Le médecin de cette dame _ RE-ECRITURE

Chapitre 30 - Ariel

Raphaël est sorti du bloc opératoire depuis trois heures, les médecins disent que son pronostic vital n'est pas engagé et qu'il pourrait se réveiller à n'importe quel moment. Mathis, le meilleur ami de Raph, a pris en charge les analyses pour le petit garçon d'Allyssa et de Tristan, j'attends dans la salle d'attente de la pédiatrie avant de rejoindre la chambre de mon amant. Je n'ai pas repris contenance, je vais et je fais mécaniquement, mon cerveau tourne sans s'arrêter, mes pensées inondent de moments que j'ai passé avec Raphaël. Mes larmes coulent sur mes joues silencieusement.

Je ne distingue pas la personne qui s'assoit sur la chaise à mes côtés, une main vient prendre la mienne dans un geste tendre et délicat.

-Ne t'en fais pas, Raphaël est un homme fort, il va se réveiller surtout maintenant qu'il a quelqu'un qui l'aime.

La douce voix d'Estelle ouvre les vannes, je m'effondre dans ses bras libérant un poids de mes épaules, sa main me caresse le dos en un geste réconfortant.

-Merci reniflai-je en séchant mes larmes. C'était horrible, j'entends encore le coup de feu partir et je vois Raphaël tomber au sol. Je n'arrive plus à réfléchir et à penser.

-Viens, on va prendre un café.

-Je dois attendre Mathis pour savoir si le bébé va bien.

-Ne t'inquiètes pas, je lui envoies un message pour lui dire où on est.

J'approuve d'un signe de tête avant de la suivre jusqu'à la cafétéria. Le souvenir que j'ai ici avec Raph, Mathis et Estelle me revient en mémoire, un sourire flotte sur mes lèvres avant que les larmes me flouent la vue. La secrétaire commande et nous installe à une table, un peu en retrait. Une minute plus tard, le serveur nous dépose nos cafés fumants. L'odeur de la caféine me fait fermer les yeux et soupirer.

Ça fait tellement de bien...

J'en avale une gorgée et la chaleur de la boisson procure un bien fou. Estelle me contemple avec un petit sourire.

-Tu as été voir un médecin pour tes blessures ? me demande-t-elle.

-C'est seulement des égratignures, je n'ai pas besoin de soins médicaux fis-je en baissant la tête.

En fait, mon état m'était sortie de la tête. Je ne ressens aucune douleur, si ce n'est qu'une légère piqûre sur la lèvre mais je n'en tiens pas rigueur, j'ai vécu bien pire. Estelle ne relève pas et tente de me changer les idées en me racontant tout ce qu'il lui est arrivé depuis la dernière fois que l'on s'est vu. Malgré les événements, je me surprends à sourire, parfois à rire et ça me fait vraiment du bien mentalement.

On passe quasiment une heure à discuter de tout et de rien. Ce moment m'a permis d'évacuer la tension accumulée, j'ai retrouvé une certaine paix antérieure qui attend d'être consolidée par le réveil de Raphaël. Nous sommes rejointes par Mathis avec le bébé dans les bras.

-Salut les filles, on ne vous dérange pas j'espère ? Bébé boy et moi-même cherchons de la compagnie.

-Nous serons honoré d'avoir un si beau spécimen à notre table, surenchérit Estelle en entrant dans son jeu.

-Que des compliments qui me vont droit au cœur.

-Je parle du bébé. Sa beauté bat la tienne haut la main, lui il fait fondre tous les cœurs des dames, toi tu les endurcies à force de les briser le stoppe Estelle avec un sourire machiavélique.

Je tente de dissimuler mon rire derrière la main mais Mathis voit le remu de mes épaules. Estelle est une femme très intelligente et sournoise, laisser prêcher le faux pour étaler la vérité est bien son domaine. Même si Mathis reste un médecin au physique avantageux et envieux. Il n'y a cas regarder les femmes autour de nous pour comprendre.