Ladies and gentlemen, this is the chapter twenty

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PDV Apolline.

Je le déteste. Je déteste Jason du plus profond de mon cœur.

Ce matin, après notre dispute, il a trouvé un mot de Eddie dans mon sac. Il disait simplement « si ça ne va pas je suis là », et il en a fait des tonnes. J'ai souffert, encore. J'ai dû payer deux bleus de plus sur mon torse pour quelque chose que je n'ai pas fait. Il commence à me détruire, il me détruit depuis le début.

Après ça, il est parti voir Eddie pour lui dire que tout allait bien entre nous et qu'il n'avait pas de souci à se faire pour qu'il baisse la garde.

Et voilà que la seule façon de s'en sortir s'est envolée devant mes yeux.

- Comment s'est passée ta journée Apo ? me demande mon frère dans la voiture.

- Plutôt calme, et vous ?

 - Quand ton mec est venu s'excuser pour toutes les crasses qu'il nous avait fait juste parce que vous êtes ensemble, ça a fait de notre journée une surprise, répond Eddie.

 - C'est clair, ajoute Gareth. T'es heureuse avec lui ?

 Demande-moi ça quand il vient de me frapper où quand je me fais vomir par dégout de moi-même de ne pas arriver à me défendre contre lui.


 - Ouais carrément, c'est un mec super.

 - Tant mieux, répond Gareth. Si tu as besoin je suis là, même si on est souvent en froid je reste ton frère.

 - Ouais ne t'en fait pas.

 Je reste dans mon coin de la voiture, et prise de surprise, too young to fall in love passe dans la voiture. Je donne un coup d'œil à Eddie qui me regarde déjà dans le rétro viseur. Il me manque, il me manque de tout mon cœur. 

                                                                                                   ***

Impossible de dormir de la nuit. Quand mon réveil a sonné, mes yeux ne s'étaient toujours pas fermés.

- APO LEVES-TOI !

 J'ouvre ma porte et manque de tomber.

 - Oh la sale gueule, t'as bien dormi ?

  Je cours au toilette pour vomir. Je crois bien que je suis tombée malade, et je déteste ça. Mon frère, mon père, maintenant moi ? C'est pour que nos sorts soient équitables ?

 - Je vais prévenir papa que tu ne vas en cours.

 - Non, je vais y aller c'est bon.

 - Apo, ils ne vont même pas t'accepter avec ta tête de zombie.

  Je soupire et il m'aide à me tenir debout. Mais, alors que mes deux jambes supportent à peine mon petit corps, tout commence à tourner autour de moi ce qui me donne un mal de mer affreux.

- Gareth, je vais encore-

  Je me retourne et recours au toilette.

 - PAPA ! TA FILLE A LES SYMPTOMES D'UNE FEMME ENCEINTE !

 - Mais ta gueule ! Ce n'est pas parce que je vomis que je suis enceinte idiot !

 - Ah bon ?

 - Bah et puis quoi, personne ne t'a dit qu'à partir de 16 ans tu peux avoir tes règles même en étant un mec ?

  Soudain, il devient blême. J'explose de rire alors qu'il y a ne serait-ce que dix secondes avant j'étais en train de vomir. D'accord, j'ai peut-être un peu abusé sur les doses cette nuit.

 - Comment ça ma fille est enceinte ? débarque mon père essoufflé.

 - Je ne suis pas enceinte, juste malade.

 - C'est une manie chez vous de dégobiller partout ? Je prends plus de congé pour m'occuper de vous que de moi !

 - Papa, ça va aller. Emmène ton fils au lycée, va travailler, et moi je vais me reposer.

 - T'es sûre ?

 - Mais oui ça va aller.

 - Non, mais tu es sûre que tu n'es pas enceinte ?

 - PAPA !

Il sort de la pièce suivit de mon frère qui semble toujours réfléchir pour les règles, mais quel idiot celui-là.

Je me relève et prends une bonne douche, j'en ai bien besoin.

Dès le moment où j'entre dans ma chambre, je gratte dans le pot de terre de l'une de mes plantes avant d'y cacher les mégots des joints de la veille, surement la cause de mon état d'aujourd'hui.

- Apolline ?

  Je me raidis à l'entente de mon prénom qui ne provient ni de mon frère, ni de mon père, mais bien de Jason. Je descends doucement pour ne pas tomber et savoir ce qu'il a.

- Jason ? Qu'est-ce que tu fais ici ?

 - Ton frère m'a dit que tu étais malade, et je ne voulais pas te laisser seule. Je ne vais rien te faire, juste veiller sur toi.

- Tu n'es pas obligé, tout va bien.

 - Tu n'as pas l'air d'avoir dormi grand-chose, monte dans ta chambre je vais te faire un jus de fruit.

 - Jason, je-

 - J'insiste vraiment Apolline, je veux juste prendre soin de toi.

Je souris et remonte dans mon lit. J'entends Jason ouvrir une porte, puis une autre, et encore une autre avant qu'il arrive à me faciliter la tâche.

- Tu aurais pu crier où je ne sais pour que je te trouve, rigole-t-il.

- C'était tentant de te voir galérer comme ça.

Je rigole avec lui et il me tend un verre de jus du fruit. Il boit le sien d'une traite alors que j'ai eu un peu plus de complication.

 - Tu parais vraiment mal, qu'est-ce qu'il s'est passé ? s'inquiète-t-il.

 - Je n'en sais rien, j'ai juste chopé la crève c'est rien de grave.

 - Tu savais que j'étais un pro des massages ?

 - Non, mais j'aimerai bien que tu me le prouves, dis-je avec intention.

  Il me met sur le ventre et commence doucement à masser mon dos, mes épaules, jusqu'à que peu à peu je m'endorme.


                                                                                     ***

  Je me réveille, complètement lessivée, voir plus que ça encore. En une sieste, j'ai eu l'impression de faire un triathlon. Jason n'est pas à côté de moi, ma chambre est plongée dans le noir, et ma tête me fait atrocement mal.

J'entends des rires en bas, je me lève doucement en essayant de canaliser cette affreuse migraine.

  Les escaliers me paraissent interminable. Si bien que je pose les deux pieds sur la même marche avant de passer à celle d'après.

- Et voilà la plus belle ! annonce Papa.

  Je pose mes doigts sur mes tempes en marchant lentement, très lentement. Quand je relève la tête, je vois tout le hell-fire ainsi que Jason sur le canapé. Gareth est juste devant moi et me prononce quelque chose paraissant impossible.

 - Arrête de crier par pitié.

 - Tout va bien ?

 - Non...

  Tout commence à tourner, j'en tombe presque. Il me porte jusqu'au canapé et m'assois.

 - Qu'est-ce qu'il ne va pas ?

 - J'ai mal à la tête... et ça tourne, beaucoup.

 - C'est peut-être parce qu'elle a beaucoup dormi ? propose Jason. Depuis que je suis là elle ne s'est pas réveillée une seule fois, c'est à peine si elle a bougé !

Plus je le regarde, moins je comprends. Il n'était pas habillé comme ça en arrivant ? Je guette mon tee-shirt, ce n'étais pas celui que je portais non plus.

  Ma respiration s'accélère, mais qu'est-ce qu'il a fait ? Il a profité de moi ? Il m'a déshabillé ? Il m'a donc vu...nue ?

 - Apolline ? Hé, Apo c'est moi !

  Je suis complètement paniquée. Jason sait que j'ai compris, je le vois dans son regard satisfait.

 - Putain Apo qu'est-ce qu'il y a ?

  Je me lève et retourne dans ma chambre en courant. Quelqu'un me suit, lui. J'en suis certaine. Cette peur qui m'enveloppe en entendant ses pas, ça ne peut qu'être lui.

- Qu'est-ce que tu as fait ? demandai-je les larmes aux yeux.

 - J'ai veillé sur toi p'tit cœur.

 - Mais qu'est-ce que tu as fait putain !

Il prend mon poignet en forçant dessus, faisant signe de me taire.

 - Arrête de crier bon sang, sinon je te jure que la prochaine fois tu ne dormiras pas.

 - Tu m'as drogué... ?

 - Quelques somnifères ça va ! Et toi, tu n'as rien dit pour la weed dans ta table de nuit pas vrai ?

 - Arrête putain c'est pas pareil !

 - Comme ça je suis bien sûr que tu ne diras rien à personne, tu me balances, je te balance. Œil pour œil, dent pour dent p'tit cœur.

Il me laisse seule. Dès qu'il part, je ferme ma porte à clef et enlève son tee-shirt que je porte.
Mon corps, en plus de ses bleus et ses cicatrices, est totalement rouge. Ma poitrine en première, avec des suçons de partout. La brassière que j'avais mise hier est jetée sur le sol. Il a profité de mon corps pendant que j'étais inconsciente. Il a abusé de moi pendant que je pensais dormir paisiblement, mais même ça, j'étais droguée.

Quelqu'un toque à la porte, je me dépêche de remettre mon tee-shirt et ouvre la porte sur Eddie.

 - Hé, tout va bien ?

 - Ouais, dis-je en passant un rapide revers de main pour essuyer mes larmes. Désolé, je dois être hystérique, qu'est-ce que tu fais là ?

 - Ta porte était fermée et de base... elle n'est jamais fermée, je me disais que ça n'allait pas.

 - Non, je vais bien. J'ai juste eu un petit coup de stresse tout à l'heure, mais ça va.

 - Tu en es sûre ? Je ne suis pas ton frère mais tu peux me parler aussi.

  J'acquiesce avec petit sourire, mais son regard change tout à coup.

 - T'as fumé ?

 - Hein ? Quoi ? Non voyons, j'ai arrêté !

 - Putain Apolline tu fais chier ! Je sens l'odeur, ce n'est pas au premier dealer que tu apprends à rouler un joint !

  - Arrête de t'énerver s'il te plait...

  Il lève les bras d'exaspération mais, par réflexe comme une idiote, je fléchi un peu les genoux et mets mon avant-bras devant mon visage.

 - Apolline... ? Tu ne pensais pas que j'allais te frapper quand même ?

 - Quoi ? Non ! J'avais...chaud, ouais je suais.

 - Fais pas genre il fait genre -10 degrés dehors !

 - Ouais mais je suis malade, d'ailleurs ne t'approche pas trop au cas où je te contagionne, dis-je en faisant semblant de tousser.

 Il soupire et commence à partir, mais dès qu'il arrive à l'encadrement de la porte il se retourne et dit :

 - J'espère que tu n'as pas menti en disant que tu étais heureuse, ton frère s'en voudrait réellement s'il t'arrivait quoique ce soit et... moi aussi par la même occasion. 

Too Young To Fall In Love. "Eddie Munson"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant