Chapitre 31 - Raphaël

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J'émerge difficilement du sommeil, j'ouvre puis referme les yeux, éblouis par la blancheur des lieux. Je dois être à l'hôpital, l'odeur du désinfectant embaume le lieu d'une senteur agressive mais réconfortante. Je ne suis pas mort.

Putain, je suis vraiment vivant.

J'analyse la pièce en périphérique, la porte de la chambre se situe à ma gauche, une autre porte sur le mur en face de mon lit mène à la salle de bain et sur ma droite, une chaise vacante et le matériel nécessaire pour surveiller mes constantes. J'entends des personnes murmurées au fond de la pièce, j'essaye de me redresser mais ma blessure à l'abdomen me rappelle à l'ordre. La gorge en feu, je ne tente aucun bruit, je connais cette sensation d'être assoiffé, si je parle j'aurai une voix rauque pendant une semaine.

Le bruit d'une porte me fait tourner la tête vers l'entrée mais personne n'entre dans la chambre alors je regarde la salle de bain d'où Ariel sort les cheveux humides dans mes vêtements. Elle est tellement belle. Ses yeux se lèvent vers moi et nos regards s'accrochent l'un à l'autre, sa lèvre du bas tremble, Ariel se précipite sur moi et m'enlace, je grimace de douleur mais resserre l'étreinte sur son corps. Son parfum est masculin surement du au gel douche qu'elle a utilisé. Deux silhouettes s'approchent et je remarque mes parents avec le fils de mon frère dans les bras, ma mère pleure alors que mon père me fait un clin d'œil, je lui renvoie un sourire. Ariel quitte mes bras et me tend un verre d'eau que j'accepte avec joie. Le verre est vide en un rien de temps, la jeune femme s'empresse de le remplir à nouveau, il subit le même sort que le précédent.

-Merci murmurai-je d'une voix grave.

-Comment te sens-tu mon fils ? m'interroge mon père.

-Ça va, mon ventre me tire mais c'est supportable.

Je suis stressé à l'idée qu'Ariel était avec mes parents seule, je ne sais pas si l'on accueilli convenablement ou si ma mère a frisé la crise cardiaque. Ariel fait signe à ma mère de prendre sa place, celle-ci me donne un baiser sur la joue en me caressant les cheveux, mon père donne le bébé à Ariel qui l'accepte avec joie. De la nostalgie s'empare de moi quand je pense que la femme que j'aime devrait elle aussi avoir un bébé. Mon père appelle un médecin qui vient analyser mes données, ma plaie et me demander comment je me sentais. Je connais la chanson, c'est mon métier. Le médecin repart après avoir redresser mon lit en position assise. Je peux voir l'intégralité de ma chambre, une vue directe sur mes parents et Ariel qui donne un biberon. Mes parents s'installent à côté de mon lit sur des chaises libres. Un silence étrange pèse dans la pièce tandis que le bruit du succion du bébé résonne.

-Raph, commence ma mère en baissant la tête. Nous sommes désolés pour...

Sa voix s'éteint prise dans un étau. La mienne se serre, mon père prend le relai.

-Nous sommes désolés d'avoir dirigé ta vie dans les moindres détails, de ton enfance à ton mariage. Ta mère et moi voulions le meilleur pour Tristan et toi, on ne sait même pas rendu compte des conflits qu'on a fait naître entre vous. Malheureusement on ne peut pas revenir en arrière. On payera toute notre vie pour les actes affreux commis par Tristan et Allyssa. Apprendre le meurtre de Justine nous a ... anéanti, cette petite était douce, affectueuse, ambitieuse. Tu as faillit mourir par notre faute, à cause de nos décisions. J'ai perdu un fils, il est hors de question que je te perdes toi aussi Raphaël.

Un poids disparaît de ma poitrine ainsi qu'une partie de ma souffrance intérieure. Il aura fallut un funeste événement pour ouvrir les yeux à mes parents. Mon père m'offre un tape sur l'épaule que je lui rends avec émotion, ma mère reste en retrait, le visage baigné de larmes.

-A partir de maintenant, tu fais ce que tu veux de ta vie. Enfin seulement si tu épouses cette charmante demoiselle, commente ma mère en souriant.

Ariel rougit en souriant. C'est le plus beau tableau qu'on m'est permis de voir. Et je suis heureux.

Le médecin de cette dame _ RE-ECRITUREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant