PDV Apolline
Ce n'est que la semaine d'après que nous nous sommes rendus à la gendarmerie pour porter plainte, après quoi je ne veux plus entendre parler de cette histoire.
Je n'ai pas arrêté de repousser ce moment si regrettable à mes yeux. Pourquoi ? J'ai peur. Peur qu'ils ne puissent rien faire, peur que Jason recommence, peur que d'autres femmes soient dans le même panier que moi.
Je suis tout simplement effrayée.
C'est Robin qui m'accompagne jusqu'au poste de police, Eddie est resté dans la voiture pensant qu'il vaudrait mieux que nous soyons entre filles.
- Mesdemoiselles, pourrions-nous vous aidez ? nous interrogea une gendarme.
- Mon amie voudrait porter plainte.
- Bien, pour ?
- Agression sexuelle, répondis-je timidement.
Elle me fixe un instant avant de nous faire attendre dans une salle le temps qu'elle prépare la plainte. Je ne sais pas vraiment comment ça marche, ce n'est pas comme si c'était une activité habituelle.
Roro essaye de me rassurer comme elle le peut, mais ce n'est pas si facile.
Quand une personne appelle mon nom, je me raidis dès la première seconde. Je suis la personne, Buckley à mes trousses, jusqu'à que nous arrivons dans une petite salle d'interrogatoire. J'ai l'impression d'être dans un film, ce qui est encore plus perturbant.
- Ce que vous nous dites là n'est pas rien, commence-t-elle, vous êtes d'accord ?
- Oui, je... je sais.
Elle commence à taper sur papier quelques mots que je n'arrive pas à distinguer, puis continue.
- Est-ce que vous connaissez l'identité de cette personne ?
- Oui, c'était mon petit copain.
- Y'a-t-il eu pénétration ?J'hoche la tête ravalant le nœud dans ma gorge.
- Bien, c'est donc un viol.
Je n'en n'avais pas idée !
- Quand cela s'est-il passé ?
- La semaine dernière, lundi soir aux alentours de... 19 heure.
Elle continue de noter sur son carnet.
- Comment s'appelle cette personne ?
- Jason, Jason Carver.
Elle fronce les sourcils et redresse la tête.
- Carver ? LE fils Carver ?
Robin répond à ma place puis elle continue à poser ses questions.
- Avez-vous des preuves ? Vous ne vous attaquez pas à n'importe qui, si c'est juste une idiote revanche ce n'est pas drôle mademoiselle.
Je lève doucement les manches de mon pull et laisse apercevoir mon ventre. Elle observe plus attentivement les bleus qui s'y trouvent.
- C'est lui qui vous a fait ça ?
- Oui, répondis-je simplement.
- Il y a-t-il un témoin ?
Je réfléchis un instant, peut-être qu'Eddie à entendu quelque chose quand nous étions dans les toilettes le jour où il est venu me consoler, il peut être témoins.
- Pas pour l'agression, mais j'ai un camarade qui n'était pas loin quand il m'a...frappé, un jour après.
- Qui était-ce ?
- Un ami à moi.
La gendarme me demande s'il est présent avec moi, je lui réponds affirmativement quand elle me demande d'aller le chercher.
- Déjà ? me demande Eddie quand j'ouvre la portière de la voiture.
- Est-ce que tu peux venir s'il te plait ?
Il acquiesce et me suit dans le bureau dans lequel nous nous trouvions auparavant.
- Vous êtes ?
- Eddie, Eddie Munson.
- La coupable ici présente m'assure que vous ayez entendu quelque chose, est-ce vrai ?
- Hum, ouais. J'étais dans la cabine à côté de la sienne quand je l'ai entendu la giflé, quand je
suis venue l'aider.
- Qu'avez-vous vu ?
- Son chemisier était détaché et sa... sa poitrine et sa joue étaient écarlate. Je l'ai apporté dans
ma voiture et nous sommes allés chez elle.
Elle note. Toujours et encore elle note. Je ne sais où est-ce que ça va aboutir, peut-être qu'il ne se passera rien ? Je ne l'espère pas.
- On vous rappellera.
Nous sortons un à un, Eddie pose sa main sur mon flanc et avant de repartir, nous nous asseyons sur un banc, tous les trois.
- Hum Apo ? Je peux te poser une question ? me demande Roro.
- Ouais bien-sûr.
- Est-ce qu'il avait mis une capote ? Enfin, ce n'est pas que je ne veux pas être tata maintenant, mais quand même...
- Ouais il en avait mis une ne t'inquiète pas.
Elle me sourit et me propose une glace. Eddie accepte avec plaisir, alors nous allons nous promener dans la ville.
Hawkins est beau. Depuis que je suis arrivée dans cette ville, j'aime tout. La Floride était plaisante, cependant je préfère cette petite ville d'Indiana. Même si tous les souvenirs ne sont pas positifs.
- Bonjour André ! commende Robien toute contente.
- Buckley quelle joie ! Comme d'habitude je suppose ?
- Bien-sûr !
Je ne savais pas qu'elle connaissait un glacier dans la ville, ce qui m'étonne beaucoup. Elle cache quelque chose, et ça j'en suis certaine.
- Et pour vous deux, qu'est-ce que vous prenez ?
- Framboise citron, répond Eddie en même temps que moi.
Nous nous regardons, gênés.
- Ensemble où séparé ?
- Séparé s'il vous plait, je demande timidement.
- Je vois, ajoute-t-il avec un petit rictus.
Il nous sert chacun notre tour. Eddie me paye ma glace en insistant.
- Tu le connais depuis quand ? demande-t-il à Robin.
- Un vieil ami à ma mère, sa femme est morte il y a des années, depuis il a ouvert ce glacier pour le amoureux.
Mes yeux sortent de leurs orbites. Elle a vraiment fait ça la garce ?
- Comment va ta mère au sinon ? demande Eddie.
- Fatiguée, mais vu comment elle bosse c'est normal.
Avant de tourner la tête, elle m'adresse un grands sourire. Sur le chemin, comme par hasard, nous croisons le reste du hell-fire, dont Gareth.
- Emerson comme par hasard ! déclare Dustin joyeux.
Exactement ce que je disais !
- Alors ma sœur, comme ça s'est passé ?
- Bien, enfin je crois. Mais je ne veux plus parler de ça. S'il vous plait.
- Nous allions au cinéma, venez avec nous ! propose Jeff.
- Max nous attend là-bas, il faudrait mieux se dépêcher !
Je me sens mal de devoir refuser, mais je n'ai vraiment pas envie d'y aller. Il fait plutôt froid, le temps est pluvieux, et j'ai un foutu mal de crâne depuis quelques heures.
- Sans moi les gars, désolé ! refuse Eddie.
- Je vais rentrer aussi, je suis épuisée. Tu peux me ramener ?
- Ouais, bien-sûr. Robin, je reviens te chercher ?
- Non ne t'en fais pas, je vais me débrouiller.
Nous nous retournons et marchons en direction de la voiture.
- Tu es sûr que ça ne te dérange pas ?
- Tu me poses cette question à moi Emerson ?
- On n'est pas obligé d'aller chez moi, je ne sais pas si tu as des choses à faire où autre...
- Du tout, c'est même avec plaisir que je t'invite dans ma belle et ravissante demeure.
Je souris et monte du côté passager.
- Quand est-ce que tu vas passer ton permis scooter ?
- Jamais, je préfère te faire chier pour que tu sois mon taxi.
Il rigole en allumant la musique, comme d'habitude. Je vois dans son regard qu'il est distrait, comme ailleurs. Il m'a déjà parlé de son trouble, mais je ne sais pas vraiment comment ça marche. Je sais qu'en parler le gêne, c'est donc pour ça que je ne préfère pas approfondir le sujet.
- C'est quoi ta couleur préférée ? me demande-t-il tout à coup.
- Hum, le beige. Et toi ?- Je n'en sais rien... le bleu ? Peut-être, j'aime bien. Où le rouge, ouais j'aime bien le rouge.
- En plus, ça te vas bien au teint.
Il sourit de toutes ses dents en imitant un bisou. Il est idiot, il est beau mais il est idiot.
