Chapitre 30

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J'aurais dû anticiper le fait que Denise serait venue voir si j'étais blessée en entendant le coup de feu.

Lincoln s'avance sur scène en pointant son arme sur Denise.

Je lui fonce dessus, le faisant lâcher son arme sous la force de l'impact.

L'agent Park est entré dans le théâtre en criant FBI.

Voilà, tous les acteurs sont réunis.

Lincoln n'a plus rien à perdre. Soit il s'échappe, soit ça s'arrête ici pour lui. Comme il n'a pas l'intention de finir dans une prison fédérale ultra-sécurisée, il tente de fuir, mais je le retiens.

« Putain de salope ! » rage-t-il en essayant de m'agripper les cheveux par en arrière, mais j'ai une belle coupe et la nuque bien dégagée. Il grogne quand mon genou remonte. D'un seul coup, je me retrouve illuminée, Ann et Denise éclairant la scène avec leur téléphone. Je recule un peu, écartant les bras. Des souvenirs remontent alors que j'entrais sur scène de la même façon. Il ne me manque que les applaudissements des étudiants qui avaient payé pour voir des filles se taper dessus.

Lincoln se relève en grognant et se jette sur moi. Je frappe durement, comme dans mon sous-sol. Je ne suis pas un homme, je n'ai pas le même gabarit que Lincoln, mais je m'entraîne à l'ancienne. Mon travail est physique. Mon poing qui s'abat sur son visage est en acier trempé, dans le corps d'une putain de poupée barbie. Lincoln titube, sonné.

« Quoi ? » bafouille-t-il avant que je frappe de nouveau.

« Vas-y Jody ! » m'encourage Denise comme dans le bon vieux temps.

Lincoln le prend mal, se redresse et me soulève avant de me jeter au sol, me coupant le souffle. Je me redresse, mais Lincoln me maintient à genoux. Un coup de poing me sonne, j'ai un goût de cuivre dans la bouche. J'ai mal. Je vois son poing arriver puis s'arrêter alors que j'agrippe de toutes mes forces son entrejambe, serrant aussi que je le peux, le faisant counier. Je m'avance, arrondissant le dos, et, dans un hurlement, je me redresse en le soulevant avant de le faire basculer et de le laisser tomber sur le sol, finissant par me laisser tomber sur lui en le frappant comme si mon bras était un piston.

« Bouffe-le Pitbull ! »

Mon ancien surnom, Denise me donne de l'énergie, j'ai mal au crâne mais je cogne avec rage et puissance. Je ressens chaque coup comme un tremblement de terre.

« Ça suffit, laisse-le ! » hurle Ann en essayant d'arrêter mon bras. « Arrête, Jody ! »

Je me laisse tomber au sol, le souffle court, cherchant à respirer mais je n'y arrive plus. Denise s'accroche à ma main, j'ai mal partout. Je me demande s'il m'a blessée sans que je m'en rende compte. Je regarde Denise, paniquée. J'entends Ann au téléphone, j'ai envie de rire, mais je n'y arrive pas. Je suis en pleine overdose d'adrénaline, je suis en train de faire une putain de crise cardiaque. Je vais crever dans mon vieux théâtre, là où j'ai découvert que j'aimais surtout les femmes, là où je me faisais parfois sauter par un fan amateur d'émotions fortes. J'essaye de me calmer, de ralentir mon coeur, mais je panique à l'idée de mourir, causant l'effet inverse. Ann me regarde, se demandant dans quel merdier elle s'est foutue. Elle a menotté Lincoln, il est inconscient mais respire encore. J'essaye de reprendre mon souffle, mais il y a peu d'air qui me parvient. J'ai un hoquet, l'air est bloqué, je ferme les yeux, une larme coulant sur une joue.

Krista.

Ma dernière pensée est pour la seule personne qui ait réellement compté dans ma vie.

J'ouvre les yeux alors que l'on me fait un massage cardiaque et que l'on souffle de l'air dans ma gorge. J'inspire de l'air, je m'en gave à plein poumon avant de regarder l'ambulancier en souriant.

The Lone wolf & The Lost Souls MCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant