OUR STORM OF PAIN || Bucky Fanfiction || 18+

Vingt

AURORE

C'était la meilleure, celle-là.

Le déménagement parce que Tony avait besoin de Papa à temps plein? Un mensonge.

En réalité, mon père voulait déménager parce que Maman avait quitté l'hôpital.

Elle était en vie depuis tout ce temps, et je n'en avais jamais eu vent.

Les moqueries durant mon enfance? Fondées sur une base mensongère. Mes pleurs durant la nuit? Une perte de temps. Mon sentiment d'avoir une partie manquante dans mon enfance? Une putain d'illusion.

J'avais une mère, merde. Depuis tout ce temps, j'avais une mère et je ne l'avais jamais su.

Je savais que Papa avait une bonne raison de me le cacher. Il avait toujours une bonne justification, ce n'était pas ça le problème.

J'étais trop à cran pour l'écouter.

- Je suis désolé, Rory, murmura Papa en se levant.

- Je n'en ait rien à foutre! crachai-je amèrement.

Il eut un mouvement de recul. Je n'avais jamais été impolie avec lui, je n'avais jamais levé le ton en lui parlant. Je perdais mon sang-froid, mais je ne fis rien pour le conserver. J'avais besoin d'éclater.

- Tu m'as caché son existence tout ce temps?! J'avais une mère! J'avais une... Une... Tu ne me l'as jamais dit?! m'époumonnai-je.

Ma colère se muait lentement en tristesse, et le sentiment d'avoir été trahie me frappa comme un coup de poing en plein ventre. Un gouffre venait d'être creusé entre nous, et il serait difficile à combler. Je fixai mon père, les yeux pleins de larmes, et secouai la tête. Puis, je tournai les talons, ouvris la porte et traversai le couloir en sens inverse.

- Rory, attends! cria-t-il derrière moi.

Je traversai le salon comme une flèche, puis de même avec l'espace entre le couloir vitré et les deux pièces principales du QG. Les Avengers se retournèrent sur mon passage.

J'entendis leurs questions tourbillonner, et ma tête se mit à tourner. Trop. C'était trop. Je suffoquais. Je devais respirer.

- Aurore! continua mon père.

J'ouvris la porte menant dehors. J'étouffais. Je devais sortir d'ici.

- Aurore, je t'en pr-

Je lui claquai la porte au nez. Il s'arrêta, à quelques mètres de la baie vitrée, et me regarda partir.

Je traversai le terrain jusqu'au boisé qui commençait sa course à gauche du campus et la continuait derrière. Sans prendre la peine de chercher un sentier, je m'y engouffrai, au risque de m'y perdre.

Ma démarche était rageuse, je ne regardais pas où j'allais. Je devais mettre le plus de distance possible entre mon père et moi. Je devais m'éloigner de lui, seulement pour une soirée. Juste le temps de me faire à l'idée qu'il m'avait caché l'existence de ma Maman.

Je perdis l'équilibre à plusieurs reprises, j'éclatai en sanglots plusieurs fois également. Je ne cessais d'essuyer des larmes qui s'étaient invitées sur mes joues.