(Une semaine plus tard)
Ce soir-là, au moment de regagner ses quartiers après être allé se chercher un verre d'eau dans la cuisine de l'immense maison dans laquelle lui et son père étaient logés et nourris pour une période de temps indéterminée, Palm remarqua de la lumière sous la porte de la chambre de Nueng, le poussant à faire une halte dans sa marche, qu'il aurait souhaité courte, à l'origine. Néanmoins, comme à chaque fois qu'il passait devant cette pièce, la curiosité s'avéra plus forte que les bonnes résolutions. Parfois, trop régulièrement en réalité, quand personne ne le regardait, Palm s'arrêtait devant cette porte et se mettait à écouter ce qu'il se passait derrière. Souvent, il se confrontait à un long silence, d'autres fois, à des bruits indistincts, difficiles à décrypter. Mais Palm appréciait les défis. Il aimait essayer de deviner ce que Nueng pouvait être en train de faire ou comptait faire. Tout était bon à prendre, si cela pouvait lui permettre de s'assurer que Nueng allait bien. Qu'il se remettait, petit à petit, des récents évènements. À force de patience, il arrivait même de temps à autre à saisir une musique, et se mettait à sourire tout seul quand il se rappelait l'avoir déjà entendue auparavant, signe que c'était un titre que Nueng portait tout particulièrement dans son coeur. Et qu'il se plaisait à entendre, à présent, lui aussi. Il se trouvait même de plus en plus souvent à chanter en rythme avec lui, sans même s'en apercevoir. Ce soir ne faisait pas exception. Nueng avait sélectionné ce vieux standard thaïlandais, pour lequel il ne nourrissait à la base que peu d'intérêt et qu'il avait désormais appris par coeur. Depuis que Nueng l'avait fredonné, Palm s'était mis à l'écouter lui aussi, tout seul dans sa chambre. Mais c'était bien la version que le fils de Khun Tanya interprétait qu'il préférait. Celle qu'il pensait que personne n'entendrait jamais, sauf lui. Une fois de plus, en entendant le refrain à travers la porte vers laquelle il s'était incliné, Palm se mit à sourire et suivit le mouvement, entrainé par la voix mélodieuse de Nueng, sa musicalité. Il s'était tellement concentré sur la mélodie, et le respect des paroles de la chanson, qu'il ne s'était même pas aperçu que la voix de Nueng avait cédé la place à celle de la chanteuse sur le vieux vinyle. Quand il s'en aperçut, Nueng était déjà devant lui. Le jeune homme, uniquement vêtu d'un peignoir blanc, avait ouvert la porte en grand, et le fixait avec une intensité qui lui fit perdre aussitôt tout son calme.
- Khun Nueng... bafouilla-t-il avant de faire un pas en arrière par simple réflexe, manquant de perdre une pantoufle et, au passage, l'équilibre à cause du soudain pic de stress auquel il était confronté.
Nueng baissa les yeux sur ses pieds, avant de les relever vers le visage de Palm qui était devenu rouge tomate.
L'avait-il entendu chanter ? Il pensait pourtant avoir été suffisamment discret.
- Qu'est-ce que tu fais là ? l'interrogea Nueng en croisant les bras. Je croyais que tu avais un match de basket, ce soir.
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(Dis)order (A Never Let Me Go Fanfiction) (Bilingual Book)
Fanfiction(Bilingual story - Eng-Fr) Nueng hates stormy nights. Especially when Palm is not far... A little story that crossed my mind after watching the very promising beginning of GMMTV's Thai BL show Never Let Me Go, featuring one of my favorite pairings...