En entrant, je croise Wayne qui, dès qu'il me voit, fait un grand sourire. Il s'avance vers moi et je le sers dans les bras. Je ne pense pas qu'Eddie le fasse souvent, et un peu d'attention ne fait de mal à personne.
- Wayne ! Vous ne savez pas à quel point ça me fait plaisir de vous voir !
- Moi aussi gamine. D'ailleurs, tu pourras refaire des pancakes ? J't'avoue ça fait un bout' temps que j'en rêve.
- Avec grand plaisir.
Il me regarde et pouffe de rire. Je sais qu'au fond il m'adore, j'en suis même certaine.
Eddie pose une main sur ma hanche et m'emmène dans sa chambre. Je suis toujours en admiration dès que j'y rentre.
- Il m'a souvent parlé de toi.
- Vraiment ?
- Bien-sûr, il t'adore. Il veut déjà nous marier d'ailleurs, mademoiselle Apolline Munson ? Mmh, ça sonne bien non ?
Je rigole de plus belle en le bousculant. Apolline Munson. C'est vrai que ça sonne plutôt bien...
- Voulez-vous m'épouser ? dit-il en posant un genoux à terre d'une manière théâtrale.
- Avec plaisir sir !
Il enlève l'une de ses chevalières et la passe à mon annulaire gauche en embrassant ma main. En se relevant, il me fait tourner dans les airs en dansant.
Je ne sais vraiment pas danser, mais quand je vous dis vraiment c'est qu'une spatule est meilleure que moi. Je lui marche sur les pieds à plusieurs reprises en m'excusant.
- Tu n'es pas très doué, ricane-t-il.
- Je suis un pied en dance !
Il me jette sur le lit et s'installe à côté de moi. Il n'a pas le temps de dire un mot que je prends la brosse la plus proche et la passe dans ses cheveux. Il murmure quelque chose que je n'entends pas avant de poser sa tête sur mes cuisses. Il râle tout le temps mais dans le fond je sais qu'il adore ça, et moi aussi.
- Je peux te faire des tresses collées ?
- Non, maugréer-t-il.
- Super merci !
- Emerson je t'ai dit-
J'appuie sur sa tête pour qu'il se recouche et commence mon boulot. N'ayant vécu qu'avec des hommes, j'ai dû apprendre à gérer ma tignasse seule, mais avoir une poupée à côté de sois est clairement mille fois mieux.
- Aïe !
- Il y a pire comme douleur arrête de te plaindre.
- C'est beau au moins ?
- Munson, je vais devenir ta coiffeuse personnelle !
- Cause toujours popol, jamais.
Je lui tape l'arrière du crâne pour faire taire le surnom horrible qui sort de sa bouche. Je le déteste !
- J'ai bientôt fini, je vais aller faire des pancakes à Wayne.
- Tu n'es pas obligée tu sais, il était ironique.
- Mmh non, je pense qu'il est tombé amoureux de mes merveilleux pancakes qui sont excellents.
Il rigole et se lève, mais il ne sort pas encore de la chambre.
- Merci, dit-il simplement.
- Merci ? Mais de quoi ?
- Mon oncle n'a pas l'habitude des petites intentions. Aussi simples soient-elle, par exemple j'ai vu à quel point ça lui a fait plaisir quand tu l'as pris dans les bras tout à l'heure. Je ne le fais jamais, nous ne sommes pas très tactiles habituellement. Alors... merci.
Je le prends dans mes bras en lui assurant que ça me faisait plus que plaisir, et je ne mens pas. C'est une personne très attachante malgré son air renfermé, mais ça ne va pas durer, et j'en donne la parole.
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Pfiou, les gars c'était bien long cette "intrigue" ! Je suis heureuse qu'elle se termine enfin je vous avoue j'avais l'impression que tout se répétait j'en avais maarreee ! Maintenant on va passer aux choses sérieuses !!
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Too Young To Fall In Love. "Eddie Munson"
FanficApolline Emerson n'a jamais aimé Eddie Munson, et ça tout le monde le sait. Mais les provocations qu'ils se font l'un à l'autre basculent tout, mais alors que tout semble merveilleux, Apolline tombe dans les bras de quelqu'un d'autre, Jason Carver...