OUR STORM OF PAIN || Bucky Fanfiction || 18+

Quarante-deux

AURORE

La nuit était passée sans la moindre anicroche. J'avais fait quelques cauchemars, mais rien de bien méchant. J'avais vécu pire.

J'étais réveillée depuis une dizaine de minutes déjà, mais je n'avais pas envie d'ouvrir les yeux. Les néons de la chambre d'hôpital teintaient l'intérieur de mes paupières en cramoisie et j'essayais de trouver des formes dans ce décor rouge.

Rouge.

Comme du sang.

Le sang de Ross.

Un frisson me parcourut. J'ouvris les yeux, refusant de rester dans ce monde d'hémoglobine. J'en avais vu suffisament tout au long de mon séjour dans les limbes, quand j'étais attaquée sans cesse par mes cauchemars.

Une infirmière s'affairait à mon chevet tandis que Bucky et Papa parlaient calmement à l'opposé de la pièce.

Bucky et Papa parlaient calmement.

Un sourire fendit mon visage. Mon père avait eu quelques réticences envers ma relation avec James et je le comprenais. J'étais sa fille adorée, la prunelle de ses yeux, et je m'éprenais d'un ex-terroriste de 99 ans. Ce n'était pas à prendre à la légère, d'autant plus que c'était ma première relation!

Je comprenais ses inquiétudes, mais il n'avait pas à s'en faire pour moi. J'étais entre de bonnes mains.

Dans tous les sens du terme. 

Je pris mes lunettes sur la table de chevet, reconnaissante envers la personne, peu importe qui elle était, qui avait pensé à les apporter. 

Lorsqu'elle remarqua que j'étais éveillée, ma mère se dirigea directement vers moi et s'assit au pied de mon lit. Elle serra ma main dans la sienne et me sourit. Des pattes d'oies se creusèrent aux coins de ses yeux.

- Bien dormit? me demanda-t-elle.

- Pas mal, répondis-je.

Comment dormir sur le dos? C'était tellement inconfortable!

Maman songea à Bruce et un doux nuage d'amour se forma autour d'elle. Je souris, attendrie. Lorsqu'elle pensa à Bucky, les volutes devinrent affectueux.

- Tu as de la chance d'avoir un petit-ami comme lui, commenta-t-elle.

Je rougis.

- Comment cela? la questionnai-je.

- Il est resté à ton chevet tout l'après-midi et toute la nuit. Il a tenu ta main pendant six heures d'affilée sans dormir. Il a refusé de quitter ton chevet tant que tu ne te réveilles pas, dénombra-t-elle en comptant sur ses doigts.

Mes lèvres s'incurvèrent en un sourire.

- Il se fait beaucoup de soucis pour toi. C'est adorable.

Je rougis davantage. James tourna justement la tête vers moi. Voyant que je ne dormais plus, il tapota l'épaule de mon père pour attirer son attention et ils se dirigèrent tous les deux vers moi.