'ici au plus vite.

- Bah alors, tu veux t'échapper ?

- Ouais, haha, je vais... aller aider mon frère à ranger à la maison. Tu comprends, je ne peux pas le laisser tout aire tout seul, ha ha ! 

- Ce n'est pas urgent, on ira plus tard. Tu pourrais d'abord venir faire un réveil digne de ce nom avec moi ?

- A propos de ça...

- Je crois que je t'aime vraiment. Je n'ai jamais ressenti quelque chose comme ça pour quelqu'un, m'avoue-t-il.

Il me met mal, très mal. Comment lui avouer que, de tout ça, je n'en veux rien ?

- Ecoute Eddie, je pense qu'hier j'avais trop bu et...

- Tu te fous de moi tu n'as bu qu'une bière, ricane-t-il en se redressant.

- Oh, hum, non j'avais bu plus que ça. Je ne pense pas que, tout ça, dis-je en faisant des mouvements dans le vide, devrait continuer.

Son sourire s'efface peu à peu lorsque qu'il voit mon visage sérieux.

- Hé, Apolline, tu rigoles, pas vrai ?

- Je suis terriblement désolée Eddie, mais je...

- Tu ne veux pas d'une relation avec un mec comme moi c'est ça ? ajoute-t-il plus durement.

- Ce n'est pas ça, simplement que je ne veux pas de relation du tout. Ce n'est pas pour moi, je t'aime beaucoup tu sais ! Mais je ne peux... enfin ce n'est pas possible. 

Il bascule la tête d'avant en arrière sans le moindre sourire. Quand il la relève, je peux presque apercevoir des larmes aux coins de ses yeux ce qui me déchire le cœur encore plus.

- Je peux te poser une question ?

J'incline la tête pour qu'il continue.

- Est-ce que ça tu as pris du plaisir de me faire espérer ses deux dernières semaines ?

- Quoi ? Non, bien-sûr que non voyons ! Eddie je t'aime vraiment beaucoup ! 

- Tu mens mal Emerson, tu mens très mal.

- Eddie, je sais que c'est dur à admettre mais ce n'est pas ma faute ! Je... Je ne ressens pas de sentiment pour toi. C'est la vie, et si tu ne l'acceptes pas c'est pas de ma faute.

- Hier soir, quand tu étais dans mes bras en m'embrassant tu disais tout autre chose.

- J'étais saoul !

- Menteuse !

- Tu n'acceptes pas qu'on ne s'attache pas à ta petite personne.

- Et toi tu fuis comme ta mère.

 Ma gifle est partie toute seule. Mais à ce qu'il a dit, c'est comme si c'était moi qui l'avait reçu. Mais je ne voulais pas être violente comme ça. Je mets ma main devant ma bouche, les larmes aux yeux, et m'approche de lui. Il tourne la tête avant de me dire froid comme je ne l'ai jamais entendu :

- Sors de chez moi.

- Eddie je suis désolée, je voulais te...

- Je t'ai dit de sortir de chez moi.

C'est ce que je fais. Le plus vite possible. Je cours pour rentrer à la maison, mais elle est beaucoup plus loin que ce que je ne pensais. S'ajoute à ça de la pluie et le froid de fin d'hiver. Je cours, j'essaie d'oublier, mais rien dans ma tête à part ses moments passé ensemble, lui et moi.


                                                                                  ***

 J'entre dans la maison en claquant la porte. Gareth cris de la pièce d'à côté.

- Il était temps de rentrer ! J'avais besoin de vous pour nettoyer quand même !

Son énervement ironique cesse quand il entre dans le salon et qu'il me voit trempé de la tête aux pieds avec surement de grosse traces de mascara sur les joues. Il en lâche le sac poubelle qu'il a dans la main et cours vers moi.

- Apo ça va ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Tu t'es fait agresser ? Tu as mal au ventre ? A la tête ? Quelqu'un est mort ?

Je fonds en larme dans ses bras pour le faire taire de ses questions idiotes. On s'installe dans le canapé là où je lui explique tout ce qui a pu se passer depuis hier soir.

Je pleure sans cesse, cette douleur me noue la gorge. Je ne me reconnais pas. J'aime Eddie, je le sais, mais c'est un blocage qui m'empêche à aller de l'avant.

- Il t'a obligé à faire quoique ce soit ? me questionne Gareth.

- Non, absolument rien. J'y suis allée toute seule, c'est moi qui l'ai embrassé, qui ai voulu aller chez lui, c'est moi qui...

- Alors pourquoi tu l'as abandonnée ce matin ?

Je deviens muette comme une tombe. Pourquoi ? Je n'en sais rien. Mais je ne suis pas prête. Pas prête pour quoi ? Je ne sais toujours pas. Mais je n'y arrive juste pas.

- Bon, j'ai compris. Ça va aller d'accord ? Ne t'en fait pas, ça va s'arranger.

- Je vais t'aider à ranger, ça va me changer les idées.

- Mets la musique à fond, ça va décoiffer !

Je rigole et sèche mes larmes. On est tous les deux à nos tâches, et si avant je pouvais chanter plus fort que lui à m'en arracher la voix, aujourd'hui je ne fais que fredonner les paroles. Et ça encore me fait penser à Eddie.


                                                                                           ***


Papa n'est pas encore rentré, et pourtant l'heure est assez tardive. Je sors devant le porche de la maison. La nuit est tombée depuis un moment, le froid fait frissonner ma peau, mais je regarde les étoiles.

Je respire longuement, mais un voiture qui passe devant la maison m'interpelle, elle ralentit à mon niveau et je peux voir le visage qui l'a conduit.

- Emerson, tout va bien ?

- La routine Carver.

- Tu veux monter faire un tour ?

- Non merci, répondis-je avec un sourire. Je vais aller me coucher.

- Bien, bonne nuit Apo.

- Toi aussi Jason.

Il me salue de la main avant de repartir, un léger sourire au lèvre. Gareth me rejoint et s'assoit à côté de moi en me passant un gilet sur mes épaules nues.

- Merci.

- C'était qui ?

- Jason.

- Qu'est-ce qu'il voulait ?

- Juste savoir si j'allais bien.

- Et... est-ce que tu vas bien ?

Je ne réponds que par un soupire. Comment je vais... ?

- J'en sais rien.

- Tu sais que si tu as besoin de ton frère pour parler je suis juste à côté.

Je pose ma tête sur son épaule en le remerciant. Mon frère, qu'est-ce que je ferais sans lui ?

Quand il fait trop froid pour rester dehors, nous entrons dans la maison. Gareth se propose pour nous faire à manger, mais je refuse en prétendant que je suis bien trop fatiguée pour avaler quoi que ce soit, ce qui est en soit en partie vrai.

Je monte dans ma chambre et m'effondre dans mon lit.

Je ne peux cesser les larmes couler sur mon visage. Je me sens idiote, perdue. Je regarde longuement la guitare que Eddie m'a offert, ce qui ne fait qu'agrandir la faille dans mon cœur.

En bas, la porte s'ouvre et se referme. Je devine facilement que papa est rentré, ce qu'il se confirme quand il toque à la porte de ma chambre. je ne réponds pas, mais un sanglot me devance.

- Apolline ? Tout va bien ?

- Oui papa, ne t'en fait pas.

- Je peux entrer ?

- Vas-y, dis-je dans un soupire.

- Ma puce, qu'est-ce qu'il ne va pas ?

- Rien papa, tout va bien.

Il s'assoit sur le lit à côté de moi en dégageant une mèche de cheveux.

- Ma fille...

Je me redresse et le prends dans mes bras. Un amour paternel c'est parfait, mais il me manquera toujours un amour maternel. Je sais que papa le comprend, mais il fait toujours le mieux que possible pour cocher ses deux cases. 

- Est-ce que je suis bizarre, papa ?

- Bizarre ? Mais voyons, qui a pu dire cette idiotie ?

- Personne, je me suis faite cette idée toute seule.

- Tu n'es pas bizarre ma fille.

J'hoche silencieusement la tête.

- Comment s'est passé ton week-end ?

- Très bien, j'ai regardé Titanic en pensant à toi.

- Bon ça va alors.

Il ricane avant de placer un baiser sur le haut de mon front. Il me répète de m'endormir avant de me laisser d'aller me coucher.

Mais ce n'est qu'après 4h37 du matin que je m'endors.

Too Young To Fall In Love. "Eddie Munson"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant