Chapitre 43

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Li Montval repoussa la main trop agitée d'Albert sur sa cravate. Il n'avait pas besoin de la faire avec autant d'attention, il pouvait la nouer tout seul maintenant ! Et puis, ils étaient dehors, à la vue de tout le monde.

Pas qu'il en avait quelque chose à secouer du regard des gens sur sa personne. Ce qui le dérangeait le plus, c'était qu'à tout moment, une certaine personne pouvait le voir en train de se faire pouponner comme un gros bébé.

— Albert, j'ai besoin de ma tranquillité. Un lycéen aussi studieux que moi doit réfléchir à sa future journée de travail.

— Que nenni ! Vous pensiez à votre réputation auprès de votre chère future femme.

Il rougit instantanément !

— Arrêter de parler comme ça ! Je ne sais même pas si c'est ce qu'elle veut aussi. N'augmente pas mes espoirs comme ça !

Albert devenait meilleur à la télépathie au fur et à mesure qu'il passait du temps avec lui, nom de nom !

Il gloussa puis le laissa tranquille. Li pouvait donc être enfin seul. Il se trouvait devant le portail doré étroit séparant ses appartements de la rue de la ville.

Il considéra sa cravate. Elle était rouge avec des rayures, complémentaire à son costume couleur marine, uniforme de son lycée.

Il attendit et attendit, jusqu'au moment où des mèches blondes volant au vent voltigèrent dans sa direction.

C'était elle. Élisa. Elle était arrivée.

C'était la première fois qu'il la voyait dans son propre uniforme en version féminine. Le bleu lui allait bien.

— Alors, on y va ?

Elle sourit et le prit par le bras.

— Je suis contente de pouvoir être avec toi. Heureusement que je n'ai plus besoin de me cloîtrer chez moi.

Après des semaines de paperasse, elle était enfin acceptée dans son école. Elle avait accepté de suite, après qu'il lui avait proposé de le rejoindre afin de passer plus de temps ensemble.

Il traînait souvent avec elle. Chez elle, notamment, où une atmosphère chaleureuse rayonnait dans la demeure. Anne-Claude Duveyrier semblait beaucoup plus heureuse et légère.

— On y va ? dit-elle dans ce ton heureux si caractéristique.

Ils commencèrent à prendre la route jusqu'au lycée, et ce fut tout sauf plaisant. L'atmosphère fut gênante, mais ça, ça venait principalement de lui. En effet, le jeune homme était très gêné. Il rougissait et essayait de lui dire ce qu'il avait sur le cœur, sans être capable de révéler ce qu'il pensait à voix haute.

— Quoi ? Qu'est-ce que tu veux me dire ? lut dans ses pensées Élisa.

Li devait préciser qu'Élisa n'était toujours pas douée de dons de télépathie. C'était simplement qu'elle passait trop de temps avec lui, à l'instar de son majordome insolent.

— Ça se voit, que tu meurs d'envie de me dire quelque chose. Dis-moi ce que c'est !

— Élisa, dit-il de tout son cœur, deviens médium dans mon cabinet, et répondons la culture de l'empathie dans le monde !

Élisa fit surprise, puis sourit avant de l'embrasser.

— Tout naturellement. Si tu ne me l'avais pas demandé, je serais devenue ta concurrente.

— Con... Concurrente ?

— J'aurais même installé mon panneau dans la rue d'en face, rien que pour t'embêter.

Li lui cogna (gentiment) le crâne pour la punir de son affront hypothétique, avant de sourire à son tour.

Ils pourraient travailler ensemble, maintenant. Et avec leurs dons combinés, quelle affaire ne pourraient-ils pas résoudre ensemble ?

Li prit la main de sa petite-amie et s'avança vers son établissement scolaire, le cœur plus léger après la résolution de l'horrible massacre de la famille Duveyrier.

FIN

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