Élisa en était sûre : c'était les chaussures d'Henri-Charles, son fiancé avocat, qu'elle avait retrouvé près d'une falaise.
Ce fait mettait en exergue plusieurs questions : « Qu'est-ce que ces chaussures faisaient là ? », « Qui les avait déposées ? », « Henri se serait-il dépossédé de ses souliers avant de se jeter dans le vide ? »
Lorsqu'Élisa jeta un œil apeuré dans le gouffre, elle ne vit rien qui ressemblait à un corps désarticulé tachant le sable. S'il s'était jeté, cela signifierait qu'il était parvenu à plonger dans l'eau.
Rien ne prouvait une éventuelle mort. Ces mocassins pouvaient très bien faire partie d'un piège pour rendre son rôle de détective plus difficile à tenir.
Le mystère autour du fiancé semblait être loin d'être résolu.
— Je dois prévenir les autres.
Papi et Mamie Stéphanie devaient se trouver dans les parages, à trifouiller les câbles électriques afin qu'ils puissent appeler la police. L'endroit où étaient entreposés ces fameux câbles n'était pas connu de la jeune fille, tandis qu'elle se rappelait très bien la localisation de la porte d'entrée. S'il y avait des personnes qu'elle pourrait retrouver en premier sans trop rencontrer de problèmes, ça devrait être Anne-Claude et les autres.
Elle se leva et fonça donc dans la direction opposée. Elle escalada les marches du perron, agrippa les poignets d'argent de la porte et les tira vers elle.
Un cri perçant s'échappa de l'embrasure de la porte. Elle n'eut pas le temps de se boucher les oreilles : tout était si soudain.
Elle pensa au pire.
— Non. Pas encore !
Le vestibule était vide, mais la source du bruit ne se trouvait pas loin. Elle se trouvait près du premier étage.
Élisa s'y rendit donc.
Ce qu'elle y vit n'allait pas facilement s'échapper de sa rétine, tout comme la vision de l'intérieur de la mini-usine.
Virginie et Anne-Claude se trouvaient dans la chambre de Pervenche et Henri-Charles, toutes deux penchées vers un petit corps gisant au sol. Virginie était agenouillée dans du sang provenant du crâne de la pauvre victime. Elle sanglotait à n'en plus finir.
— Jo... Josué ?
Anne-Claude leva la tête et l'aperçut. Elle grimaça d'un air désolé.
— Nous n'avons pas pu le garder en sécurité. Pardon, Péri.
— Je... commença-t-elle, sans avoir les termes pour décrire l'horreur devant laquelle elle se trouvait. Laissez-moi le voir. Je dois le voir.
Anne-Claude se mordit la lèvre et se poussa sur le côté, lui laissant l'espace pour voir la dépouille du petit frère de Pervenche.
Comme elle l'avait pensé plus tôt, c'était bien Josué Duveyrier, seulement deux ans, le crâne se trouvant à l'épicentre d'une mare de sang.
Élisa sentit son ventre se retourner. Elle dut détourner la tête.
— Faire ça à un enfant... Il n'a aucune limite ! dit-elle avant de se couvrir la bouche.
Anne-Claude donna un coup de pied à la coiffeuse.
— Ce n'est qu'un salaud qui a décidé de tous nous éliminer un par un. Et pour quoi faire ? Il pourrait tous nous annihiler dans une explosion ! À la place, il trouve marrant de nous terroriser un par un, comme si c'était le divertissement le plus exaltant de l'univers. Il me dégoûte au plus haut point.
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Nos dernières heures
Misterio / SuspensoSuite à l'accusation de sa mère pour le meurtre sanglant et impuni de toute sa famille, une empathe de 15 ans enquête en incarnant l'une des victimes. Elle obtient ainsi son témoignage perdu et ressent tout des dernières heures de son existence : se...