Chapitre 11

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Je regarde devant moi, en écoutant la musique et en regardant les vidéo-clips. Il n'y a que nous, les autres filles sont au Clubhouse. Carla est seule, mise à l'écart.

« Je sais que l'on a tous des raisons pour faire des choses, pour partir, couper les ponts, Carla. Tu veux bien me dire pourquoi tu es ici ?

— Une vie compliquée. Je resterai ici jusqu'à ce que l'on ne veuille plus de moi et que l'on me jette dehors, après ce sera la rue. Je ne me berce pas d'illusion quant à mon avenir.

— Je suis désolée, Carla.

— Pourquoi ?

— C'est de l'empathie.

— Et toi ? Tu cherches les problèmes en venant ici ?

— Les problèmes me trouvent toujours, je porte malchance, la preuve, j'ai abîmé ton joli nez.

— Quelles sont tes intentions avec Liz ?

— Tu vas te fâcher, Carla, et je n'ai pas envie de me fâcher avec toi aussi je préfère éviter le sujet.

— D'accord. » dit-elle, résignée. « Je vais me coucher, merci pour la bière et la compagnie.

— Merci, à toi aussi. »

J'éteint la télévision, ramasse mes déchets et je monte à mon étage, je lave mon assiette, l'essuie et vais la déposer sur un meuble dans la chambre avant de récupérer mon nécessaire de toilette, occupant la salle de bain avant que je n'y ai plus accès. Je règle mon alarme sur mon téléphone et je m'allonge, restant habillée par précaution. Ce n'est pas parce que l'on me dit que l'on ne me touchera pas que c'est le cas. Je cache mon arme sous mon oreiller avec mon couteau. La porte est verrouillée et calée avec un meuble. J'aurai le temps de me réveiller avant que quelqu'un entre dans la chambre. C'est assez bien isolé, je n'entends rien, personne se balader dans le couloir, rentrer dans sa chambre. Au petit matin, je vais me laver les dents, me rafraîchir, puis je débloque la porte, replaçant le meuble à sa place plus je range mes affaires avant de descendre, de traverser la cour pour aller prendre un café au Clubhouse. Quelques membres sont sur leurs Harley-Davidson, je me demande si je vais voyager seule, mais ils partent à peine suis-je entrée dans le bâtiment. Ça sent bon, je m'installe au comptoir et me verse un café que je savoure en silence.

« Bonjour, tu dois être Jody. Je m'appelle Penny. »

Deux yeux bleus rieurs me fixent, un sourire creuse d'adorables fossettes dans ses joues, encadrées par une masse de cheveux noirs.

« Bonjour Penny.

— As-tu faim ?

— Bagel, s'il y en a.

— Bien sûr. Oeuf, saucisse, bacon ?

— Juste du beurre.

— Nature ? T'es bizarre. Sésame ou nature nature ?

— Nature nature.

— Ok. Les goûts des gens, moi je ne discute pas, même si c'est discutable. »

Je bois mon deuxième café quand Penny revient avec une assiette et un bagel toasté.

« J'ai mis de la margarine, je n'ai pas de beurre, ça va aller ?

— C'est très bien, merci Penny. Il n'y a personne ?

— Juste nous deux, ça t'ennuie, es-tu intimidée ? »

Je la regarde alors qu'elle s'accoude et me fixe du regard, ses intentions sont claires.

« Tu danses ? J'ai envie de danser. Je ne danse pas souvent pour une femme.

— Tu n'es pas obligée de faire cela, Penny », l'avertis-je alors qu'elle contourne le bar en se trémoussant, commençant à danser devant moi. J'ai droit à un spectacle privé. Penny arrive même à m'exciter tant c'est sexy.

The Lone wolf & The Lost Souls MCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant