Chapitre 13

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Élisa s'effondra et tomba à genoux devant la porte de la mini-usine.

Il l'avait devancé. Alors qu'elle cherchait des preuves, qu'elle n'avait jamais pu trouver, l'assassin en avait profité pour accomplir son premier crime.

Deux paires de pas résonnèrent de plus en plus fort. Olivier et Stéphanie se précipitèrent vers la scène de crime. Leurs cris devaient les avoir alertés ; ils ne pouvaient pas laisser les plus jeunes en danger.

— Les enfants ! commença-t-il en pantelant. Vous vous êtes blessés ?

Non. Le problème, ce n'était pas eux. Pas pour le moment, en tout cas.

Élisa n'éleva pas la voix pour leur répondre. Si elle le faisait, il n'y aurait qu'un cri de terreur qui en ressortirait. Elle souleva donc son bras et pointa en direction de la maudite salle.

Ils tournèrent la tête et virent eux aussi.

Ils hurlèrent.

— Philippe ? Philippe ! Merde, mais qu'est-ce qui s'est passé ?

Ça, elle aimerait bien le savoir aussi.

Papi Olivier courut dans la pièce et frappa la boule de verre dans laquelle était enfermé son frère. Il donna coup après coup, mais ne fit aucune fissure à la bulle.

— Philippe !

Élisa ne pouvait pas imaginer la douleur de voir son frère mortellement blessé à l'intérieur de cette capsule, sans avoir aucune possibilité de l'étreindre.

Il continua d'appeler le nom de son frère, désespéré de n'entendre aucune réponse. C'était impossible que Philippe puisse lui dire quoi que ce soit. Avec la grande tache rouge lui colorant le cou, il n'y avait plus de doute possible.

Bientôt, même Papi Olivier du se faire une raison. Il laissa les larmes lui monter au visage, et il sanglota lui aussi, incapable de contenir sa peine.

Mamie Stéphanie tremblait.

— Pourquoi aujourd'hui ? Pourquoi comme ça ?

Le regard d'Élisa croisa celle de sa grand-tante. Cette dernière la prit par la manche et la força à se soulever d'un coup, sans lui demander la permission d'abord.

— Ne regarde pas. Ce n'est pas de ton âge.

Des personnes de sa famille venaient de se faire massacrer et elle lui reprochait de voir les corps ?

— Je ne me trouve pas devant une émission de télévision, Maman. Je dois regarder.

Elle relâcha sa manche d'un air dédaigneux. Celui qui disait : « Fais ce que tu veux. Nous en parlerons dès que nous rentrerons. »

Elle assuma le côté insolent de sa réponse, sachant éperdument qu'il n'y aurait aucune remontrance le jour suivant.

Et ça ne sera pas la faute d'un tragique accident. C'était maintenant sûr et certain.

Mamie Stéphanie hésita avant de poser un talon verni sur le sol en métal de la mini usine à verre.

— Chéri... Arrête. Ce n'est pas nécessaire de continuer. Les petits n'ont pas besoin d'en voir plus.

Ce ne fut que lorsqu'elle dit cette dernière phrase qu'Élisa se rendit compte que Stéphanie parlait de protéger ses petits alors qu'elle n'avait pas pris Josué dans ses bras.

— Appelons les forces de l'ordre, continua-t-elle. Ils s'occuperont de faire le travail que nous ne pouvons pas réaliser.

Olivier s'essuya le visage, puis se força à quitter son frère.

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