(Dis)order (A Never Let Me Go Fanfiction) (Bilingual Book)

Chapitre 13 - Compensation

À force de rester assis sur ce fauteuil en continu, en face du lit dans lequel Nueng était allongé depuis son admission à l'hôpital, à savoir, de trop longues heures, Palm avait oublié ce que c'était d'être « calme ». Il bascula la tête en avant, et recouvrit son visage de ses mains, en soufflant longuement, tentant d'atténuer un peu cette anxiété qui le rongeait, en vain. Le résultat était le même. Voire pire.

Car le silence et l'inaction ne servaient qu'à lui rappeler ce par quoi Nueng était passé.

Qu'il n'aurait jamais dû laisser arriver.

Au bout de quelques instants, le jeune homme à la mine fatiguée laissa ses doigts glisser le long de son visage pour observer celui de Nueng, qui paraissait tout aussi paisiblement endormi que le matin même, excepté qu'il portait à présent un bandage autour de la tête.

Il allait bien, à présent. Il devrait s'en sortir avec un gros hématome et allait simplement avoir besoin d'un peu de repos. Une fois qu'il se serait réveillé...

Palm attendait ce moment autant qu'il le redoutait. C'était pour ça qu'il ne parvenait pas à quitter le chevet de Nueng, sans pour autant parvenir à le regarder plus de dix secondes d'affilée. Il avait peur de perdre sa place auprès de lui, une fois que Nueng serait rétabli.

Car rien ne lui certifiait que tout se terminerait aussi bien pour lui, la prochaine fois.

À l'origine, s'il avait été assigné au service du fils de Khun Tanya, c'était dans le but de le protéger. Et uniquement ça. S'il n'était pas capable de remplir sa mission convenablement... à quoi bon garder Palm près de lui ?

Son père avait dû y penser, quand il avait débarqué au lycée et assisté à la bagarre dans laquelle ils étaient impliqués. Et lorsque la maîtresse de maison serait elle aussi mise au courant de cet incident... elle lui poserait peut-être la question, elle aussi. Et cette fois, directement. Comme Palm se la posait, en ce moment même.

L'ancien pêcheur passa la main dans ses cheveux, en soupirant. Il commençait à voir flou à force de rester à angoisser. Il avait besoin d'énergie.

Il s'apprêta à aller se chercher un café quand il perçut un bruit non loin de lui, léger certes, mais dans le silence de la chambre, auquel il avait fini malgré lui par s'habituer au fil des heures, la moindre petite chose prenait tout de suite une grande ampleur.