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Kai arriva au salon. Il écarquilla doucement les yeux de surprise. Un homme était assis chez lui, avec Jaïa à ses côtés. Cette dernière semblait elle aussi étonnée de le voir.
-Salut. Kai fit en allant directement dans sa chambre.
Cisco qui n'avait relevé la tête qu'à l'entente de la voix, n'avait même pas eu le temps de le saluer en retour tant il s'était éclipsé à la va vite.
-Ton colocataire? Il demanda à Jaïa.
-C'est lui oui.
-Oh! Il semble que la pluie a cessé de tomber, je vais rentrer maintenant que tu n'es plus seule. Je n'ai laissé que Mariana au motel.
-D'accord, merci beaucoup. Elle dit en le serrant dans ses bras. Je passerai te voir demain.
-Ne change pas d'avis surtout.
Il s'en alla.
Le lendemain comme promis, elle s'était rendue au travail de son ami. Encore une fois, elle était sortie sans sa voiture, la paresse de conduire lui rongeant les entrailles.
-Je peux t'aider avec ces papiers si tu veux. Proposa t-elle faisant référence à une pile de papier qui était sur le comptoir, devant Cisco.
-Ouais, je dois terminer avec ces trucs aujourd'hui. Je dois payer pour l'électricité et l'eau dès demain. Je crois que ce sont ces papiers qui sont entre tes mains, vérifie pour voir.
-Ce sont eux. Elle confirma après un rapide coup d'œil.
-Dieu merci tu es là, je ne saurai pas quoi faire sinon.
-Tu es sur que ça va? Elle demanda voyant qu'il était débordant de stress.
-Ouais ça va c'est juste que... Voilà, ce soir j'ai un rencard et je panique comme pas possible.
-Pourquoi? Il est moche? Plaisanta t-elle.
-Non, il est... normal. C'est juste que c'est mon tout premier rencard depuis la mort d' Antoni et je ne sais plus quoi faire. Et si il ne veut plus que l'on se rencontre?
-Oh! Et bien commence surtout par te détendre, ensuite on va finir avec ces papiers et après tu vas envoyer un message à... Elle dit ne connaissant pas son prénom.
-Ben, il s'appelle Ben.
-Tu vas envoyer un message à Ben pour lui demander si il veut toujours que vous vous rencontriez ce soir.
-Et si il dit non?
-Je suis sûre qu'il ne va pas dire non. Dit elle pour le réconforter. Tu es une personne incroyable. Mais s'il dit non et bien tant pis, tu retrouveras un autre amoureux et on fera notre propre rencard aujourd'hui à sa place.
Ils se sourirent.
-Allez! Finissons-en. Jaïa articula en prenant la pile de dossier.

Cisco déposa Jaïa devant chez elle. Les derniers rayons de soleil disparaissaient à l'horizon et peignaient le ciel de couleurs chatoyantes. Les oiseaux chantaient leurs derniers chants de la journée, volant aussi haut que possible. Tellement, qu'ils semblaient passer en travers les nuages teintés de chaudes couleurs prodiguées par la lumière du soleil.
Kai regardait , par la fenêtre de la cuisine, Jaia sortir de la voiture et tout avant, enlacer l'homme qui était derrière le volant, pour ensuite se précipiter devant la porte d'entrée. Il quitta la cuisine, s'affala sur le canapé, son bol de céréales à la main. Il n'avait même pas regardé Jaïa qui s'était introduite dans l'appartement, arrangea son casque pour mieux se concentrer sur son jeu. Elle passa le salon, alla sous la douche directement, puis alla ensuite se préparer quelque chose à manger. En se retournant pour attraper une assiette, elle vit Kai entrer dans la pièce. Ne se souciant guère de lui, Jaïa continuait son travail. Son cœur rata un battement quand elle l'entendît citer son nom.
-Oui? Elle lui avait répondu, ne se retournant même pas.
-On peut parler une minute?
Sa voix semblait plus sérieuse qu'à l'habitude, il n'avait pas haussé la voix mais avait ajouté cette fermeté qui la rendait plus insistante.
-Hum... je ne crois pas que ce soit une bonne idée.
-Jaïa! Il avait répété. Je suis sérieux.
A chaque fois qu'il répétait son prénom, Jaïa sentait quelque chose lui piquer le ventre. À contre cœur, ou pas, elle dit:
-Qu'est-ce que tu veux?
-Je veux juste te parler.
-Je t'écoute. Dit elle en ôtant la casserole du feu.
-Je suis en colère contre toi.
-Quoi? Pouffa t'elle de rire. Tu es fou Isak?
-Je suis sérieux Jaïa.
Oh qu'il arrête! Elle se dit intérieurement.
En effet, il devait arrêter, arrêter de citer son prénom avec cette suavité et intensité dans la voix ou sans quoi elle allait fondre.
-Et je peux savoir pourquoi? Elle demande en s'appuyant.
-Je t'en veux parce que hier j'étais allée te chercher et pourtant toi tu étais entrain de te pelotonner avec quelqu'un bien chaudement ici.
-Tu étais allé me chercher? Tu ne savais même pas où j'étais. Jaïa dit en haussant les épaules.
Il s'approcha, son torse nu maintenant à la hauteur du visage de Jaïa.
Il la força à le regarder.
-Arrête de faire comme si tu ne voyais pas que j'ai des sentiments pour toi Jaïa.
Son cœur se mit soudainement à battre à une folle vitesse quand il laissa son menton, pour aller la serrer par la taille. Le cœur; il n'y avait pas que son cœur qui battait!
-Qu'est-ce que tu fais? Elle dit pour faire semblant de ne pas vouloir céder. N'ôtant cependant pas la main qui la tenait par la ceinture.
-Si tu savais à quelle point ça m'arrachait le cœur à chaque fois que tu laissais un autre homme te tourner autour. C'est frustrant j'avoue.
-On est pas ensemble, je fais ce que je veux. Dit-elle avec beaucoup d'efforts, avalant péniblement sa salive, la respiration saccadée.
-On peut tout de suite y remédier. Il dit en la serrant plus fort contre lui. Cela ne dépend que de toi. Moi je suis déjà fou de toi.
-C'est ton problème, moi je ne t'aime pas.
Son corps, son être criait le contraire, ses mains étaient moites et tremblaient légèrement ainsi que ses jambes.
Kai sourit doucement et tout en la léchant du regard dit:
-Pas grave, ce que je ressens est largement assez pour nous deux.
Ils restèrent un moment silencieux, jouant avec leur désir, animant la tension entre eux de leurs regards qui pénétraient leurs entrailles.
-Regarde moi! Kai lui dit en lui relevant le menton. Ôtant alors les yeux de Jaïa qui s'étaient attardés sur ses lèvres.
-Arrête Isak. Jaïa dit presqu'inaudiblement en se frottant les jambes les unes contres les autres. Essayant d'éteindre ou bien d'apaiser cette chaleur qui se dégageait de son entre jambe. Elle voulait qu'il la scrute comme ça éternellement. Ses yeux étaient doux, chaleureux, remplis à ras bord de désir. Elle colla encore ses jambes entre elles, sentant une fraîcheur se distinguer dans ses sous-vêtements. Elle se cambrait. Sa respiration était dure et elle essayait de la contrôler. Sa propre salive menaçait de l'étouffer. Il était là, devant elle, pourtant elle se permettait encore de fantasmer.
-Regarde dans quelle état tu es alors que je ne t'ai même pas encore touché. Lui susurra Kai à l'oreille de sa voix suave enrobée elle aussi d'une palpable envie. J'imagine seulement comment tu seras quand j'aurai posé mes mains sur toi.
Il la colla contre le frigidaire.
-Dis-Moi de m'en aller.
-Je... je dois aller dormir. Elle dit, ne pouvant plus se tenir sur ses jambes, changeant instantanément de pied d'appui.
-Dis-moi de te lâcher. Il murmura en approchant ses lèvres des siennes.
-Isak...
Il écrasa sa bouche sur celle de Jaïa, l'embrassant vigoureusement, une main lui tenant la nuque et l'autre toujours entrain de la serrer par la taille, comme s'il voulait que leurs corps ne fassent qu'un. Oh Dieu qu'il avait rêvé de ce moment! Qu'il avait voulu prendre goût de ces lèvres qui étaient si insolentes avec lui! Voilà qu'elles lui rendaient à présent des baisers, langues dansantes.
Kai déposa délicatement Jaïa sur le lit, bouche à bouche. Ses mains se baladaient lentement sur son corps, arpentant chaque parcelles de cette magnifique silhouette qui se gigotait sous lui. Il ajouta ses lèvres dans l'action, laissant celles de Jaïa entrouvertes, laissant s'échapper quelques petits cris. Il alla plus bas, embrassant tendrement son intimité de sa langue. Elle ne pouvait que gémir face à cette douce torture, elle s'adonnait, il dansait sa langue en elle, elle se tordait, elle lui retenait la tête, elle voulait plus, beaucoup plus, son désir amplifiait, se multipliait, elle voulait le sentir en elle.
Dans l'excitation du moment, Kai se redressa, se colla à elle, l'embrassa fougueusement. Il prit les deux bras de Jaïa, les rejoignit aux dessus de sa tête, puis dans un mouvement affreusement doux et lent, il la prit. Elle laissa un long gémissement se faire entendre, sentant un courant lui parcourir le sexe. Lentement, il se bougeait en elle, voulant sentir sa chaleur lui chatouiller le membre. Il était en extase, il la sentait trembler sous lui, elle gémissait, fermant les yeux pour mieux savourer ses pulsions. Kai lui lâcha les mains et la tourna sur le côté, ne se détachant pourtant pas d'elle. Il se coucha sur elle pour déposer ses lèvres sur son cou, puis celles de Jaïa tout en continuant ses coups de reins qui s'étaient fait plus insistants. Leurs satisfactions se faisaient entendre, ils se murmuraient des petits mots entre leurs baisers, ils étaient à bout de souffle, ne se lâchant pas des yeux.
Ils se lâchaient sans réserve, refusant de penser à demain; si ils allaient regretter ou pas, les remords viendraient après, le plaisir d'abord. Qui aurait pu penser qu'ils seraient arrivés dans cette extrême? Ils venaient de se connaître charnellement, cela les enchantait, et Kai ne le cachait pas. Il passa sa main doucereusement sur le visage de Jaïa, elle avait les yeux fermés. Il la fixait tendrement, qu'elle était magnifique!
-Tu es magnifique. Il dit comme pour répéter ses pensées.
-Merci. Elle répondit les yeux fermés, profitant de ses caresses. Serre moi dans tes bras.
-À vos ordres. Dit-il en souriant, content qu'elle se soit laissée charmer.
Kai la rapprocha pour l'entrelacer. Sa peau était toujours chaude et son coeur battait à une vitesse presqu'anormale. Il se dit que c'était peut-être du à l'essoufflement et il eut raison car quelques minutes après, les battements s'étaient normalisés, ainsi que sa respiration. Elle dormait, la tête sur son torse...

-Oh mon Dieu! merde! Jaia s'écria en voyant l'heure qui s'affichait sur l'écran de son portable.
Les rayons de soleil filtraient à travers la chambre.
-Isak lève toi, on va être en retard plus qu'on ne l'est. Elle dit en le secouant violemment.
-Oh! Fit-Elle en se cachant le corps avec un maillot qu'elle trouva là lorsqu'il ouvrit les yeux.
-Qu'est-ce que tu fais? Il dit en arquant un sourcil.
-On va être en retard. Jaïa répéta, un peu gênée.
-Je sais, tu me l'as déjà dit. Mais pourquoi tu caches ton corps? Tu te rappelles que je t'ai déjà vu nue?
-Hum...
-Tu sais quoi? Il dit en se relevant, lui aussi nu comme un vers. On va ensemble sous la douche.
-Quoi? Non!
-Oui. La défia t-il. On fera plus vite comme ça. Et lâche ça. Il reprit en lui arrachant le maillot des mains. C'est pathétique.
-Tu veux...qu'on prenne ensemble... notre douche?
-Oui et je vais te porter. Kai dit en la soulevant sans effort. Je t'aime. Continua t-il en lui déposant un bisou sur le front.
Jaïa sourît silencieusement, se laissant dorloter par cet homme qui ne demandait que cela.
Ils étaient tous deux dans la salle de bain. Kai la savonnait, prenant tout son temps, malgré les nombreuses plaintes qu'elle prononçait pour qu'il se presse. À ce rythme, ils allaient définitivement manquer les cours du matin. Et même en pensant fortement à cela, elle se laissait faire.
Leur préparation enfin terminée, ils sortirent de l'appartement. Jaïa se rua vers sa voiture.
-Qu'est-ce que tu fais? Kai lui demanda en remarquant qu'elle en ouvrait la portière.
-Et bien, hum, je monte dans ma voiture. C'est pas à pied que j'irai en cours.
-Je sais bien que tu n'iras pas à pied, on va y aller ensemble.
-Non, je...
-Jaïa, il dit en la retenant par les épaules, on est ensemble maintenant; n'est ce pas qu'on est ensemble ?
Elle hocha positivement la tête.
-Alors on y va ensemble. Je ne suis pas du genre à me cacher quand je suis avec quelqu'un. Reprit-Il ne la lâchant pas des yeux. Ne compte pas sur moi pour ne pas te tenir la main quand on est en public et ne pas te serrer contre moi si j'en ai envie. Viens-là. Il continua en la serrant dans ses bras pour joindre l'action aux mots.
-On peut y aller maintenant? Jaïa dit avec sa voix étouffée contre son torse.
-Ouais on y va.
-Tu pourrais me lâcher? Elle dit encore, coincée entre ses bras.
Il rit puis la lâcha.

    De l'autre côté Où les histoires vivent. Découvrez maintenant