Ladies and gentlemen, this is the chapter twenty-two

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PDV Apolline, TW (si vous êtes sensible, passez la zone que je vais mettre entre les lignes d'astérisque)

 Toute la journée j'ai essayé d'éviter Jason. Je m'égarais avec Chrissy et Charley pour ne pas être avec lui, mais il n'était jamais vraiment loin. J'avais peur, vraiment peur. Il m'avait drogué, de quoi était-il capable maintenant ?

 Il m'a obligé à venir dormir chez lui ce soir, et puis à quoi bon je n'avais pas mon mot à dire.

 En arrivant, Stéphanie me jauge en pouffant de rire. Je lève mon regard vers elle savant déjà pertinemment qu'elle va faire une remarque sur mon haut.

- Tu sors d'un concert hippie avec ton tee-shirt ?

 - Mama, stop, l'interromps Jason.

  Elle lève les épaules et retourne à ses occupations. Nous montons main dans la main jusqu'à sa chambre. Il s'assoit sur son lit et me demande de venir à côté de lui. Je fais ce qu'il me demande sans attendre.

 - Qu'est-ce qu'il s'est passé quoi avec Eddie ce matin ?

 - La prof lui a proposé que je l'aide s'il en a besoin pour les cours.

 - Pourquoi ?

- Apparemment il aurait du mal à écouter.

 - Tu as accepté ?

 - L'inverse aurait été étrange, mais je pense que nous n'aurons pas besoin de se voir, il n'a l'air de le vouloir.

  Il se tait un instant avant de reprendre.

 - Tu en as envie, toi ?

 - Je m'en fous. J'ai des facilités avec les cours qu'il n'a pas, que je lui donne de l'aide à lui ou à quiconque ça m'importe peu.

  Il acquiesce et se lève pour partir travailler sur son bureau.

- Je vais aller me doucher, c'est bon pour toi ?

 - Ouais, vas-y.

  J'entre dans la salle de bain à la hâte, j'ai tellement envie de cette douche chaude !

  J'allume l'eau, la règle à la bonne température, et commence à me déshabiller. Mais je n'y vais pas dès la première seconde, j'inspecte d'abord mon corps dans le miroir, il est dans un piteux état.

  Je n'ai jamais vraiment eu de complexe, je me suis toujours sentie bien avec moi-même. Mais depuis quelques temps c'est plus compliqué. J'ai du mal à me regarder sans éprouver un peu de dégout ou de peine.

 Je mets un premier pied dans la douche, puis le second, et laisse l'eau ruisseler sur mon corps. C'est une immense douche à l'italienne plus que sublime. La maison des Carver est grande et spacieuse, et pour le coup vraiment magnifique comparé aux gens qui y vivent.


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  Je commence à rincer mes cheveux quand tout à coup j'entends la porte s'ouvrir et se refermer. Je sursaute et me retourne en posant mes mains sur mes parties intimes en vitesse.

Quand les pas se font insistants, je me retourne et tombe sur Jason, lui aussi nu.

 - Jason, vas t'en s'il te plait.

 - Calmes-toi p'tit cœur, je ne vais rien te faire.

  Il s'avance vers moi, un sourire énigmatique au visage. Je regarde ses yeux, remplis de malice et de désire. Il tend sa main et la pose sur ma joue en arrachant mes lèvres. Mais je ne fais rien, je suis stoïque, déjà en pleure. Cette douche que j'attendais temps pouvais se transformer en l'un de mes pires cauchemars en un brin de temps, ce qui m'effrayais.

 - Par pitié, vas t'en.

 - Chut, ça va bien se passer mon amour, assure-t-il.

 - Je t'en supplie, sors de cette salle de bain.

  Ma vue s'embue, je ne sais même pas si je le regarde. Il continue de baiser mes lèvres avec cette passion à sens unique depuis bien longtemps, mais je ne réponds toujours pas à ses attentes.

  Il passe ses mains sur mes seins en déplaçant mon avant-bras qui les cachait, mes côtes, mon bassin, mes hanches, et termine sur mes cuisses.

 Mais elles ne s'arrêtent pas là, mes jambes se serrent le plus fort possible pour ne pas qu'il puisse terminer son chemin.

- Arrête de résister, tout va bien se passer.

 - Je ne veux pas, non, s'il te plait Jason sors...

  Il ne m'écoute pas et me fait taire en recollant ses lèvres contre les miennes brusquement. Mes jambes résistent, mais sa main se fait plus forte. Il pose un doigt sur mon clitoris, je pleure de plus en plus fort mais ça n'a pas l'air de le déranger.

- L-Laisses-moi, qu'est-ce que je t'ai fait Jason ?

  Il continue son parcours et introduit un doigt en moi. Je pleure encore et encore, sans jamais cesser de faire couler des goutes le long de mon visage, quant à lui, il a l'air de prendre du plaisir. Au moins il y a une personne satisfaite dans l'histoire.

- Arrête putain, s'il te plait je ne veux pas...

 - Je t'adore Emerson.

  Il commence à aller de plus en plus vite sans s'arrêter, au point qu'il m'en fait mal. J'essaye de le pousser, mais son torse collé à ma poitrine. Je ne peux plus faire le moindre mouvement. 

  Après quelques instants, il ressort ses doigts et je lis sur son visage une sorte de fierté.

 C'est donc, l'effet que l'on après violé une femme ?

  Il sort de la douche. Alors que je suis rassurée, ma respiration est toujours bloquée. Je me sens sale, crasseuse, souillée. Mais quand je pense qu'il sort de la pièce, il entre à nouveau dans la douche accompagné d'un préservatif.

- Mets-le moi, ordonne-t-il.

- Arrête, s'il te plait arrête !

  Il m'envoie sa main contre ma joue pour me faire comprendre son mécontentement. Je ne peux pas parler, il me vole ma voix. Je m'abaisse et fait ce qu'il me demande. Mes mains tremblent tellement que je n'arrive à gérer quoique ce soit. Quand je me relève, son sourire s'élargie.

- Je t'aime beaucoup Emerson.

 - Tu vas regretter ça toute ta vie Jason. Pense à ce que tu vas faire, imagines-toi plus tard avec une femme et des enfants, puis regardes-moi. C'est vraiment ça que tu veux ? demandai-je d'une voix tremblante.

 - Mmh, ça m'est égale.

  Il prend mes cuisses et les écarte sans douceur et entre en moi, je me suis faite violée.


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  Je pleure, encore et encore sans m'arrêter. Il est reparti il y 5 minutes, m'ayant laissé comme si de rien ne s'était passé disant seulement « il fallait bien que tu le fasses un jour, tu as juste... pris de l'avance ».

 Je frotte ma peau comme si je m'étais roulée dans la boue une dizaine de fois, mais elle a beau être propre que j'ai l'impression d'être toujours aussi sale.

  Quand je sors de la douche, j'ai envie frapper tout ce qui est autour de moi. Jeter tous les flacons de parfums au mur, frapper dans le miroir, où bien déchirer les serviettes dans son placard. Mais à quoi bon, le mal vient d'être fait, je ne peux rien y changer. Et puis quoi, je suis faible. Je n'ai même pas été foutue de le repousser. 
 
 En sortant de la salle de bain, j'ai l'impression que chacun de mes pas pèsent trop lourd. La chambre de Jason me parait être un cachot, mais je pense que même dans les prisons nous sommes mieux traités que ça.

- Alors, ça t'as plu ?

 - Est-ce que... ça m'a plu ? Jason, tu es la plus grande des ordures, dis-je sans prendre la peine de ravaler mes larmes. 

- Arrête de me complimenter comme ça je vais rougir !

  Je m'allonge dans le lit sans prendre en compte ce qu'il dit. J'ai besoin de sortir d'ici, mais qui sait ce qui m'arrivera quand nous nous retrouverons ? Je ne veux pas prendre le risque de passer à l'étape au-dessus, mais à quoi bon, c'est surement la mort.

 Je n'arrive pas à dormir, j'ai peur de fermer les yeux et que tout recommence... Quant à Carver, lui il dort les poings fermés sans se douter ce qu'il se passe autour de lui.


                                                                                  ***


 Quand le réveil sonne, je grogne de mécontentement. Je n'ai fermé les yeux qu'à peine une heure, et voilà qu'une nouvelle journée commence. Je n'ai rien avalé hier soir, et je ne pense pas que ça va être aujourd'hui que je vais avaler quoique ce soit.

 Quand Jason part prendre son petit déjeuné, je me précipite pour m'habiller comme si ma vie en dépendait. Mais j'ai l'impression que c'est un peu le cas.

 Je fais mon sac en vitesse et m'assois sur le lit en regardant un point dans le vide. Je me sens vide. Une coquille vide de l'intérieure. Une chenille qui n'a jamais pu se transformer en papillon.

- Tu viens ? me demande Jason en souriant.

 Je me lève et le suis sans croiser le regard de quiconque dans la maison. En entrant dans la voiture, il pose sa main sur ma cuisse. Je me crispe instantanément sous son contact, ce qui ne passe pas inaperçu.

- N'ai pas peur de moi p'tit cœur, tout va bien.

 - Je vais pas pouvoir comme s'il ne s'était rien passé Jason.

 - Tu vas essayer. Et crois-moi que tu vas surtout réussir, ajoute-t-il d'un ton menaçant.

Je me tais et regarde le paysage à travers la fenêtre. Je me connais par cœur, mais je pensais aussi connaitre Jason par cœur. Comme quoi.

  En arrivant au lycée, il pose ses mains autour de mes épaules et nous emmène du côté de ses amis.

 - Tu as une sale tête, commente Charley.

 - Ouais je sais, je suis encore malade j'ai pas dormi de la nuit, c'était un calvaire.

- Oh ma pauvre, je te plains !

  Je rigole légèrement et continue de parler avec elles. Leur discussion est si peu intéressante que je passe un œil curieux dans la cours. Eddie me regarde droit dans les yeux, je veux seulement qu'il comprenne que ça ne va pas sans que je lui dise.

Too Young To Fall In Love. "Eddie Munson"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant