Chapitre 27 - Ariel

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Ma tête est douloureuse, ma bouche pâteuse et une odeur de fer rouillé empêche mon mal de crâne de se dissiper. Un liquide chaud s'écoulait de mon front, il doit s'agir de sang, je tentais de bouger mes mains pour pouvoir accéder à ma blessure mais elles sont attachées, j'ouvre les yeux et mon mal de tête fut plus intense.  Il faisait sombre dans la pièce, l'humidité et la poussière imprégnaient les lieux. Le silence est oppressant, pas même le chant d'un oiseau. J'ai été assise sur une chaise en bois, les mains liées sur les accoudoirs et les chevilles, aux pieds de celle-ci par des colliers de serrage. Le froid saisit mon corps prit de tremblements. Des larmes silencieuses coulaient sur mes joues. Personne ne pouvait savoir où je me trouvais et Raphaël ne me chercherait pas de si tôt à cause de notre dispute.

Je tire sur mes liens mais le plastique entaille ma peau, je crie dans le nuit en espérant que quelqu'un puisse m'entendre mais le silence est la seule réponse que je reçois.

Je ne sais depuis combien de temps je suis enfermée dans cette ruine mais le froid transit mon corps et mes dents claquent. Soudain le claquement d'une porte en ferraille me fait sursauter, une silhouette se dirige dans ma direction dans une démarche chancelante. Instinctivement, mon corps se contracte reconnaissant celui qui la fait tant souffrir.

-Ariel, ma très chère petite femme s'exclame Bryan d'une voix pâteuse et trainante, ma peau se couvre de frissons. Tu as cru que tu pouvais t'échapper ? Tu as cru que tu pouvais baiser avec ce chirurgien de merde ?

Sa voix prenait de l'ampleur, son ton était accentué par la colère et l'alcool qui l'a du ingurgiter avant de venir ici. Je n'ouvris pas la bouche sinon sa sentence allait tombée. Probablement les dernières minutes de ma vie. Mais la peur que je ressentais en ce moment fie couler mes larmes dans un silence de mort. Le rire rauque, sinistre de Bryan me fit sursauter.

-Tu n'as même pas été capable de me donner un enfant en vie, espèce d'incapable. Tu n'es qu'une pauvre fille, une merde parmi tant d'autre. Mais, je pourrais bien te pardonner si tu me donnes un fils vigoureux et en pleine santé, pas entre quatre planches.

Mon ex compagnon avança en titubant jusqu'à ma chaise et posa sa main droite sur mes cheveux les caressant, un couinement s'échappe de mes lèvres le faisant jubiler. Bryan avait dans l'idée d'abuser de moi afin que je tombe enceinte. Un gout amer se déposa dans ma gorge.

-Ne fais pas ça...je t'en supplie, le suppliai je dans un sanglot.

-Chttchtcht...Je ne te demande pas ton avis, Ariel. Tu crois qu'avec le mal que tu m'as fait en me trompant avec ce...minable, t'accordes le droit de faire autre chose que d'assouvir mes désirs ? Tu mérites une punition pour ça. J'en suis déjà tout excité.

Pour preuve, Bryan frotta son érection contre mon bras, j'hoquetai et un soubresaut de mon estomac fit remonter la bile que je vomis sur mon pantalon. Mes larmes s'amplifièrent et mes sanglots, jusque là silencieux, devinrent bruyants. Ses doigts saisirent ma mâchoire brusquement pour me relever la tête. Ses yeux injectés de sang, son haleine nauséabonde et son apparence de clochard me font froid dans le dos. Bryan a beaucoup changé depuis la dernière fois que je l'ai vu. Il semble fatigué, en colère et complétement ivre.

-Laisses moi partir, je ne raconterai à personne ce qu'il se passe ici.

Un rire sec et court me répond et un gifle envoie ma tête sur le côté, ma joue cuisante.

-Tu l'as ferme.

Le haut de son corps se penche au dessus du mien, son nez reniflent mes cheveux avant de descendre le long de mon cou. Sa langue prend sa place, je gémis de peur, de dégoût. Alors c'est comme ça que s'achève ma vie ? Par un viol et des coups à répétition ? Sa main passe sous mon tee-shirt, je bouge dans tous les sens pour m'extirper de sa prise. En vain. Son autre main attrape une poignet de mes cheveux et les tire violement en arrière, ma tête bascule délivrant mon visage, ma bouche à ses lèvres répugnantes. Les siennes se promènent le long de cou remontant sur mes joues pour s'écraser brutalement contre mes lèvres. Sa langue viole ma bouche, Bryan a un goût amère, de whisky et de cigares. Son poids se presse contre mon corps faisant basculer la chaise en arrière, ma tête heurte le sol et le bruit de mon assise que se casse me souffle un grain d'espoir. Je tire sur mes liens, l'accoudoir cède, je frappe la tête de mon agresseur avec le bois accroché à mon avant bras, un râle provient de Bryan qui passe sa main sur l'endroit de mon attaque. A l'aide de mes jambes, je réussi à sortir mon corps de dessous mon ex, en forçant sur le bois qui retient mes pieds, les riselants sautent. Une fois sur mes pieds, je cours à travers le hangar à la recherche d'une sortie.

Bryan se relève et me poursuit en gueulant des insultes et des ordres pour que je revienne vers lui. Après avoir traversé trois pièces ressemblantes, je débouche sur une quatrième beaucoup plus petite et plus sombre que les précédentes. Une fenêtre à hauteur humaine se dresse sur le mur d'en face mais la proximité de Bryan ne me laissera pas le temps de l'ouvrir pour m'enfuir. Des caisses et des tonneaux sont empilés sur le mur de droite me donnant une cachette idéale à l'abris de la lumière. Mon tortionnaire continue de courir en passant devant les caisses pour s'aventurer par la porte qui donne sur un autre espace vide. J'entends sa respiration suffocante résonnée contre les murs en tôle, ne l'apercevant plus, je m'empresse d'ouvrir la fenêtre, ma jambe passe par dessus suivie de l'autre. L'air froid de l'extérieur me transit mais la chaleur diffusée par ma course m'empêche de grelotter. La forêt entoure le hangar, aucune habitation alentour pour me venir en aide. Je cours sur le chemin que la voiture a emprunté pour me déposer dans cet endroit. Soudain les phares d'une voiture m'éblouissent, le moteur vrombit, mon corps s'arrête, ma main se pose devant mes yeux. J'entends une porte s'ouvrirent puis se refermer avant de discerner des pas qui se rapprochaient de moi. Une main s'abat sur mon épaule avant de me tourner à l'inverse des phares.

-Aidez-moi, s'il vous plait suppliai-je en pleurant.

Mon ex compagnon surgit du bois, essoufflé et transpirant. Il pose ses mains sur ses genoux avec un sourire carnassier lorsqu'il m'aperçoit.

-Il me semble que tu devais garder un œil sur elle, intervient l'homme de la voiture.

Cette voix...Mon corps se tend, mes larmes redoublent alors que je tente de me dégager de sa poigne. Mais la force physique dont il fait preuve s'oppose à ma fuite.

-C'est de sa faute. Cette petite garce m'a frappé en me prenant par surprise réplique Bryan en s'approchant.

-Tu ne mets plus d'aucune utilité déclare la voix sombre.

Puis un coup de feu retentit, mon tympan siffle, je tombe sur le sol poussiéreux, ma main se porte à mon oreille, devenue sourde aux bruits alentour. Le corps de Bryan s'écroule devant moi, sa tête heurte le parterre, ses yeux sont grands ouverts et du sang coule du trou au milieu de son front. Je crie face à l'horreur mais une main sabbat sur ma bouche et me lève avec force. On me tire vers la voiture pour m'enfermer dans le coffre avant que celui-ci ne se rabat, le jumeau de Raphaël me lance un sourire à glacer le sang.

-On y va. Mon frère ne devrait pas tarder à rentrer à la maison.

Tristan claque le coffre me plongeant dans l'obscurité et je pris intérieurement pour que Raphaël ne rentre jamais chez lui.


Le médecin de cette dame _ RE-ECRITUREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant