Ladies and gentlement, this is the chapter twenty-one

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PDV Eddie

 Quand nous étions chez les Emerson hier, j'ai compris quelque chose : jamais je ne baisserai la garde contre Jason.

 C'est bien trop dangereux, et on ne sait pas de quoi il est capable.

 Le réflexe d'Apolline, sa chambre fermée, le regard qu'elle lui a envoyé avant sa crise de panique... ce n'est peut-être rien pour certain, mais pour moi ça représente beaucoup.

Quelque chose ne va pas, et je compte bien le découvrir.

 Je n'ai pas raconté à Gareth ce qu'il s'était passé quand nous étions dans sa chambre, et je pense le garder pour moi pour l'instant.

 Je regarde toujours chaque mouvement d'Apolline en essayant de ne pas me faire remarquer par Jason, qui sait ce qu'il lui fait réellement quand ils sont ensembles ?

 J'essaye de me dire que je me fais des films, qu'il ne peut pas lever la main sur elle, mais si cela s'est déjà produit ? Elle nous en aurait déjà parlé ? Putain Emerson, j'espère que tu es aussi heureuse que tu le prétends...

- Eddie ? Eddie s'il te plait !

 - Oui excusez-moi, vous disiez ?

 - La réponse à l'exercice 4 s'il te plait, me rappelle la prof.

 - Hum, 725 ?

 - Non, c'était le Paraguay. Il va falloir te remettre dans le droit chemin Munson.

 Je soupire et acquiesce silencieusement. Elle a raison, mes notes sont en chutes basses ses temps-ci, et s'ajoute à ça Apolline qui a tout ma concentration, je risque de redoubler, encore une fois.

 Même si j'ai envie de faire des efforts, ça devient de plus en plus compliqué. Rester sur le même sujet plus de dix minutes devient un challenge, et ça m'effraie. Mon trouble devient de plus en plus important sans que je le remarque vraiment. J'espère que c'est seulement les actualité qui font ça et que ça reprendra comme avant. 

En sortant du cours, le professeur m'appelle à son bureau, évidemment fallait s'y attendre. Il ne reste qu'Apolline qui termine de ranger ses affaires dans la salle, et Jason qui l'attend à l'extérieur avec ses amis.

- Emerson, tu peux venir ici aussi s'il te plait ?

 - Bien-sûr Madame.

 - Bien, Eddie ça commence de plus en plus compliqué de capter ton attention, alors je me disais que si tu as du mal en cours, tu pouvais essayer de refaire les cours à l'extérieur de l'établissement avec Apolline. Enfin, si ça te convient bien-sûr.

 - Oui, pas de souci, affirme-t-elle un peu gênée.

 - Et toi Eddie ?

 - Ecoutez, je sais que j'ai du mal mais j'essaie de faire des efforts ! C'est juste pas facile tout le temps, j'ai un peu plus de mal ses temps-ci, mais je sais qu'à la fin du mois ça ira mieux. C'est qu'une mauvaise période.

- Pourquoi cette période actuelle ?

 Je soupire et lance un regard à Apolline qui a aussi les yeux posés sur moi.

- C'est... c'est le même mois ou ma mère est morte. Je sais très bien que ce n'est pas une excuse, mais c'est juste un mois qui a ses complications, que ce soit ici ou à la maison.

 - Oh, je suis vraiment désolée, me rassure la prof, je comprends un peu mieux maintenant. Si tu ressens un besoin pour les cours, mademoiselle Apolline sera là pour t'aider.

  J'hoche la tête en guise de remerciement, mais alors que j'allais sortir de la classe, je sens la main de Miss Emerson se poser sur mon épaule.

 - Eddie... ça va aller ?

 - Ouais, mais j'espère juste que personne ne traite encore les femmes comme mon père l'a pu faire avec ma mère. Ça me rend hors de moi.

  Je sens sa main se crisper sur mon épaule. Je fronce les sourcils et elle s'en va vers Jason comme si cette discussion n'avait jamais eu lieu. Je reste stoïque quelques secondes avant de sortir. Je ne sais même pas où je vais, j'ai juste besoin de comprendre.

  Je tourne un peu dans tous les sens, avant de rejoindre Gareth. Je ne vais pas lui en parler mais j'ai besoin d'avoir de la compagnie. Et le hell-fire est parfait pour ça.

  Alors qu'ils parlent tout en mangeant, je laisse mon plateau de côté et garde mon regard fixé sur elle. Je vois qu'elle ne mange pas non plus, et elle perd de plus en plus de poids à vue d'œil.
Ses mains sont sur son ventre, elle fait semblant de rigoler aux discutions des autres mais je la connais trop bien pour savoir que c'est du faux.

 - Tout va comme tu veux ? me chuchote Gareth dans l'oreille.

- Ouais, désolé je suis complètement à l'ouest.

 - Je vois ça. Il y a un problème particulier ?

 - Pas du tout, je suis juste ailleurs.

  Il acquiesce et continue de manger. J'essaye de m'incruster dans la discussion des autres, ça parle bien-évidemment de donjon & dragon, c'est avec un grand plaisir que je parle avec eux.
Même si à plusieurs reprises, mes yeux se dirigent vers Apolline.

 Je sais qu'elle dort chez Carver ce soir, mais j'ai un mauvais pressentiment. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne le sens vraiment pas.

 - Eddie ? Hé oh ? commence Dustin.

 - Yep ?

  Il me tend une enveloppe, quand je l'ouvre je vois quelques billets. Je la referme et lui retend aussi vite.

 - Mec, continue Jeff, il faut vraiment que t'aille voir le médecin. Tu nous rembourseras plus tard si tu veux on s'en fout, mais on fait vraiment ça pour toi.

 - Les gars je ne peux pas accepter, vraiment.

 - Si. Tu vas les prendre, aller chez le médecin, et voir quelles solutions se présentent.

 - Merci les gars, vraiment.

  Ils me sourissent et je mets l'enveloppe dans mon sac. Ce sont des amis en or, et pour rien au monde je les remplacerai.

 - Bon, vous venez nous écouter samedi j'espère ? On vous a gardé des places.

 - Désolé Eddie, commence Mike, mais pour moi ça va être impossible. C'est l'anniversaire de ma sœur.

 - Dustin ?

 - Bien-sûr que je serais là, bande de fou !

  Nous rigolons ensembles avant de continuer de parler de ce week-end qui a l'air si incroyable. C'est la 3ème fois que nous nous produisons en publique avec le Corroded Coffin, et j'espère que ça ne sera pas la dernière.

  Après les cours, j'ai un rendez-vous avec Rick. Wayne rentre tard ce soir, j'en ai donc profité pour réajuster mes stocks.

  Il toque quatre fois, j'ouvre et le laisse entrer.

 - Munson, c'est un plaisir.

 - Rick.

- Munson, c'est un plaisir.

- Bon, il me faudrait juste un peu de tes nouveaux arrivages. Le reste j'ai encore de tout, ça devrait le faire.

Il acquiesce et s'assoit en face de moi sur la table. Je le regarde pendant qu'il sort la marchandise. J'ai besoin d'argent, et c'est la chose qui marche qui mieux pour l'instant. Même si ça m'en coute pas mal aussi.

- Tu as revu la petite ? me demande-t-il.

 - La petite ? répétai-je confus.

 - Mais oui ! Emerson !

 - Ouais on est au lycée ensemble... pourquoi ?

 - Je la trouve adorable cette gamine.

 - Ne lui vend plus rien. Si elle te demande, tu refuses, c'est clair ?

  Il pouffe de rire en me regardant droit dans les yeux.

 - Bah alors ? Monsieur se prend pour mon patron maintenant ?

 - C'est juste une faveur. Arrête de lui en vendre, comme tu le dis elle est adorable donc il faut vraiment l'éloigner de tout ça. S'il te plait.

 - Mmh, t'es touchant. Ça me va.

  Je respire un peu mieux. L'éviter à consommer est le mieux que je puisse faire.

 - Ton oncle est là ?

 - Non, il travaille.

 - Vous allez bien en ce moment ?

 - On s'adapte, c'est pas tous les jours facile

 - C'est rare que je prenne nouvelle de mes clients Eddie, mais toi et Wayne c'est différent. Crois-
le ou non, mais je vous apprécie réellement.

 - Bah écoute, ça me fait plaisir de le savoir.

 - Je te fais moins 30 pourcent pour le tout.

  Je le paye et il repart. Je le connais depuis que je suis ici, et Wayne encore plus.

Too Young To Fall In Love. "Eddie Munson"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant