PDV Apolline
Je me sens en sécurité. Ses bras m'enveloppent dans un cocon de bien être, et c'est tout ce dont j'ai besoin. Nous sommes à la maison depuis maintenant deux heure, nous attendons Gareth pour tout lui dire. Je suis terrorisée, mais j'ai l'impression que tous mes problèmes s'évaporent quand je suis contre lui.
La porte claque mais je n'ouvre pas les yeux. Je ne veux pas lui dire, je ne décevoir mon frère que j'aime tant.- Munson ? Qu'est-ce que tu fous là ?
Il soupire et se relève. J'inspire un bon coup et fais de même.
- C'est moi qui lui ai demandé de venir.
- Oh, okay. Ça va Apo ?
- Non, je dois te parler.
Je sens instantanément les larmes monter à mes yeux, mais Eddie me prend la main pour me rassurer.
- C'est si grave que ça ?
Je le prends dans mes bras et lui demande de s'assoir en face de nous. J'ai énormément de mal à commencer, je regarde à plusieurs reprises Eddie qui me répète que tout va bien se passer.
Alors je me lance. Comme un train, ma bouche parle plus vite que ce que ma tête a le temps de penser. Deux fois que je raconte cette histoire, deux fois que j'ai toujours aussi mal.
Plus je dévale, plus j'ai envie de vomir. Mais quand je termine, les yeux de Gareth sont fixés dans le vide. Il se lève et regarde autour de lui, je ne sais pas ce qu'il cherche mais je vois les larmes aux coins de ses yeux.
- Je vais le tuer putain, je vais le tuer sur la tête de mon père je vais me le faire, murmure-t-il en continuant de tourner.
Eddie se sépare de moi et rejoint Gareth. Il tient son visage et lui répète que c'est inutile. Je sens qu'il a du mal à tenir ses nerfs, mais quand il semble avoir repris sa raison, il me prend dans ses bras en s'excusant. J'explose en sanglot, pour la 18ème fois de la journée, dans ses bras.
- Ce n'est pas de ta faute Gareth, crois-moi ce n'est pas de ta faute.
- Je n'ai pas été là pour toi.
- Remercie Eddie, c'est grâce à lui que tout ça s'arrête enfin.
Il se détache de moi en m'embrassant mon front avant de prendre Eddie dans les bras.
- Putain mec, je te jure que je te remercierai tous les jours de ma vie s'il le faut.
- Tu n'en n'auras pas besoin ne t'en fais pas.
Il se relâche et Gareth essuie ses larmes.
- Il faut aller porter plainte, dit-il.
- Je... je ne sais pas...
- Si, ajoute Eddie. Si tu ne veux pas aujourd'hui, nous irons demain ou après-demain comme tu le souhaite. Mais tu ne le laissais s'en sortir comme ça, il doit payer comme mon père.
Il a raison. Je veux au moins le faire pour Eddie, lui qui a perdu sa mère dans se combat.
- Bon je... Je vais y aller, annonce Munson.
- Reste, dors à la maison ce soir, s'il te plait, demande mon frère.
Il hésite un instant avant d'accepter. Eddie propose de préparer des pancakes pour le gouter en ricanant, il faut bien que nous vivons un peu de positif dans cette journée merdique.
Comme je m'en doutais, je me colle à la plupart des étapes, et quoi qu'il en soit c'est mieux ainsi si nous ne voulons pas mourir empoisonné cette nuit. Les deux essayent de m'aider mais à trois dans une même cuisine qui est minuscule, ce n'est pas facile. Mais je ne sais par quel miracle, et sans brûler la maison, nous arrivons à sortir quelque chose de très bon.
- Je ne me lasserai jamais de tes talents de cuisinière sœurette.
- C'est sûr, tu ne veux pas faire pâtissière plus tard ?
- Je n'en sais rien, peut-être un jour ?
- Tu ne voulais pas devenir princesse de base ?
- Gareth j'avais six ans !
Il lève les épaules et englouti un pancake en une bouchée. Eddie pouffe de rire et continue de manger. Je ne pense pas vraiment à mon avenir, devenir pâtissière est plus un rêve qu'un objectif de vie.
Papa arrive peu après, je ne me sens très clairement pas prête à lui dire. Je demande donc à Gareth de le faire pendant que je prends ma douche. Il accepte avait regret, pendant que je monte.
C'est honteux à dire, mais j'ai peur de prendre ma douche. J'ai peur que quelqu'un entre, et qu'il me fasse subir de nouveau ce que je n'avais pas à endurer.
Je prends soin de fermer la porte à clef et d'allumer l'eau pour qu'elle chauffe. En me déshabillant, je commence à manquer d'air. J'ouvre la petite fenêtre au-dessus du miroir pour changer un peu l'oxygène de la pièce.
En 17 ans d'existence, je n'ai jamais pris une douche aussi rapide. Chaque bruit que j'entendais m'apeurais un peu plus que le premier, jusqu'à que je ne puisse plus rester seule ici.
Je mets mon pyjama à une vitesse éclaire avant de presque courir à ma chambre et serrer mon coussin contre ma poitrine. Une technique de grand-mère.
Je sursaute en entendant quelqu'un toquer à la porte, mais je suis vite rassuré quand je constate que c'est Eddie.
- J'ai laissé ton père et ton frère parler, c'était trop intrusif de rester.
- Entre vas-y.
Il s'assoit sur mon lit en regardant tout autour de lui. Je sais qu'il aime bien ma chambre, et j'aime le voir apprécier des choses qui m'appartiennent.
- Je ne me lasserai jamais de toutes tes plantes. Ce n'est pas trop d'occupation ?- Non, enfin je m'en sors bien. Si seulement un jour nous devons déménager, je n'imagine pas la tête à papa !
- Pour le coup, je ne l'imagine pas non plus, ricaine-t-il. Comment tu te sens ?
- Plus moi-même.
- Je voulais juste te dire que, je ne chercherai jamais à comprendre.
Je fronce les sourcils, mais sachant où il veut en venir.
- Je n'ai jamais vécu ce que toi, tu as vécu. Tout ça, je n'ai pas la moindre idée de ce que tu ressens. Mais j'ai envie d'être là à chaque étape que tu traverses. Je veux t'accompagner, être à côté toi tout le temps. Je ne peux pas te comprendre, mais je veux t'aider à aller de l'avant.
Je le pousse sur le lit et me jette sur lui pour le serrer fort dans mes bras. De toutes les façons, j'aurai besoin de lui. Je ne sais pas comment je pourrai m'en sortir s'il n'est pas avec moi. Il tourne et se met sur moi pour me chatouiller, et ça n'a jamais été un grand secret, je suis très, très chatouilleuse.
- J'arrive plus à respirer ! dis-je morte de rire.
- Tu ne résistes pas à mon attaque ?
- JE VAIS MOURIR DANS CE LIT SI TU N'ARRETE PAS DE SUITE !
Il rigole aussi avant de me lâcher, je le pousse le plus fort possible mais il est bien plus fort que moi, impossible de le faire bouger d'un poil.
- Tu comptais faire quoi grosse folle ?
Je lui envoie mon majeur avant de me lever, mais en faisant le premier pas je trébuche violemment en me prenant les pieds dans des habits par terre.
Eddie explose de rire sur le lit tandis que moi je l'insulte de tous les noms.
- Je me suis défoncée le genou !
- Cette chute était juste épique. Elle est enregistrée dans mes archives Emerson.
- J'ai super mal arrête ! Viens m'aider au lieu de te foutre de ma gueule !
Il rigole avant de me porter sur le lit.
- Je vais te chercher de la glace, ne bouge pas.
- Mmh, ok, répondis-je hésitante.
- Tout va bien ?
- Ouais ça va. J'aime juste pas rester seule, mais à part me péter une nouvelle fois la gueule je ne risque pas grand-chose.
- Je reviens vite, me promet-il.
Il m'embrasse le front avant de descendre. Eddie est un mec si parfait que même le ciel flex de l'avoir mis sur Terre.
Sauf que c'est mon père qui entre dans ma chambre. Il a l'air plus avachi que jamais. Il me regarde dans les yeux, je distingue facilement la pitié qu'ils éprouvent.
- Oh ma toute petite fille...
Il s'assoit à côté de moi et me prend dans ses bras. Rien ne vaudra un câlin d'un amour paternel.
- Papa, ça va aller.
- Tu es sûre de toi ? Je sais que je ne suis pas une mère, mais je veux que tu saches que si tu en
as besoin de moi tu peux me parler, je peux tout entendre.
- Pas besoin d'une maman quand on a un super papa comme toi.
Il me sert fort dans ses bras et sort de ma chambre comprenant que j'y attend Eddie. Il entre avec de la glace, mais pas des glaçons dans un torchon, une glace à la vanille avec deux cuillères.
- Tadaaa !
- Tu te fous de moi j'espère ?
- Bah quoi ? On ne t'a jamais dit que les glaces réparaient tous les bobos ?
Je rigole avant de m'allonger sur mon lit en l'invitant à faire pareil. Il ouvre le couvercle, plonge la cuillère, et fait l'avion pour me l'emmener dans la bouche.
- Tu es un enfant.
- Avoue tu as kiffé ! Tout le monde adore manger quand quelqu'un fait l'avion !
Je rigole malgré-moi et continue de manger. Je n'ai rien englouti hier, et aujourd'hui non plus. Me remplir l'estomac de crème glacée n'est certainement pas la meilleure des choses à faire, mais c'est toujours super bon, ça repart tous les bobos.
In the night
Je me réveille en sursaut. Les démons ont décidé de me réveiller. J'essuie la transpiration sur mon front et étouffe un cri dans mon coussin. Les cauchemars sont mes plus grandes peurs, en faire est comme m'arracher un morceau de moi.
Je me lève et boite jusqu'à la chambre de mon frère. J'essaye de ne pas écraser Eddie qui dort par terre et tente de réveiller mon frère en vain. Putain il peut il y avoir un concert de Gorija à côté de lui il ne se réveillera pas.
- Apolline ? Tout va bien ? me demande Eddie que j'ai malencontreusement réveillé.
- J'ai... J'ai fait un cauchemar. Rendors-toi, ça va aller.
- Non ne t'en fais pas, retourne dans ta chambre je vais réveiller ton frère.
- Tu... tu peux venir à sa place aussi ? proposai-je timidement.
- Vas dans ton lit j'arrive.
Je fais ce qu'il me dit et me recouche dans mon lit jusqu'à que je le vois arriver. Il est torse nu ce qui me laisse la vue gratuite sur ses tatouages. Il s'allonge à côté de moi et rapproche mon corps du sien en me prenant dans ses bras.
- Ton genou te fait toujours aussi mal ?
- J'ai encore un peu mal mais ça va.
- Tu veux parler de ton cauchemar ?
- Non...
- Bien, alors rendors-toi, je suis là maintenant.
Il fredonne quelques paroles en me berçant doucement. Je sens mes yeux se refermer petit à petit, jusqu'à complètement me rendormir.
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Too Young To Fall In Love. "Eddie Munson"
FanficApolline Emerson n'a jamais aimé Eddie Munson, et ça tout le monde le sait. Mais les provocations qu'ils se font l'un à l'autre basculent tout, mais alors que tout semble merveilleux, Apolline tombe dans les bras de quelqu'un d'autre, Jason Carver...