Vingt-et-un

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AURORE

Mon père toqua à ma porte à 8h30. Je ne m'étais pas levée à l'heure habituelle, ce matin, ce qui était très rare. Je suivais souvent ma petite routine matinale.

Je l'ignorai royalement. Je savais que c'était lui parce que son esprit était terriblement bruyant et sa "voix" empreinte de culpabilité me parvenait.

Assise sur mon lit, Le Royaume Assassiné entre les mains, je parcourais les pages distraitement en l'annotant à l'aide de post-its aux passages importants, différentes couleurs représentant différentes émotions/sentiments.

Un deuxième toquement retentit, accompagné d'une phrase, cette fois-ci.

- Laisse-moi m'expliquer, mon trésor.

Je dû retenir le rire sarcastique qui montait dans ma gorge.

Wanda s'était inquiétée ce matin de ne pas me voir à la cuisine pour manger. Lorsqu'elle avait fait irruption dans ma chambre avec une immense assiette de pancakes, je ne m'étais pas plainte.

Mais mon père? Aucun signe de vie. Ce n'est que maintenant qu'il daignait enfin montrer le bout de son nez. Il m'avait peut-être cherché lui aussi hier soir, mais c'était Bucky qui m'avait trouvé et qui avait veillé sur moi. Pas mon père.

Je ne voulais pas lui parler.

Il m'avait caché ma mère.

- J'avais une bonne raison de le faire, crois-moi, insista-t-il.

Je refermai mon livre avec un soupir. Mes doigts s'attardèrent sur la couverture, pas seulement parce qu'elle était belle, mais également parce que Bucky l'avait manipulé. Un sourire flotta sur mes lèvres.

- J'espère bien que c'est une bonne raison! répondis-je d'un ton rude.

- Je te le jure. Je peux entrer pour t'expliquer, s'il te plaît? demanda-t-il.

Je ne voulais pas lui parler.

Mais il le fallait.

- D'accord, acceptai-je, de mauvaise grâce.

La porte s'ouvrit lentement. Lorsque mon père entra, je remarquai aussitôt sa posture voûtée, comme s'il avait le poids du monde sur le dos, ainsi que ses cernes violacées. J'avais les mêmes. Les incidents des deux derniers jours m'avaient marqué si profondément que mes rêves étaient peuplés de peur et de douleur.

Papa prit place sur la chaise de mon bureau, celle sur laquelle Bucky s'était assit la nuit où il avait dormit dans ma chambre.

- Je voulais d'abord m'excuser. J'ai réagit très intensément en te voyant tenir la main de Barnes. Depuis notre arrivée, j'ai bien vu que tu t'étais rapprochée de lui, et j'avais peur de devoir te dire ce que ta mère et moi avons planifié, commença-t-il d'une voix tremblante.

Assise en tailleur sur mon lit, je le fixais. Mon regard était aussi froid que la glace et il frissonna lorsque ses yeux croisèrent les miens. Il n'aimait pas le gouffre qui s'était creusé entre nous.

Et je n'aimais pas que les choses se précipitent depuis notre déménagement. L'omniprésence de Ross, l'incident à la librairie, la mort de Sofia, les agents d'HYDRA qui étaient entrés au QG, les cauchemars qui se multipliaient, l'annonce de l'existence de ma mère...

Je toussai violemment durant quelques secondes. Les larmes me montèrent aux yeux. Je n'étais jamais malade, mais lorsque j'attrapais un virus, j'étais en très mauvais état. Pas longtemps, heureusement. D'ici demain, j'irai mieux.

OUR STORM OF PAIN || Bucky Fanfiction || 18+Où les histoires vivent. Découvrez maintenant