Chapitre 25 - Ariel

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Le lendemain matin, Raphaël me dépose à quelques pas de l'institut, j'eus le droit à toutes les consignes impensables et inimaginables. Après sa déclaration, hier soir, le médecin s'est enfui de ma chambre après un baiser enflammé me laissant pantelante et excitée. Nous n'avons pas échangé de mot au petit-déjeuner, la présence de sa femme a rendu l'atmosphère sombre, électrique. Elle n'a eu de cesse de raconter son voyage et tous les endroits, les magasins qu'elle a visité.

De la vantardise.

Et son regard noir m'empêchait presque de respirer sans compter sur la présence de Tristan Raphaël n'a fait que lancer des phrases pleines de sarcasmes.

Je monte les marches qui me mène à l'institut du Dr Marshall, mon cœur est irrégulier à cause du stresse. Les portes coulissantes s'ouvrent à mon approche, je me retourne une dernière fois pour regarder Raphaël qui n'a toujours pas bougé de sa place.

Il ne le fera probablement pas.

Une femme d'une cinquantaine d'année en tenue de médecin s'approche avec un sourire.

-Bonjour, puis-je vous aider ?

-Bonjour, euh...en fait oui, j'ai rendez-vous avec le Dr Marshall.

-Je vois, vous devez être Mlle Fonte ?

-C'est ça.

-Suivez-moi.

Toujours avec un sourire, je suis la dame à travers un long couloir blanc, le bâtiment possède une forte odeur de produits qui me font froncer les sourcils. On s'arrête devant une porte que la femme s'empresse de toquer. Une voix grave nous invite à rentrer.

-Dr Marshall, Mlle Fonte est arrivée.

Un homme trapu, un visage rond portant de grosses lunettes et la tête dégarnie se lève de sa chaise avec un sourire chaleureux.

-Je vous attendais justement dit-il en me serrant la main. C'est un plaisir, pour moi, de vous accueillir. C'est rare de voir quelqu'un qui s'intéresse aux risques que l'on encourt dans notre métier.

-Oh vous savez, j'aime beaucoup chercher les petites bêtes, les inconvénients et les danger.

Dr Marshall hoche la tête avec vivacité, d'un geste de la main, il m'invite à m'asseoir sur la chaise en face de son bureau.

-Voulez-vous boire un café, un thé ?

-Un thé s'il vous plaît.

Le médecin sort de son bureau, j'en profite pour consulter mon téléphone, Raphaël m'harcèle toutes les cinq minutes de messages. Je lui réponds que tout va bien et supplie Mathis de lui trouver une occupation. Je venais de ranger mon téléphone quand Dr Marshall revint avec deux tasses fumantes dans les mains. Il fit le tour de son bureau et s'assoit sur son fauteuil, le ventre rebondit vers l'avant près à faire exploser les boutons de sa blouse.

Avec un sourire s'engage la conversation naturellement lui posant des questions sur son travail, les risques encourus, les plannings...Notre échange dure environ une heure et demi, j'avoue m'être prêter au jeu trouvant fascinant les aléas de sa carrière.

-Dites moi Docteur, avez-vous déjà accepter un pot de vin à cause d'un chantage ? demandai-je, innocente.

Un blanc ensuivit ma question, les traits du médecin se firent moins avenant. Premier élément d'un mensonge éminent. L'attitude du docteur donne la réponse sans même qu'il prononce le moindre mot.

-Mlle Fonte, mon métier est de trouver la cause du décès que ce soit un suicide, une mort naturelle ou un meurtre. Peu importe qui est derrière toutes cette histoire.

Répondre à une question par une réponse évasive, le Dr Marshall m'offre sur ce que j'aime le plus dans le journalisme sur un plateau d'argent. Je sais qu'à partir de ce moment là, je peux serrer mes griffes autour de lui jusqu'à ce qu'il se sente pris au piège.

-Il est étrange, Monsieur, parce que vous m'avez présenté des rapports d'autopsies lors de notre entrevue hors aucun ressemble à celui de ma cousine qui est complétement vide de sens, l'informai-je en lui présentant le dossier de Justine Thomas.

Ses yeux s'écarquillent, ses lèvres s'entrouvrirent et son front se mit à luire d'une couche de transpiration. Des signes évident de nervosité.

-Il se trouve que les parents de Justine m'ont contactés dès mon retour de mon voyage à l'étranger suspectant que le médecin qui a procédé à l'autopsie aurait bâclé son travail. Si je suis là aujourd'hui, c'est pour avoir la vérité et vous êtes le seul à pouvoir me la fournir.

-Je ne peux rien pour vous, c'est un suicide retorque Dr Marshall sèchement.

-Alors dites-moi, pourquoi une jeune femme, aussi pleine de vie, se suiciderait sachant qu'elle était enceinte ?

-C'est absurde ! s'écrie le médecin rouge de colère.

Je lui tends un autre document.

-Il s'agit de la prise de sang de Justine. Il se trouve que deux jours avant, ma cousine a fait une prise de sang pour concrétiser sa grossesse. Prise de sang qui est positif. Je n'ai pas besoin de vous expliquer le taux hormonal puisque c'est en partie votre métier Dr Marshall. Une autre question pour vous, pourquoi ne pas avoir mentionner dans le rapport qu'elle était enceinte d'environ trois mois ?

-Je...Je..Ce..

-Je vois. Vous n'avez donc aucune réponse utile à me fournir ? Je vais vous faire part de mes suppositions, vous n'aurez cas valider ou ajouter des éléments que j'aurai omis. D'accord ?

Je n'attendais pas vraiment de réponse de sa part mais l'adrénaline et la sensation de pouvoir que j'ai sur cette homme me rendent plus forte, plus sure de moi.

-Justine voyait son rêve se concrétiser, vous saviez qu'elle voulait créer un hôtel pour les animaux abandonnés ? Une noble cause, c'est sur. Son projet aboutissait enfin, Justine avait un rendez-vous avec un vendeur potentiel. Ce qui allait engendrer par la suite des dépenses volumineuses, mais n'oublions pas que la famille de ma cousine sont très riches ainsi que son époux, Monsieur Tristan Thomas. Justine désirait une famille, elle imaginait souvent sa vie avec ses enfants jouant dans le jardin. Donc, vous comprenez bien, que lorsqu'elle a appris pour sa grossesse, elle était loin d'être triste, d'être dépressive puisque sa vie prenait enfin le tournant qu'elle désirait plus que tout. Deux jours après, elle se suicidait. Pourquoi ? Puis vint l'autopsie, vous, Dr Marshall, avait falsifié le rapport car quelqu'un tire les ficelles sur cette histoire, une personne qui a tué Justine. Sans doute parce qu'elle était enceinte et que cet enfant allait être le seul héritier de toute sa fortune. Tristan ne toucherai qu'un faible intérêt. Hors je sais à quel point cet homme est accro à l'argent. Son époux est celui qui tire les ficelles, il est celui qui a touché l'héritage dans l'intégralité, il est celui qui a assassiné sa femme et son enfant.

Le médecin se ratatinait sur sa chaise au fil de mon analyse, il sait que je suis au courant, que j'ai fait mes propres recherches.

-Je peux détruite votre carrière, votre vie, d'un claquement de doigts. Je suis journaliste et tout le monde aime les histoires croustillantes et tordues comme celle-ci. Que pensera votre femme quand elle apprendra que vous avez aidé un criminel ?

-Je vous en pries...j'aime ma femme et...

-Justine aussi était aimée. Pourtant vous n'avez rien fait pour défendre son honneur.

Le médecin de cette dame _ RE-ECRITUREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant