Too Young To Fall In Love. "Eddie Munson"

Ladies and gentlemen, this is the chapter six

 Elle s'est endormie, paisiblement, dans ma voiture, en parlant d'amour. Mais qui suis-je ?

Est-ce donc ça le multivers ?

 Je ne sais même pas quoi faire. Je lui ai proposé ça comme ça, pensant pertinemment qu'elle allait refuser parce qu'elle ne peut pas me saquer, mais elle a accepté. 

 Je roule sans trop savoir où aller, je ne peux pas l'emmener chez moi ! Rien est rangé, et puis même Wayne doit dormir. Enfin, ça serait ma dernière solution en cas de force majeur. 

J'opte pour LoverLake, coïncidence ? Absolument pas.

 Je me gare et arrête la voiture en soupirant. Je la laisse dormir un peu, en attendant j'ouvre les portes arrière de mon van et l'aménage un peu. D'habitude je suis seul, alors j'ai quelques coussins et des couvertures quand je sors la nuit, mais j'aime bien m'isoler seul avec ma guitare. Malheureusement ma chouchoute n'est pas avec moi, j'ai donc seulement une guitare acoustique, mais ça fait le taffe. 

 Je fais quelques accords en écrivant des idées de paroles sur mon précieux carnet. J'essaye de ne pas jouer trop fort, mais ses ronflements me prouvent que même si la fin du monde se provoquait juste à côté de nous, elle ne se réveillerait pas.

 J'ai écrit de nombreuses chansons, mais aucune n'est aboutie à mes yeux. Je n'ai jamais vraiment eu confiance en moi, c'est donc pas facile de se baser sur les talents que je n'ai pas. Wayne m'a toujours répété qu'il fallait que j'arrête de dévaloriser mon travail, et j'en ai conscience mais c'est trop compliqué.

 J'entends du bruit à l'avant du van, je me retourne et vois miss Emerson émerger de son sommeil. Tout à coup, quand elle ne me voit pas au volant, elle sursaute.

- Je suis là, je chuchote pour la rassurer.

- Putain, j'ai cru que tu m'avais abandonné seule dans la nature.

- J'aurais pu, mais qu'est-ce que j'aurais dit à ton frère ?

 Elle rigole doucement. Son rire. SON RIRE ! Je n'ai jamais entendu quelque chose de si attirant et mélodieux chez qui que ce soit. Elle me fascine. Encore une fois, mon trouble m'éloigne de la réalité et je remarque trop tard qu'elle m'a posée une question.

- Pardon, tu disais ?

- Qu'est-ce que tu fais ?

 Elle vient s'installer à côté de moi et allonge ses jambes près des miennes. Elle me déteste tellement qu'elle essaye de me faire souffrir ? Non parce ce que juste en voyant ses longues et fines jambes étendues à côté des miennes je...

- Eddie ? T'es toujours là, ou tu m'as mise sur attente ?

- Je jouais de la guitare, comme tu peux le voir.

- Et ça c'est quoi ? dit-elle en prenant mon carnet.

- Merde Apolline ! je crie plus fort que je le veux et arrache mon carnet de ses mains, mais quand je me rends compte le ton que j'y ai mis, c'est déjà trop tard. Désolé, je voulais pas te faire peur... ce carnet c'est toute ma vie. C'est comment mon journal intime. 

- Je, c'est pas grave.

 La gêne s'installe entre nous et je refuse catégoriquement que ça reste comme ça.

- Tu veux que je te montre un morceau ? je lui propose alors.

 Elle acquiesce en silence et m'écoute interpréter ma chanson. Je joue la même musique qui est passé au moins 6 fois vendredi matin, j'avais fait ça pour la faire chier. Mais manque de bol, c'est l'une de ses musiques préférées. Quand elle entend les premières notes, elle ricane doucement.

- Encore too young to fall in love ? Il n'y a donc que cette musique dans ton répertoire ?

- Je savais que ça allait de faire réagir.

- Bon, alors joue et je chante.

 Wow, wow, wow quoi ? Madame chante ? Je n'étais pas au courant ?

 Je m'exécute et joue, et par je ne sais quel miracle j'arrive à tenir toute la musique. Sa voix est encore plus ensorceleuse que ses yeux ou même son rire. Surement la plus belle que j'ai entendu jusqu'à aujourd'hui. Je crois mourir sur place quand la musique se termine, si peu que je remarque que je n'ai pas respiré depuis 5 minutes.

- Je ne savais pas que tu chantais, dis-je totalement étourdi.

- Je déteste ça, tu n'as rien entendu.

- Mais pourquoi !? Tu as une voix ravissante Apolline, et je pèse mes mots !

- Ouais, bah tant mieux pour moi. Mais je n'aime pas ça, me répond-t-elle au tac au tac.

- Alors pourquoi tu viens de chanter ?

 Elle semble réfléchir, comme si je lui avais donné une équation à résoudre.

- Parce que... Je ne sais pas.

- Il y a forcément une raison !

- Des fois faut décontracter, donc on fait ce qui nous décontracte. C'est comme un bon joint, il va te détendre mais tu ne n'en fumes pas constamment sans jamais t'arrêter.

- C'est de naissance ?

- Ouais. Mais je t'avoue que je ne sais même pas si mon père est au courant.

- Et ton frère ?

- Il a dû m'entendre quelques fois quand on était gosses, mais je doute qu'il s'en souvienne.

- Il faut que tu lui dises !

- Et pour quelle raison ?

- Je suis sûr que tu serais un superbe élément pour le Corroded Coffin.

- Ha, ha, ricane-t-elle ironiquement. Qui t'a dit que je voulais seulement en faire partie ?

- Parce que ça lui ferai plaisir. Sincèrement, je suis le seul chanteur et on galère.

- Tu chantes aussi ? me demande-t-elle avec stupeur.

- Ouais mais c'est juste en attendant je ne sais faire le minimum, tu devrais venir à l'une de nos répètes un de ces quatre.

 Elle m'adresse un léger sourire avant de me voler ma guitare et jouer. Je savais qu'elle volait celle à Gareth de temps à autres, je ne suis donc pas étonné de la voire jouer. Elle joue bien. Elle chante bien. C'est une femme merveilleuse.

- Tu veux manger ? J'avais pris des croissants ce matin.

- Oh, c'est une coïncidence ?

- Non, j'en prends chaque matin.

- Et tu ne m'en as jamais proposé ?! s'offusque-t-elle.