Ann m'enlace avant de s'en aller, je n'ai aucun bagage avec moi, juste ce que je porte sur le dos lorsque je tire la porte du Diner, posant mon doigt sur ma bouche lorsque Loretta me voit, et s'approche pour m'enlacer.
Je commande un Burrito-déjeuner bien que ce ne soit pas l'heure, juste pour voir la tête de Carla à travers le passe-plat.
« Loretta ! C'est quoi ce Burrito ? Nom de Dieu ! » Carla se précipite à la seconde où elle me voit, avant de glisser sur le plancher, de s'accrocher à ce qu'elle peut et de l'emporter avec elle dans sa chute dans un fracas de vaisselle cassée. Je m'approche de la porte, l'ouvrant doucement.
« Ça va, mon amour ?
— Je me suis fait mal. » grimace-t-elle en se massant un bras.
Je me met à genoux, l'enlaçant longuement.
« C'est fini, je suis rentrée. Penny et Patrick seront derrière les barreaux pour très longtemps.
— Tu as fait ce que tu devais faire.
— Oui, j'ai déjà fait ma déposition devant le juge alors, nous n'en entendrons plus parler. Tu m'as tellement manqué.
— Penny a su combler le vide dans ton lit.
— Elle n'a pas ta chaleur et ta douceur.
— Je me sentais seule, je suis fatiguée de ce passé qui semble s'accrocher à moi et aux filles. Je veux juste avancer avec toi.
— Loretta, nous allons partir quelques jours avec Carla. Je te confirmerai les dates.
— D'accord, je vais me débrouiller sans ma super cuisinière.
— Voilà ce que je te propose, toi, moi, en robes blanches, ensuite l'Europe.
— Tu es sérieuse ?
— J'ai énormément pensé au mariage ces derniers temps. Tu veux bien te relever, j'ai mal aux genoux. Tu veux bien de moi dans ta vie ?
— Oui, bien sûr » pleure-t-elle en m'embrassant.
« Bien, je reste ici, j'attends que tu finisses pour que l'on rentre. Je peux squatter une table, Loretta ?
— Tant que tu consommes.
— Tu es gonflée ! »
Bien évidemment, la nouvelle de mon retour a circulé avant que je puisse m'asseoir à une table et boire une gorgée de ma bière. La moitié du Diner est fermé, je suis entourée des deux femmes de ma vie, je raconte ce que je peux aux filles, mais je les rassure, le MC est définitivement mort. Toutes me trouvent différentes, ce qui est normal, j'ai bronzé, j'ai baisé avec Penny jusqu'à l'overdose, je me suis mariée, j'ai conçu un plan machiavélique en langage codé, en messages textes alors que j'étais aux toilettes, et son exécution millimétrée a été de toute beauté. Sans la visite des garde-côtes à bord du voilier, je n'aurais pas pu transmettre mes derniers messages afin de coordonner la capture de Patrick avec la nôtre.
Pour les faire rire, je leur montre les cadeaux que j'ai reçu des fédéraux, en montrant mes badges et plaques d'agent honoraire de la DEA et du FBI.
« Vous avez raison, ce n'est pas drôle », dis-je en voyant les têtes de Krista et de Carla.
La dernière à nous rejoindre est rayonnante. Gabriela pousse la porte et me salue, je la trouve changée depuis la dernière fois et je comprends pourquoi alors que je bave ma gorgée de bière sur mon t-shirt, en la voyant embrasser Jessica.
« Il s'est passé des trucs en mon absence ?
— Non, pas vraiment » rigole Carla.
Je conduis sur une route escarpée, les paysages sont simplement magnifiques, l'architecture n'a rien à voir avec ce que je connais à la maison. Chaque pierre, chaque maison que je regarde est plus ancienne que mon pays. Nous avons atterri à Rome, j'ai regardé avec envie les scooters qui passent dans tous les sens, me demandant comment les italiens font pour circuler sans se rentrer dedans. C'est beau, un majestueux musée à ciel-ouvert. Nous avons visité l'essentiel, le Colisée bien entendu et pour mon italienne, Le Vatican et la Chapelle Sixtine, la basilique Saint-Pierre, la fontaine de Trévi, mais surtout les restaurants et notre lit avant de nous éloigner en remontant vers Florence et ses musées, puis nous nous sommes aventurées dans les terres, jusqu'à la petite ville d'où est originaire la famille de Carla. C'est un moment émotif pour elle alors que nous nous rendons au cimetière et qu'elle se recueille sur les tombes de ses ancêtres.
Une femme, habillée de noir s'approche lentement nous souriant.
« Vous êtes de la famille ? demande-t-elle, Carla lui répondant et moi souriant, ne comprenant rien.
— Oui, je crois. Mes grands-parents venaient d'ici avant de partir aux États-Unis, Marcello Fontanelli et Valentina Serrino. Je m'appelle Carla Valentina Fontanelli.
— Alors tu es de la famille, mon grand-père était le frère de Marcello, nous sommes cousines. Celina Vitacca, ravie de faire ta connaissance. Wow ! Ma cousine d'Amérique ! Tu habites à New York ou à Los Angeles ?
— Non, au Texas.
— Ah, le Texas, les Cow-boys. »
J'écoute Carla parler en italien, je ne comprends absolument rien, mais visiblement elle est heureuse, jusqu'à me présenter son interlocutrice.
« Mon amour, voici ma cousine, Celina. J'ai de la famille ! »
La cousine me salue laborieusement en anglais avant de reprendre en italien, Carla me traduit en temps réel, elle veut savoir si nous avons une chambre dans les environs avant de nous inviter chez elle. Je sors mon plus beau sourire et les mots que j'ai appris.
« Grazie bella », faisant éclater de rire la cousine.
Carla l'aide à nettoyer les tombes avant que nous la suivions, elle en scooter, nous en voiture. Carla est accueillie comme une reine dans la famille, moi je me fais draguer par un bel étalon qui mériterait que je m'étende dans un champ avec lui, mais je suis mariée. Je lui souris et lui fais comprendre qu'il n'a aucune chance.
Dommage.
Nous avons laissé tomber Paris et le reste de notre voyage. Nous restons près de huit jours dans sa famille, Carla a droit aux albums photos et à la généalogie complète de sa famille remontant jusqu'à Romulus, au minimum. La cousine fait des efforts pour moi et nous sympathisons rapidement, mon traducteur vide la batterie de mon téléphone et est en surchauffe, mais je me suis faite une amie. Nous visitons la région, faisons des siestes et apprécions la tranquillité. Les soirées autour de la table sont monumentales. Au village, je suis devenue la blonde à connaître. Mignonne comme Marilyn, la référence pour les anciens, mais qui en plus répare des tracteurs et des motos. Ils ne sont pas très bière, mais la grappa fait l'affaire. Les anciens et les enfants m'adorent, les hommes aussi. Les femmes et les mères moins.
La séparation est pénible, douloureuse même. Les deux cousines s'adorent, mais désormais, Carla sait qu'elle a de la famille et promet de revenir, ce que je confirme en tendant le petit doigt à Celina qui ne comprend pas jusqu'à éclater de rire lorsque Carla lui explique, avant de se jeter dans mes bras.
Nous reprenons la route de Rome et de l'aéroport Leonardo da Vinci pour rentrer à la maison, Carla sourit et pleure, me remercie. J'ai envie de lui dire de remercier Penny, sans elle nous ne nous serions jamais rencontrées, mais je garde cette pensée pour moi, la trouvant déplacée.
Je suis heureuse pour Carla, et un peu pour moi, si je n'ai pas de famille, j'ai désormais une belle famille qui m'adore, qui m'a accepté sans condition.
Il faut juste que j'apprenne l'italien, surtout pour dire autre chose que Grazie bella et mio amore.
Fin.
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The Lone wolf & The Lost Souls MC
AksiJe suis celle que les MC appellent The Lone Wolf, je ne fais partie d'aucun Club. De retrouver mon ex qui a disparue alors que nous avions dix-huit ans travaillant pour un MC est un choc, qu'elle demande mon aide pour la sortir de là est un soulagem...