Chapitre 33

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Patrick fait la gueule durant le petit déjeuner parce qu'il a mal dormi, le canapé est moins confortable qu'il n'y paraît. Comme promis, Penny et moi avons été bruyantes. Mais ce qui le fait chier, c'est que je suis une partenaire avec qui il va devoir compter désormais. Je crois que ce qui l'emmerde c'est quand Penny lui a dit qu'elle m'appartenait. Je l'ai vu dans son regard.

Eh ouais, mon grand.

Penny parle de son plan, Patrick du sien, forcément je suis du côté de Penny, je marche à ses côtés alors que nous sortons de la maison pour nous aérer. Je comprends mieux pourquoi je sentais l'air marin. Je n'ai pas un lac en face de moi, mais le Golfe du Mexique. Il n'y a aucune circulation sur la route, aucun voisin, juste cette maison. Penny me sourit avant de m'embrasser.

« C'est beau, non ?

— Magnifique même. La voie maritime est surveillée ?

— Oui », confirme Patrick.

« Je vois.

— Il y a quelle profondeur en face ?

— Je ne sais pas, pas profond en tout cas. » complète Penny. « Pourquoi ?

— L'option la plus simple et la plus directe reste donc un bateau, mais la marchandise ne doit pas être dessus.

— À quoi penses-tu ?

— Je viens du Texas, je n'ai jamais fait de bateau. Je dois étudier le truc, mais la cargaison doit voyager en dessous, soit directement, soit traînée. Ce plan ne fonctionnera qu'une fois si nous rapportons le stock ici. J'ai un accent Texan, deux femmes sur un bateau en lune de miel, ça passera. Tu veux m'épouser Penny ?

— Oui », rigole-t-elle. « Comment veux-tu transporter la marchandise ?

— C'est ce que je dois étudier, je dois voir des bateaux, plusieurs modèles, voir les coques. Et réfléchir.

— Je vais au ravitaillement, je vais passer par des marinas et faire des photos.

— Bonne idée, Patrick. » souriais-je. « Je vais sortir la moto du camion et faire un tour voir à quoi ressemble le quartier.

— Tu veux que je te fasse visiter ?

— Oui. Si nous partons sur ce plan, il faut que l'on prenne des photographies de nous, des selfies. Il faudra changer de vêtements, il faut que l'on se prenne au restaurant, faire des photos de nos assiettes, des selfies au lit, au réveil.

— Je vois. Cela donnera l'illusion du couple.

— Oui. Patrick, il faudra que tu participes, tu vas devoir nous prendre en photo, des photos où l'on pose devant des bâtiments, des monuments, main dans la main par exemple.

— Nous en reparlerons si le plan du bâteau est faisable, tu te doutes bien que d'autres avant nous ont essayé.

— Oui, bien sûr, mais eux s'y connaissait en bâteau, pas moi, j'aborde donc le problème différemment. Tu viens, chérie ? »

Une fois la moto descendue du camion, Penny se colle dans mon dos et nous partons, je roule à la vitesse permise sur la route touristique, m'arrêtant pour faire des photographies avant d'entrer en ville. Je me gare et nous nous promenons à pied. Ce qui se passe au Texas n'a pas l'air de les préoccuper, personne ne nous pointe du doigt. Je montre des magasins à Penny, murmure des idées à Penny qui valide. Pour le principe, nous achetons des bagues dans une bijouterie que nous nous passons au doigt. J'ai un pincement au cœur, celle à qui je veux passer cette bague est loin, elle doit se demander si je vais bien. Pour l'instant je n'ai pris contact avec personne. Je sais qu'ils savent où je suis grâce aux puces GPS cachées sur le camion et dans le sac avec les vêtements que m'a donné Penny. Les fédéraux ont déjà l'adresse de notre premier arrêt, celle de l'entrepôt et la maison de Penny. Je ne doute pas un instant que des équipes soient déjà ici, quelque part, mais la mission n'en est qu'au début. J'ai retrouvé Patrick, c'est déjà pas mal, mais il faut que j'arrive à couper le réseau de distribution et accéder aux informations détenues par Penny.

The Lone wolf & The Lost Souls MCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant