PDV Eddie
Le lendemain, je retourne chez les Emerson, quel hasard ! Mais étant donné que Gareth n'est pas là, Rick travaille, et l'autre spécimen est bloqué chez elle à ne rien pouvoirs faire à par dormir et... attendre, je me dois de tenir compagnie à la demoiselle.
J'ouvre la porte et monte directement à l'étage, arrivé en haut des escaliers je l'entends crier d'une voix fatiguée.
- Eddie c'est toi ?
- Qui d'autre Milady ?
Elle s'étire et se redresse sur son lit. Ses cheveux en pétard et sa mine fatiguée me font pouffer de rire.
- Je t'ai réveillé ?
- Non, ne t'en fais pas. Je commençais à m'ennuyer de toute façon, on va où aujourd'hui ?
- Nulle part, tu n'as pas le droit de sortir de chez toi donc on va bien sagement écouter papa et rester ici.
- QUOI ? s'exclame-t-elle, Non, non, non, je ne reste pas ici sans rien faire c'est mort Munson.
- Calme toi miss, je suis parti récupérer pleins de film auprès d'Harrington, on a de quoi s'occuper pour tout le mois au moins.Elle peste en italien, pour changer, avant de me faire une place à côté d'elle dans son lit. Je m'allonge en positionnant ma tête sur son ventre. Ses mains font des vas et viens dans mes cheveux pendant que j'embrasses ses abdos.
Elle s'immobilise, un frisson intense parcourt son corps si bien que je le ressens. Je me redresse instantanément, merde, qu'est-ce que j'ai fait ?
- Désolé, c'est juste que...
Je prends ses mains pour lui faire comprendre qu'elle n'est pas obligée. Je sais qu'en reparler la met mal à l'aise, et je ne veux vraiment pas qu'elle se force pour moi.
- Tu n'as pas à t'excuser, vraiment pas.
- C'est con, genre vraiment idiot.
- Non, c'est explicable.
- Je n'arrive pas à penser le contraire.
- D'ailleurs Apolline...
- Oui ?
- Je ne veux pas que tu te précipites. Tu sais, nous avons encore beaucoup de chose à découvrir ensemble, prends ton temps. Ce qui t'es arrivée n'est pas rien, je veux que tu te sentes à l'aise avec moi, je ne veux surtout pas que tu te forces.
- Jamais je ne me forcerai avec toi Eddie, ne t'en fais pas pour moi-
- Pardon ? Moi ? Ne pas t'en faire pour toi ? Continues de blaguer Emerson, je m'en ferai toujours pour toi. Dès que tu es arrivée dans ma vie je m'en faisais pour toi.
Elle soupire et jette sa tête en arrière. Je pars chercher leur télévision et la ramène dans la chambre. Je mets le premier film que j'ai choisi en m'installant à côté d'elle. Dès la seconde ou je suis encré dans le matelas, elle se colle contre moi. Cette proximité me rend fou, genre vraiment fou.
- Eddie ? Tu es là ?
- Oui pardon, tu disais ?
- Je suis désolée.
- Pour ?
- Tout. Je suis loin d'être une fille modèle et en plus d'être têtue je suis pleine de problème-
Je la fais taire d'un baiser. J'aime sa voix mais quand elle ferme sa gueule c'est pas mal non plus.
- Tu parles trop Emerson, crois-moi des fois je préfère quand tu te tais.
Elle s'allonge sur moi en me prenant dans ses bras. Je fais de même, je la serre comme si j'allais la perdre, et je ne veux pas la perdre.
***
L'heure de manger arrive grand pas. La miss s'est endormie depuis une petite demi-heure déjà, je la décale et me lève pour aller dans la cuisine. Je ne sais pas cuisiner, c'est un fait. Les pâtes c'est de loin la chose la plus gastronomique que je sache faire. Mais j'ai envie de faire quelque chose de différent pour elle, pour lui prouver que je sais faire quelque chose.
J'ouvre le frigo ainsi que tous les placards. Le temps dehors est plutôt ensoleillé, ça annonce vivement le printemps. Et pourquoi pas une salade ? Je suis sûre qu'il y a de quoi faire. Il y a des tomates, tu formages, des noix... C'est bien ça non ? Ouais, ça va être pas mal. Et puis merde, une salade c'est pas compliqué à faire.
Pendant que je coupe vivement les légumes, j'entends la porte s'ouvrir. Gareth entre dans la pièce, un sourcil arqué.
- Eddie... ?
- Salut mec, tu veux de la salade ?
- Mmh, sans façon. Elle est-
- Dans sa chambre, elle s'est endormie.
- Oh, ok. Tu es là depuis longtemps ?
- 2 ou 3 heure, on regardait des films si tu veux tout savoir. Mais vu que c'est bientôt l'heure de manger, et bien j'investie dans un « bon » repas...
- Ne te prends pas la tête mec, Apo bouffe tout.
J'hoche la tête en retournant à ma découpe. Il prend une bière et me regarde faire, ayant l'air perdu dans ses pensées.
- T'es parti voir le doc ? me demande-t-il tout à coup.
- Non...
- Eddie !
- ... mais j'ai été voir la psychologue du lycée. Elle m'a dit que c'était une bonne démarche, mais il n'y a pas de traitement pour ça. Je sais que ça vous tiens à cœur, mais ça ne sert à rien d'y aller.
- Désolé mec.
- Ne t'excuse pas, c'est loin d'être ta faute. Et regarde-moi, tout va bien ! J'ai juste l'air un peu con quand quelqu'un me pose une question et que je ne réponds pas, mis-à-part ça je me sens super.
- Mmh, ça me fait plaisir de l'entendre. Si tu as besoin de quoique ce soit on est là.
- Ouais je sais, ne t'inquiète vraiment pas pour ça.
Il me fait un grand sourire avant d'aller rejoindre sa sœur. Je finis ma salade, la compose de tout ce que je trouve avant de disposer le tout dans trois assiettes.
Je monte le plateau dans la chambre d'Emerson, ou comme je m'en doutais se trouve Gareth.
- Wouaou, tu te reconverties en cuistot professionnel ? rigole Apolline.
- Moque-toi, mais au moins tu as un bon repas !
Je m'assois et leur tend leur assiette.
- Tu fais quoi demain mon frère ?
- Aucune idée, je vais surement allé au ciné.
- Tu ne veux pas m'emmener ?
- J'aimerai beaucoup. Mais attend au moins mercredi, repose-toi et d'ici là peut-être tu pourras sortir.
- C'est nul. Je suis en pleine forme ! Je ne comprends pas pourquoi je ne peux pas sortir.
- Parce que c'est comme ça et pas autrement Apo, on n'y peut rien. Tu as voulu faire ta casse-cou tu en payes les conséquences.
Elle lance un sourire ironique à son frère avant de prendre une bouchée de salade. Gareth nous abandonne assez vite pour faire je ne sais quoi d'inintéressant. Je prends la guitare que j'ai offert à Apolline et la branche.
- Tu m'apprends ? me demande-t-elle avec des étoiles dans les yeux.
- Ne te fous pas de moi Emerson tu sais déjà jouer.
- Ouais peut-être mais pas aussi bien que toi !
Je lève les yeux au ciel et me mets derrière elle. Elle se pose entre mes jambes et prend la guitare de façon à ce que ses petits bras puissent la tenir.
Je mets ses mains sur les miennes et commence à gratter quelques accords, rien de bien extraordinaire. Je lui chuchote un « chante », ce à quoi elle répond au tac au tac « dans tes rêves Munson ».
Un jour elle chantera, et je m'en fais la promesse.
- Ne fais pas genre d'être nul comme ça, dis-je après qu'elle rate une note de « joyeux anniversaire ».
- Pourquoi tu aimes tant la guitare ?
Oh, ça je ne m'y attendais pas du tout.
- Mmh, ça me libère.
- C'est trop vague comme réponse. Pourquoi c'est la musique et pas le dessin ? La photographie ?
- Parce que ça me libère.
- Dire deux fois la même chose ne mène à rien Eddie, je veux savoir ce que tu ressens dans ton cœur.
- Bien... J'aime la musique parce qu'elle me permet de me sentir différent. J'aime la musique parce qu'elle ne peut pas me trahir. J'aime la musique parce que... elle m'a sauvée.
- C'est toujours vague, mais c'est déjà mieux, conclut-elle finalement.
- Et toi alors, pourquoi tu aimes les plantes ?
- C'est vivant. Je kiff, je trouve ça beaucoup trop beau. Je trouve que ça donne de la couleur et de la vie à une pièce, pas toi ?
J'acquiesce d'un hochement de tête et joue une vague partition que j'ai retenue.
- C'est de qui ?
- Moi-même.
- Eddie Munson est donc, en plus d'un charmeur hors pair, un compositeur ? Demain tu m'annonces que tu fais des strip-tease et je suis une femme comblée.
J'explose de rire face à sa remarque. Je pourrais peut-être me reconvertir qui sait ? Je suis sûr que ça paye bien en plus.
- Je ne te suffis pas comme je suis ?
- Si, bien-sûr que si. Mais qui dit non à un strip-tease même ?
- Personne, ça s'est sûr.
Elle se retourne et m'envoie un regard noir en me frappant le bras. Je ris encore plus fort, si bien que mes abdos en deviennent douloureux.
- Les seuls strip-tease que tu es autorisé de voir c'est les miens, tu entends ça Munson ?
- C'est une invitation ?
Elle me tape une seconde fois, la porte s'ouvre d'un coup sur le visage de Gareth, horrifié.
- J'ai entendu le mot strip-tease de la bouche de ma sœur. Dites-moi que j'ai rêvé, par pitié je ne veux pas assister à ça.
- Arrête d'écouter au porte idiot ! cri Apolline en lui envoyant un livre à la figure.
- Vous me dégoutez sincèrement !
Il sort de la chambre avec toujours le même visage, qui est au passage hilarant.
- Tu devrais faire plus attention à ce qui sort de ta bouche Milady, les murs ont des oreilles.
- N'esquive pas le sujet toi, tu ne pourras plus jamais regarder de chose de la sorte maintenant que tu es avec moi.
- Je ne le faisais déjà pas avant, comme ça s'est réglé.
- Mmh, c'est ça ouais. T'as intérêt.
- Madame est un petit peu possessive quand même, non ?
- Mon p'tit gars, tu n'es pas au bout de tes surprises moi je te le dis.
J'hausse les sourcils ne sachant pas vraiment où elle veut en venir, mais je sens qu'être avec Apolline Emerson ne va être que du bonheur.
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Too Young To Fall In Love. "Eddie Munson"
FanfictionApolline Emerson n'a jamais aimé Eddie Munson, et ça tout le monde le sait. Mais les provocations qu'ils se font l'un à l'autre basculent tout, mais alors que tout semble merveilleux, Apolline tombe dans les bras de quelqu'un d'autre, Jason Carver...