The Lone wolf & The Lost Souls MC

Chapitre 4

C'est assise derrière mon bureau en train de faire ma comptabilité que Krista me trouve et m'enlace sans rien dire. Elle me connaît, elle connaît mes nuits et les cauchemars qui m'accompagnent depuis toujours. Je suis bien dans ses bras, j'ai toujours aimé être dans ses bras. Malgré moi, je renifle.

« Ça va Jody ? », chuchote-t-elle en me serrant un peu plus.

« Excuse-moi de t'avoir écris cette nuit, Krista », reniflais-je en m'essuyant les yeux.

« C'est toujours le même cauchemar, c'est ça ? Ça faisait longtemps.

« C'est la même sensation en tout cas. C'est vrai que ça faisait quelques mois que je ne l'avais pas fait. Mais il y a autre chose.

— Tes souvenirs ?

— Oui. J'ai retrouvé mon vieux carnet » souriais-je en lui montrant une photographie prise dans la nuit.

« Oh mon dieu ! Ça nous ramène loin ça, wow ! Krista Cummings et Jody Faith, amies pour la vie. C'est... Je t'aimais tellement ! J'avais trouvé une sœur avec qui j'avais envie de rester toute ma vie.

— Et tu es partie dans une autre famille, et moi aussi. Nous nous sommes perdues de vue pendant un moment avant de nous retrouver. Dis-moi, est-ce que tu aurais des papiers, quelque chose que je t'aurais confié ?

— Non, rien.

— Ce n'est pas grave. Je ne me souviens toujours de rien d'avant mes sept ans.

— Je suis là, moi, je serai toujours là pour toi », murmure-t-elle en se serrant contre moi, son bras m'entourant. C'est la même phrase qu'elle m'a dite, quinze ans plus tôt. « Tu sais que si tu as besoin de moi, je suis là.

— Je sais, Krista. Allez, file, je vais bien, c'est juste un coup de blues.

— Passe me voir si tu as besoin d'un gros câlin.

— Et si j'ai besoin de toi dans mon lit ?

— Nous avons grandi, ça serait bizarre, surtout que tu as les mains baladeuses.

— Moi ? » rigolais-je, la raccompagnant jusqu'à sa voiture.

« Je t'aime.

— Je sais, grande sœur. Je t'aime aussi. Tu es ma seule famille, Krista.

— Ditto, Jody. À plus tard ! »

La musique résonne dans le garage, Albert travaille sur une voiture, et moi sur une autre, le rythme est bon, Albert a encore une vidange d'huile à faire et une rotation des pneus. J'ai deux motos à finir et la journée sera terminée. J'aime bien les sportives japonaises, elles ont un beau carénage, mais je suis américaine et attachée aux Harley-Davidson, c'est dans la Constitution et écrit sur notre drapeau, en petits caractères.

Je finis avant Albert et m'approche pour l'aider à finir, mes clients n'arrivant qu'en fin de journée je l'emmène faire un tour à la casse, récupérer des pièces et surtout lui chercher un cadeau.

« Choisis le modèle qui te plaît, ce sera ton projet personnel. On va la retaper ensemble, mais c'est surtout toi qui va travailler dessus. Ta voiture.

— Jody !

— Vas-y, fais le tour.

— N'importe quel modèle ?

— Américain, ne ramène pas une Coréenne dans mon garage et encore moins une Allemande !

— Ça, je peux ?

— Tu as de l'ambition et du goût. Soulève le capot que l'on regarde. Alors, dis-moi ce que tu vois ?

— Oh là là. C'est une catastrophe. Il va falloir tout nettoyer. Il y a des fuites un peu partout. L'allumage semble avoir disparu, la boîte de vitesse.